Métro 2033

"J'ai lu pas mal de livres différents, commença-t-il, et j'ai toujours été étonné que rien ne s'y passe comme dans la vie. Enfin - comment dire ? - les événements s'arrangent toujours linéairement, et tout est lié, les choses découlent les unes des autres, rien ne s'y produit par hasard. Mais en réalité, ça ne se passe pas du tout comme ça ! La vie, c'est une suite d'événements sans lien les uns avec les autres, des événements aléatoires qui surviennent sans ordres précis. Ça n'existe pas, dans une vie, les événements qui s'enchaînent de manière logique ! Ou alors un autre exemple : les livres se terminent au moment précis où se rompt l'enchaînement logique des événements : le début, le développement, puis le pic et la fin...
Mais, dans la vie, ça ne se passe pas ainsi. L'enchaînement logique peut ne jamais aboutir à rien, et puis même, s'il aboutit, rien ne s'arrête pour autant."
Personnage : Artyom, page 351.
Édition : L'Atalante.

Le danger ne provenait pas forcément du nord ou du sud, les deux directions prises par le tunnel. Il pouvait se terrer au-dessus, dans les conduits d'aération, à droite ou à gauche, dans les innombrables couloirs et passages qui débouchaient dans le tunnel principal, derrière les portes closes d'anciens locaux de service ou de sorties secrètes. Il attendait en bas, dans des puits mystérieux creusés par les constructeurs du métropolitan, oubliés et abandonnés par les équipes de maintenance, où, dans les profondeurs étreignant d'un effroi irrationnel les esprits les plus téméraires, des horreurs avaient commencé à naître déjà à l'époque où le métro n'était qu'un moyen de locomotion.

J’es­sayais, moi aussi, de comprendre : quoi, comment, quel sens ?
Ça passe avec l’âge. De sens, mon frère, à cette vie, il n’y en a qu’un : faire des enfants et les élever. Et qu’ils se débrouillent eux-mêmes avec cette question. Qu’ils y trouvent la réponse qu’ils peuvent. C’est ça qui fait tourner le monde.

Peut-être que celui qui a déjà essayé de tromper son destin, celui qui a eu l’imprudence de continuer à résister alors que des nuages noirs s’amoncelaient au-dessus de sa tête, celui-là ne peut plus quitter le chemin tracé sans en subir les conséquences.

"Artyom, mon petit, c'est sans doute le dernier endroit sur cette terre où ils n'ont pas encore perdu la mémoire de ce qu'est l'être humain, et de la manière dont ce mot doit résonner." Il avait un sourir tristre avant d'ajouter : "c'est la Cité..."

Ce n'est pas la mort qui effraie. C'est son attente.

« Le danger ne provenait pas forcément du nord ou du sud, les deux directions prises par le tunnel. Il pouvait se terrer au-dessus, dans les conduits d’aération, à droite ou à gauche, dans les innombrables couloirs et passages qui débouchaient dans le tunnel principal, derrière les portes closes d’anciens locaux de service ou de sorties secrètes. » (p. 128)

La vie d’un condamné à mort qui sera exécuté dans un délai d’un an et qui le sait, la vie d’un malade sans rémission à qui les médecins ont donné leur pronostic, ne diffèrent de la vie ordinaire que par un seul point : les premiers savent plus ou moins précisément quand ils mourront alors que l’individu normal l’ignore. C’est pour cette raison qu’il se voit vivre éternellement ou périr le lendemain dans une catastrophe. Ce n’est pas la mort qui effraie. C’est son attente

Mais le diable a de ces blagues parfois!

J’ai lu pas mal de livres différents, commença-t-il, et j’ai toujours été étonné que rien ne s’y passe comme dans la vie. Enfin – comment dire ? – les événements s’arrangent toujours linéairement, et tout est lié, les choses découlent les unes des autres, rien ne s’y produit par hasard. Mais, en réalité, ça ne se passe pas du tout comme ça ! La vie, c’est une suite d’événe¬ments sans lien les uns avec les autres, des événements aléatoires qui surviennent sans ordre précis. Ça n’existe pas, dans une vie, les événements qui s’enchaînent de manière logique ! Ou alors un autre exemple : les livres se terminent au moment précis où se rompt l’enchaînement logique des événements : le début, le développement, puis le pic et la fin.