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Aliona n'a que onze ans lorsqu'elle apprend que son père a disparu lors d'un naufrage en mer. Parti au loin, à Istanbul, pour enfin voguer sur cette mer qui l'a tant attiré toute sa vie, lui pour qui les voyages étaient quasiment impossibles, à Minsk et dans la Biélorussie des années 90…. Et comment peut-on faire son deuil quand il ne reste que le vide et à jamais une dose d'incertitude ?

Dans ce roman, car c'est un roman malgré tout, la petite fille devenue femme part à la recherche de ce père, des instants volés à sa mémoire, des souvenirs de ceux qui en ont encore, du pourquoi ne se souvient-on pas que ce sont les derniers instants passés avec ceux qu'on aime, et pourquoi n'est-on pas capable de les vivre pleinement. Car la disparition est toujours soudaine, bouleversante, déchirante, et laisse cet amer goût de manque, d'absence, de vide.

Aliona cherche son père. Son père et sa dipsomanie – une maladie – qui lui fait chercher l'oubli dans l'alcool, encore et toujours, jusqu'à la déchéance, pour affronter un avenir sans doute pas si enthousiasmant que ça. Son père et la famille qui le soutien mais qui parfois est excédée, sa femme, ses enfants, Slavka, le fils d'un premier mariage, un divorce comme une tare dans la Biélorussie communiste, son exclusion justement du parti communiste qui ne veut plus de lui. L'alcool comme un remède à la peur, de sortir, de vivre une autre vie que celle dont on rêve, pour oublier l'enfant mort, pour oublier les frustrations peut-être.

C'est un étonnant roman que propose Aliona Gloukhova à ses lecteurs. Un véritable travail d'introspection familiale dans lequel elle va puiser pour trouver les traces de son passé, et tracer un avenir où il faudra se reconstruire sans, sans le père, la mémoire, sans une certaine forme d'enfance, pour avancer bien droit vers demain.

chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/05/25/dans-leau-je-suis-chez-moi-aliona-gloukhova/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Par bribes, écrites en français par une jeune autrice venue de Biélorussie, la recherche de "qui je suis avec ce père disparu en mer de Turquie pendant l'enfance ?"
Un livre court, avec une écriture assez poétique : une histoire qui tourne un peu en rond comme les cercles concentriques autour d'un galet lancé dans l'eau qui finissent par toucher la rive. On peut passer à côté et trouver cela un peu vain (même si le thème psychologique est intéressant en lui-même) si on ne voit pas l'arrière-plan : le portrait d'une société où "tout le monde boit" (cf. dans les citations), Minsk "ville grise" (même expression pour raconter Lviv en Ukraine dans Une ville à coeur ouvert...) où l'individu semble noyé dans un système collectif de non-dits et d'interdits...
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Un premier roman, mais beaucoup de talent et un bagage littéraire font de cet ouvrage d'Aliona Gloukhova une petite pépite. Elle trouve les mots justes pour nous raconter son douloureux vécu, la disparition en haute mer de son père et sa quête pour en apprendre davantage, son désir de l'imaginer survivant. Tout sonne vrai et nous émeut.
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Lenka a 5 ans, elle habite à Minsk, elle a appris à nager avant de marcher. Elle ressemble à son père, dans la vie elle se dandine, mais dans l'eau elle est chez elle. C'est pourquoi on la surnomme le pingouin. Son père a un besoin maladif d'alcool et toute la famille vit au rythme de ses crises.
« Tout le monde boit à cette époque dans cette ville. Les pères de mes copines de classe boivent, nos voisins boivent, nos profs à l'école, eux aussi, boivent. Dans cette ville, il faut boire pour trouver du courage. »

Son père rêve de voilier et de voyage en mer. Un jour de tempête il y a 21 ans, Lenka a alors 11 ans, le voilier sur lequel il se trouve a coulé en Turquie. Son corps n'a jamais été retrouvé
Lenka doit inventer ses souvenirs, elle imagine sans cesse son retour. Avant sa disparition, il était à peine existant. Elle cherche des photos, des lettres pour le faire revivre. Elle questionne sa mère, sa soeur, elle essaye de retracer les événements juste avant l'accident. Et puis un jour, elle prend l'avion pour la Turquie, elle se rend là où son père a été vu pour la dernière fois, pour se mettre à sa place, pour comprendre.

J'ai beaucoup aimé ce premier roman où la narratrice est hantée par la disparition de son père et s'efforce d'en recomposer l'image. Elle sait parfaitement décrire le vide de l'absence, la quête de cette femme pour faire le deuil impossible de ce père insaisissable. Ce récit nous décrit aussi la Biélorussie post soviétique où tout le monde boit pour oublier la noirceur des immeubles et de la vie en général. L'écriture est fluide comme l'eau omniprésente dans ce livre.

