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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La quatrième de couverture laisse imaginer un roman policier sur fond maritime. On est plutôt dans le drame humain. Un drame bien noir, sur fond de vagues de la mer d'Iroise, aux reflets bleus-gris.

Caroff est un patron pécheur brestois pour qui les choses ont mal tourné. Accident en mer – de sa responsabilité disent ses collègues, qui le fuient désormais. Caroff n'a plus de bateau, plus d'avenir, que des dettes. Alors quand un gars du Sud vient lui proposer une combine pour le renflouer, il pense à sa femme, à sa fille … et à une nouvelle vie ailleurs.
Jos Brieux commence, lui, une nouvelle activité de bateau-taxi dans la rade de Brest. Un boulot pour effacer le départ de l'être aimé. le premier client de Jos est un petit couple de retraités de Camaret, dont le mari René se rend régulièrement au CHU de Brest suivre une chimiothérapie. Rapidement le courant passe avec le malade. Jos enchaîne les sorties en mer et les rencontres.
Ces deux destins tourmentés vont se croiser quelque part entre le goulet de la rade et le grand large.

Ronan Gouézec déroule son histoire d'une belle plume. Évidemment la pluie est là, les embruns aussi ; les machines des navires sont huilées, les bars remplis de fortes personnalités pas toujours commodes. Il y a même de quasi passagers clandestins : deux gamins pas sortis de l'enfance, ratés scolaires, trimbalant chaînes et breloques sur leur haut de survêt, ignorant tout des choses de la mer, même si celle-ci est à quelques centaines de mètres de leur cité.
Le résultat final n'est toutefois pas totalement concluant. A soigner la forme du récit, Gouézec oublie un peu d'avancer l'intrigue. Laquelle d'ailleurs se résume à fort peu de choses, et part parfois dans le caricatural.
Ce sont les quelques moments d'amitié entre Jos et René, l'ancien, qui touchent le plus le lecteur. Quelques moments de grâce lors d'une ballade à l'île de Sein; quelques moments de vie arrachés à la maladie.
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Oh quelle noirceur......
J'en aurai mis du temps à entrer dans ce récit. Tout d'abord les histoires parallèles pas très joyeuses, des différents personnages ne me "parlaient" pas vraiment : toute une série de bonhommes plus ou moins cassés par la vie, qui font ce qu'ils peuvent pour continuer à avancer. Puis finalement j'ai compris leur point comment... enfin ils se sont retrouvés... et là, c'est encore pire qu'au début, ce n'était pas joyeux, c'était carrément glauque, sombre, sans espoir....
J'étais contente d'arriver au bout ; Il m'en aura fallut du temps pour finir cette lecture. Je vais pouvoir passer au suivant.
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'ai eu beaucoup de difficultés à entrer dans l'histoire et ai même dû relire plusieurs fois les premières pages. Je n'explique pas trop pourquoi peut-être l'ambiance morose du départ et surtout peu de dialogues, beaucoup (trop) de descriptions. Puis petit-à-petit me voilà transportée en Bretagne bien que j'ai trouvée cette Bretagne triste à l'image des deux personnages principaux. Brieuc et Caroff sont à un tournant de leur vie, le premier ancien libraire vient de lancer son activité de taxi maritime. Cela va l'aider à se remettre de son divorce, surtout grâce aux rencontres qu'il va faire, entre autres celle de Babeth, écorchée aussi par la vie sans que nous sachions pourquoi. Leur rencontre est une bouffée d'air frais pour eux comme pour nous dans notre lecture. Caroff lui prend un chemin plus tortueux pour essayer de remonter la pente, homme plein de colère, c'est avant tout un père et un mari. Malheureusement un ensemble de mauvaises décisions va le mener à sa perte emmenant avec lui tout sur son passage.

Et pour les lier, la mer, la rade qui les fait vivre et espérer. Mais pour ces deux-là l'eau ne sera pas d'huile, les mauvaises décisions comme une tempête vont tout balayer dans leur vie. Beaucoup de tension dans cette lecture, de violence latente avec un final déroutant où nous assistons à un déchainement de fureur. L'auteur nous dépeint des personnages touchants malgré leurs failles auxquels je me suis attachée ce qui me laisse un sentiment amère à la fin de ma lecture.

