Ne tergiversons pas, cet auteur a assurément du talent et mon opinion en demi-teinte ne l'empêchera pas de dormir.
Ta mort à moi tente de retracer la vie de Marie-Maude Pranesh-Lopez, poétesse mondialement célèbre à la mort violente. Génie précoce, adolescente inadaptée, fille décevante, mère absente, ayant vécu plusieurs vies en une, Marie-Maude court après le désastre en toute conscience afin de combler ce qu'elle appelle son "trou blanc", son angoisse et ses blessures.
Si la prose de Goudreault se lit avec un plaisir gourmand et qu'au début les pages défilent, intriguent, avec l'espoir d'avoir entre les mains un livre marquant, cette biographie dans le désordre sombre à mi-chemin dans le chaotique, au gré de ses allers-retours incessants et sur divers supports. L'agacement pointe le bout de son nez.
Sans être un tyran de la linéarité a tout prix, j'ai senti une confusion et un manque de structure dans ce parcours de vie éclaté.
Cette trajectoire qui se voudrait ludique, jubilatoire et sombre, déjantée et in fine émouvante m'a laissé totalement extérieur et froid. Tout cela m'a semblé vain, bien emballé mais vide. Une certaine dose de mystère, de zones d'ombres, n'est pas désagréable mais ici, j'ai eu plutôt l'impression d'un manque. On tourne autour de la vie de Marie-Maude (d'ailleurs personnage peu aimable en soi), mais peu de choses sont vraiment explicitées et développées, notamment sur son succès et la radicalité de ses écrits.
Pourtant,
David Goudreault a du style, de nombreux adeptes et j'y retournerai peut-être.