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Personnage auteure très touchante .Quête de la disparition du père, qui nous renvoie à toute disparition,perte dans notre existence des êtres aimés. Bien écrit,grande sensibilité. Roman qui touche à l'indicible ;quels souvenirs,quelle mémoire,quel savoir survivent aux proches qui nous ont quittés ?
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« Dans l'eau je suis chez moi » Aliona Gloukhova (117p, Verticales)
Récit autobiographique ( ?) plus que roman, premier texte de ce jeune auteur d'origine biélorusse. C'est le livre d'une absence, d'une disparition, d'une mort qui n'en est peut-être pas une. Aliona passe son enfance dans la triste capitale, Minsk, d'un pays gris, le Belarus. Avec sa sœur et son demi-frère aîné, elle doit souvent faire avec l'alcoolisme (une forte coutume locale qui touche tous les milieux) de son fantasque de père, adepte de la version locale du « plutôt des remords que des regrets ». Elle a onze ans quand celui-ci disparaît en mer du côté d'Istanbul, en 1995. Le petit voilier sur lequel il avait pris place a coulé, on n'a jamais retrouvé son corps alors que ses deux compagnons s'en sont sortis. Aliona grandit dans le doute, l'incertitude, la présence-absence permanente, et c'est le fil de ce récit, très touchant. A-t-il fui un monde qu'il ne supportait plus, est-il vraiment mort ? Entre le poids de l'alcoolisme vu par une enfant, l'imagination qui réinvente en permanence le désir et l'espérance, la description d'Istanbul où plus tard la jeune femme ira sur les traces perdues de son père, c'est une belle lecture. L'écriture est simple, directe, le livre se lit très vite, et même si la fin, belle métaphore du dépassement de la douleur, sent un peu trop « le Grand Bleu », l'émotion passe bien, sans que jamais l'auteur ne tombe dans le misérabilisme. Une première prometteuse pour Aliona Gloukhova ?
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« Mon père a disparu il y a vingt et un ans. Depuis, il n'a jamais donné de nouvelles. La dernière fois que nous nous sommes vus, c'était l'été 1995, à Minsk, j'avais onze ans, il en avait cinquante.
Il a disparu la nuit du 7 novembre 1995. »

Ce petit livre a été écrit en français par l'auteure qui dit … « Les gens parlent russe et moi, j'écris en français. J'entends des mots séparément dans ma tête, j'ai trouvé un endroit silencieux au sein d'une autre langue, un endroit où je peux réfléchir. »

Cet endroit elle le découvre grâce à Jean-Pierre un journaliste français rencontré en 2010. A partir de cette rencontre, en tâtonnant, cherchant, la narratrice va se mettre à écrire.

Par bribes de souvenirs épars qui viennent du plus profond d'elle-même mais aussi de son entourage, l'auteure essaie de réunir les pièces du puzzle éclaté qu'est devenu son père disparu. Elle va de cette manière tenter de recomposer une image de ce père qui l'a quittée lorsqu'elle n'avait que onze ans.
Ce livre m'a touchée car il montre parfaitement ce qu'engendre la disparition, cette incertitude, cet égarement où elle laisse ceux qui, restés au loin et n'ayant pas de preuve de la mort, ne peuvent que supposer, questionner et attendre un possible retour du disparu et tenter de comprendre.

« C'est inimaginable, les pères ne disparaissent pas comme ça. »
« …J'aurais voulu me rappeler plus et chercher moins. Je ne peux m'empêcher de m'adresser directement à toi, comme si c'était toujours possible, comme si la disparition était un endroit où je pouvais venir pour te parler dès que j'en ai vraiment besoin. »

En progressant à travers l'écriture de ce livre en français, la narratrice réussit à libérer, du silence où il était enfoui, son père disparu et à se libérer elle-même en le retrouvant.
J'espère que ce premier livre ne sera pas le dernier car je serais heureuse de suivre la progression de cette jeune auteure.
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Premier roman d'Aliona Gloukhova, jeune biélorusse, qui écrit une sorte d'autobiographie à partir des souvenirs qu'elle a de son père disparu en mer lors d'un naufrage au large de la Turquie en 1995. Aliona n'a que onze ans lorsqu'elle apprend que son père a disparu en mer, les deux compagnons qui naviguaient avec lui ont été retrouvés sains et saufs. Comment faire son deuil dans de telles conditions ? Au fond, Aliana garde toujours une petite lueur d'espoir de retrouver un jour son père. Elle imagine diverses hypothèses et évoque des épisodes de sa vie avec sa famille, avant cette tragique disparition.
Une histoire dans laquelle je n'ai pas vraiment réussi à entrer, je me suis rapidement ennuyée dans l'évocation de la vie d'Aliona et ne me suis pas attachée aux personnages. L'écriture de ce livre a dû aider Aliona Gloukhova à surmonter cette épreuve, mais l'intérêt de ces bribes de souvenirs pour les lecteurs est moins évidente.
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Un premier roman dans lequel la narratrice évoque son père disparu en mer. Elle lui invente une vie d'après son naufrage tout en essayant de construire un puzzle de ce qu'il fut à partir de bribes de souvenirs. Pas désagréable mais un peu décousu.
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Formidable récit sur la perte d'un père. Ou plus exactement sur la disparition d'un père. Comment peut-on vivre, se construire avec un père disparu en mer ? Ces questions sont très intéressantes et très bien traitées dans le livre. L'écriture est très belle et j'ai été conquis par ce récit.
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