Un roman noir avec peu d'espoir dont la fin m'a déçu, trop de violence à mon goût. Dans ce décor amère la plume soignée de l'auteur détonne un peu mais beaucoup de justesse dans l'ensemble de ses personnages qu'on prend plaisir à voir évoluer.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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La Feuille Volante n° 1300

Rade Amère- Ronan Gouezec – Rouergue noir.

La rade, c'est celle de Brest, une ville de marins battue par les vents de l'océan où vivent deux personnages, Jos Brieuc, un ancien libraire divorcé qui a fondé une entreprise de taxi maritime. Il est à ce point seul qu'il s'accroche encore désespérément à son ex-épouse et que les yeux d'une simple passante suffisent à le bouleverser. Pour lui la vie ressemble à une véritable galère. Caroff, un ancien marin-pêcheur qui, il y a quelques années a voulu braver la mer en furie et a perdu un matelot de seize ans. Cette mort lui colle à la peau, il est rejeté par ses anciens collègues, n'ose plus sortir en mer et depuis, sans travail, il vit avec sa femme et sa fille dans un pauvre mobile-home, rêve de remettre son vieux rafiot à la mer pour peut-être gagner l'Irlande et laisser derrière lui cette vieille histoire. Ces deux hommes, cabossés par la vie, qui ne se connaissent pas et qui n'ont à priori aucune chance de se rencontrer vont pourtant se croiser par le plus grand des hasards . Il y a aussi un troisième personnage, un petit délinquant, Delmas, qui propose à Caroff un travail pas très net, une combine tordue, des colis à récupérer en mer et qu'il va cependant accepter parce qu'il pense que cela peut arranger les choses pour lui. En fait, elle va les compliquer, le faire sortir d'un enfer pour le précipiter dans un autre. Pourtant, même si ce « travail » n'est pas très clair au début, Caroff choisit de s'y impliquer, d'y voir une chance pour lui et pour sa famille. Il prend les choses en mains, les organise, dirige et même transforme les deux loubards d'une cité voisine que Delmas lui a adjoint pour le surveiller. Eux qui n'avaient jamais mis les pieds sur un bateau deviennent ses matelots puisque, pour donner le change, Caroff reprend la mer sur son vieux rafiot et pose à nouveau ses casiers au large. Cette activité, pour marginale qu'elle soit, fait de lui un homme nouveau, déterminé à se sortir de l'adversité, d'envisager une nouvelle vie en Irlande.

Ce livre est le premier roman de l'auteur. On sent les embruns, la pluie bretonne, le bruit du ressac, l'écume des vagues, le cris des goélands, on navigue entre les balises du chenal et le lecteur apprend des détails techniques de navigation, de timonerie, de mécanique puisque Gouezec, lui-même Breton, sait de quoi il parle.

Ces deux histoires sont, sans mauvais jeu de mots, des tentatives de « remises à flot » face à l'adversité qui frappe les hommes au cours de leur vie. Tout au long de ce roman, le lecteur a de la sympathie pour Caroff et pour Brieuc qui cherchent à s'en sortir, même si ce dernier poursuit ce but louable sur un terrain délictueux où l'argent est trop facilement gagné. Ils sont tous les deux marqués par la poisse et on sent bien que, quoiqu'ils fassent, qu'ils ne parviendront jamais à s'en sortir. C'est un peu comme si toutes leurs tentatives étaient d'avance promises à l'échec et l'épilogue est là pour conclure à sa manière que ces hommes sont destinés à être le jouet du hasard et de la malchance. Cette prise de conscience donne le vertige.

Le style est celui d'un roman noir mais avec des moments émouvants et poétiques parfois et aussi avec des parenthèses en italique, comme si une petite voix extérieure ponctuait la pensée de chacun.


© Hervé Gautier – Décembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Les deux personnages principaux n'ont rien de commun si ce n'est que de vivre tous deux dans la rade de Brest.

D'un côté, Caroff – un ancien marin pêcheur - se voit confier un travail inattendu qu'il ne peut refuser. Il en connaît pourtant le danger qui risque de l'entraîner vers un destin tragique.

De l'autre côté, Brieuc, qui démarre son activité de taxi-bateau avec tout le côté positif de cette nouvelle activité.

