Plus jeune, je ne lisais pas vraiment
Gotlib dans Pilote, Je trouvais sa
Rubrique à brac trop foutrac !
Mais ici, le facétieux dessinateur nous livre une partie de ses souvenirs d'enfance et il le fait à la fois avec pudeur et humour.
Né dans une famille d'immigrants juifs hongrois en 1934, il n'a qu'une huitaine d'années lorsque son père est arrêté puis déporté et assassiné en camp de concentration . S'en suivront la fuite en province du jeune Marcel, caché chez des sortes de Thénardier puis la pension.
Cassant toutes les structures d'un récit biographique classique, usant d'ellipses, de flash-back, projetant ses fantasmes ou ses constructions hypothétiques,
Gotlib réussit à nous attendrir, à nous faire sourire au point d'oublier les horreurs qu'il a vécues.
En tout cas, il tâche de retrouver sa vision d'enfant de ces événements petits ou grands.
Malgré ou à cause de sa plume alerte et sans affèteries littéraires, nous avons l'impression de marcher aux côtés d' un ami chaleureux, de comprendre pourquoi il parle beaucoup plus de gamines en fleur et de premiers émois sexuels plutôt que de son père disparu.
Sincère, drôle et touchant, on regrette qu'il ne continue pas au-delà des années 50.