Leur vies vont pourtant de croiser entraînant avec eux celles des personnages secondaires du roman. Aucun d'eux ne semble être maître de son destin. Ils se laissent guider, voire malmener, sans vraiment pouvoir intervenir. On se prend cependant volontiers de sympathie pour tous les protagonistes, enfin…. presque tous…

Comme la houle de la rade de Brest contre laquelle les marins ne luttent pas, les deux personnages sont entraînés dans un flot que ni le temps, ni les relations humaines qui se nouent, ne peuvent mettre un frein à ce qui semble être inexorable.

J'ai beaucoup apprécié le vocabulaire riche et varié. La lecture des virées en mer ou dans les bars est tellement bien illustrée qu'on visualise sans mal les scènes. On est presque dans une descriptions de scènes cinématographiques plutôt que dans la lecture d'un roman noir.

Ce premier roman donne envie d'attendre les suivants.
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Ce roman noir a pour personnage principal la rade de Brest, qui nous est décrite avec beaucoup de précision et de poésie. Dans une très belle écriture, l'auteur nous plonge dans cette Bretagne sombre, pluvieuse et âpre, de marins, bien loin du paysage de carte postale habituel. La pluie, le vent et la mer sont omniprésents et fournissent un décor parfait au roman. J'ai beaucoup aimé toute cette atmosphère pesante, moite et palpable. L'auteur a une superbe plume.
La première partie du roman, qui nous fait découvrir les personnages en alternant les points de vue, m'a bien plu aussi. En revanche, au fil de la lecture, j'ai décroché. le style se fait plus descriptif, les scène d'action plus présentes et les magouilles prennent de l'ampleur aux dépens de la psychologie des personnages. Et ce n'est pas mon truc !
Malgré ce bémol, c'est un bon premier roman, très cinématographique. On s'y croirait !
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Caroff est au bord du gouffre : à cause d'un accident qui a coûté la vie d'un jeune matelot, ce pêcheur est cloué au port, malmené par la ville de Brest qui ne lui pardonne pas cette mort. Les dettes s'accumulent, et si Caroff se recentre sur sa femme Marie et leur fille, la situation est préoccupante. Caroff accepte alors un marché tangent, et bascule alors définitivement dans un engrenage infernal. Jos Brieuc quant à lui a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure : il devient taxi de mer. A la croisée des chemins, les destins des deux hommes vont se croiser.

La plongée dans cet univers maritime est immédiate tant le style de l'auteur s'adapte aux embruns et aux temps et personnages tourmentés de l'histoire.

Ce que j'ai moins aimé :

La fin. Les pluies bretonnes cinglantes semblent avoir profondément atteint le moral de l'auteur...

Bilan :

Un roman noir très bien maitrisé.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Un premier roman français, en voilà une lecture éloignée de mon univers. Mais la Bretagne, la mer, la tempête et me voilà embarquée dans ce premier roman.
Aux côté de Jos Brieuc d'abord. Ce dernier a décidé de réaliser son rêve en se lançant dans une nouvelle activité professionnelle : taxi de mer. Et le bouche-à-oreille fonctionne plutôt bien, les clients se multiplient. Il fait ainsi la connaissance d'un couple, Josette et René. Ces derniers se rendent à l'hôpital de Brest car René a un cancer. Jos se lie d'amitié avec eux. La vie semble reprendre son cours. Sa femme l'a quitté il y a un an mais il vient de rencontrer Babeth, une jeune femme avec qui le courant passe bien. L'homme reprend du poil de la bête.
Ce n'est pas le cas avec Caroff, ce pêcheur dérive depuis des mois. Il ne sort presque plus en mer. Par un jour de tempête, il n'en avait fait qu'à sa tête et avait pris la mer. Mais il était revenu sans son matelot, âgé de seize ans. Depuis la communauté l'a renié. Il a tué l'un des leurs. Caroff a plongé. Il vit avec sa femme Marie, sa bouée de sauvetage et leur petite fille dans une caravane, loin de tous, sur un terrain vague. La petite , âgée de cinq ans, n'est pas scolarisée et lorsqu'il tente de reprendre une vie normale, il est vilipendé par les pêcheurs. Même une sortie en restaurant en famille vire au cauchemar.

Alors lorsqu'un homme lui propose de participer à une combine en échange d'une confortable somme d'argent, Caroff n'hésite plus. Il veut partir, loin, en Irlande avec sa famille. Il doit repartir en mer avec deux nouveaux matelots qu'on lui impose. Pas des marins, non deux jeunes de banlieue qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. Ils se font appelés 180 et Tariq – enfin Toni et Yann. Leur première sortie en mer les calme immédiatement : la tempête, la houle et les deux sont malades comme des chiens. Mais le plan fonctionne et Caroff a repris confiance. Une dernière mission et ils seront libres.

Les deux histoires se jouent sous nos yeux, et j'avoue, j'ai été happée. On sait parfaitement qu'un jour la route de Jos va croiser celle de Caroff. Un roman « intensément maritime » me dit-on, et c'est vrai – Ronan Gouézec livre un premier livre aux odeurs d'embruns.
Et l'homme a du talent pour dresser deux portraits d'hommes touchants et profonds. Je me suis beaucoup attachée à Jos, moins à Caroff. Mais j'ai aimé toutes les sorties en mer de Caroff . Ce roman m'a marqué car il est rempli de bonnes choses, mais il souffre aussi d'erreurs de débutant. Lors de ma lecture, j'ai surtout ruminé contre l'éditeur, oui. Comme s'il était joaillier et qu'il n'avait pas assez bien taillé la pierre précieuse.

Les premiers chapitres m'ont en effet fait douter de la poursuite de ma lecture, finalement à la page 53, j'étais harponnée. le premier chapitre est vraiment ardu ! L'auteur a voulu traduire l'atmosphère d'un bar de pêcheur, mais il en fait des tonnes, deux pages et demi sur ce lieu de passage, c'est trop. Et il enchaîne avec la pluie – oui, il pleut en Bretagne, et là il fait tempête. L'écrivain glisse un paragraphe magnifique mais malheureusement il en rajoute, rajoute … pourquoi ? Une page et demi sur l'eau – ce n'est pas nécessaire. Certaines phrases sont superbes mais précédées ou suivies de phrases nettement moins bonnes (« La rue était encore sous domination liquide » par exemple m'a fait écarquiller les yeux) mais il enchaine avec ce sublime morceau :

"De tous côtés la percussion lourde de millions de perles d'argent… résonnait en une vibration, sans cesse, renouvelée, roulant, revenant, s'éloignant ..(…) Sur les lèvres le goût du sel, pour rappeler la présence de l'océan tout proche. Il pleut la mer, pensait-il."

Et il est encore meilleur lorsqu'il en fait moins, beaucoup moins. Lorsque son personnage est dans l'action, lorsque Caroff prend la mer. J'ai adoré ces pages, le style est plus léger, moins empâté. Excepté pour ces paragraphes où le lecteur entend les personnages penser – un procédé narratif que je n'aime pas beaucoup. Il faut faire confiance au lecteur pour qu'il comprenne de lui-même. On sent malgré cela un beau talent d'écrivain.

Du coup ma lecture a été en dent de scie, jusqu'à ce que je me concentre sur l'action et que je passe parfois en lecture rapide pour éviter de m'appesantir sur le style trop « lourd ». D'autres erreurs de jeunesse : la description de ces jeunes de banlieue, au début un peu trop caricaturaux (avec la conversion à l'Islam de Yann…) ou le soudain revirement de Toni qui, en une seule sortie en mer, semble avoir eu comme une épiphanie.

Et puis la fin, alors que le roman a pris un rythme intéressant, que la tension monte comme elle le doit, l'auteur nous livre un final trop rocambolesque, trop américain – ponctué de quelques métaphores très mal trouvées (lorsqu'une victime flotte et qu'elle en devient soudainement superbe par exemple). Une histoire qui aurait mérité une autre issue, pas forcément plus optimiste mais une fin travaillée différemment. Ici, c'est peu crédible et trop rapide. Comme si, cette partie-là n'intéressait plus personne.

Voilà, un premier roman prometteur, j'ignore si l'auteur reprendra la plume. Il y avait du très bon et du moins bon. J'ai choisi de ne garder en tête que le bon. Jos et Caroff et la Bretagne, et la tempête. J'aimé René et Josette, beaucoup moins les méchants, un peu trop simplistes. J'ai aussi aimé le goût du sel sur mes lèvres.

Lien : http://www.lanuitjemens.com/..
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