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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ils cheminent le long de la rivière, un homme et une fillette, le Vieux et la Petite. Ils ne sont pas riches, ils portent sur eux tout ce qu'ils possèdent et la nature leur donne de quoi subvenir à leurs besoins. le Vieux prend soin de la Petite, veille à ce qu'elle soit au chaud, propre et bien nourrie. A son contact, la Petite découvre la nature, apprend ses bienfaits et ses dangers. Leur chemin est long et semé d'embûches, le danger rôde, parfois il faut se défendre, tuer pour ne pas l'être. Mais certaines rencontres sont belles, enrichissantes, pleines d'humanité. L'homme peut être un animal ou une belle âme, cela aussi la Petite l'apprend le long de ce parcours initiatique qui la mènera, loin là-bas, vers le but qu'ils se sont fixés.


Situé en un lieu et un temps indéterminés, le récit de Marc GRACIANO se dévide tel un fil continu, une litanie hypnotique qui accroche le lecteur et le mène dans un autre monde, un lointain passé où la vie n'était pas plus facile, mais plus authentique. le Vieux et la Petite et tous les personnages qu'ils croisent s'inscrivent dans une logique naturelle, sans fard, sans artifice. Des liens qui les unissent, du but de leur voyage, on ne saura rien non plus mais on ne peut s'empêcher de les suivre, de suivre la cadence du texte scandé, répétitif et riche. Des mots oubliés, désuets, une richesse de vocabulaire telle qu'il faut en accompagner la lecture d'un bon dictionnaire mais cela renforce l'immersion dans cette époque moyenâgeuse où les dames portent le hennin, où les chevaliers s'affrontent sur la lice, où le veneur croise le bourreau.
Un livre qui se mérite, qui surprend, qui emporte, une mélopée envoûtante d'une beauté et d'une originalité rares.
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A travers les yeux du vieux et de la petite on traverse la forêt moyenâgeuse et puis on croise des vagabonds et des montreurs d'ours et on entre dans la ville avec ses potences et aussi ses tournois de chevaliers et puis on est hébergé dans une abbaye et puis auprès de nomades et aussi du veneur qui connaît des grimoires et aussi un arbre-esprit à l'entrée du village.

Au début j'ai souri avec ces phrases à répétition comme raconté par un enfant puis j'ai souvent décroché de ce texte pourtant très travaillé, hyper réaliste, super documenté avec un vocabulaire d'époque, et même poétique à sa façon.
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Commande en 2020, de la 2e édition de ce roman paru en 2013- Relecture 9 décembre 2023.

Un trésor, un OLNI (* Objet Littéraire Non Identifié) qui, toutefois, se mérite, tant il requiert une lecture patiente et exigeante !

Un livre exceptionnel, singulier tant par son contenu que par sa forme.Un style, un vocabulaire subtil,
" désuet ", ou plus exactelent, une sorte de langue archaïque ; des phrases volontairement et faussement répétitives, comme des litanies, provoquant des échos ; ces échos parfois assourdissants dans ces vastes montagnes et Nature inquiétante, impressionnante !

Tout ceci induisant une atmosphère étrange, mystérieuse, avec comme résultat, un effet hypnotique, nous obligeant astucieusement à ralentir nos rythmes habituels de lecture...

Un drôle de " road- movie" , la relation unique entre un vieil homme, et une petite fille orpheline, qu'il a recueillie, qu'il se doit de protéger...

"Mais le vieux n'était point si vieux en vérité.
Le vieux était simplement rendu à l'âge où un homme ne se raconte plus d'histoires.Il était rendu à l'âge où un homme ne craint plus ni les échecs ni les succès. le vieux était désaffecté et doux.(...)
Le vieux était un vétéran.
Un sage.
Un fou."

Comme une fable intemporelle, dans un temps ancien, non précisé, qui nous évoque plutôt un cadre moyenâgeux, avec ces places, ses exécutions publiques, ses joutes et tournois entre chevaliers; le vocabulaire ancien contribue à cette impression d'un temps lointain, qui demeure avec les questionnements, les sujets évoqués , totalement universels !

Dans cette Nature grandiose, tour à tour protectrice ou effrayante, comme les humains rencontrés sur le chemin, méchants, dangereux ou protecteurs, et
compatissants...Dans toutes les mésaventures vécues et rencontres, avec son lot de surprises, ce qui sublime et illumine le tout, c'est le lien de tendresse authentique entre le vieil homme et sa petite protégée... La confiance absolue de cette petite-fille accrochée au vieil homme comme son rempart
inaltérable contre le monde et ses dangers !

Beau, magnifique, et âpre !

Toutefois, la chute de ce " road- movie" me chifonne, me gêne beaucoup, mais plus j'y réfléchis, et plus , cette conclusion me semble être en harmonie avec l'ensemble du récit et de la philosophie de l'auteur...

"Le géant demanda au vieux par qui la garde de la petite lui avait été confiée et le vieux répondit qu' il aurait aisément pu lui répondre que c'était la grand-mère de la petite qui le lui avait demandé car, raconta le vieux , la mère était morte à la parturition et que c'était la grand-mère qui avait été la nourrice de la petite et que, une fois malade et mourante elle-même, c'était à lui, le vieux, que la grand-mère avait décidé de confier la petite et, durant le temps que le vieux parla, le géant observa que la petite écoutait avec de grands yeux fascinés car sans doute, pensa le géant, que c'était la première fois qu'elle entendait conter sa propre histoire. L'histoire de sa venue dans le monde.Que pour la première fois elle entendait le récit de sa propre genèse mais, pour finir, le vieux dit que le devoir de s'occuper de la petite était un devoir qui, en vérité, lui incombait de toute éternité."

J'avais choisi ce livre pour un ami, à qui il va enfin parvenir...souhaitant auparavant le lire et m'en imprégner. Je reconnais que cette lecture fut plus ardue, plus longue que prévu...

On est, je crois, largement récompensé, lorsque on a décidé plusieurs choses de base afin de parvenir à se laisser porter par cette prose fastueuse, rocailleuse, d'un autre temps....et en premier chef, accepter de sortir de ses zones de confort, ensuite, avoir un beau dictionnaire à portée de main, accepter la patience et de prendre le temps, un vrai temps...de pause...de lecture attentive et minutieuse...

Ce texte extraordinaire va enfin rejoindre les montagnes du Jura et L Ami à qui il était destiné. Un lecteur qui sera sûrement plus rapidement réceptif que ma modeste personne...; montagneux passionné, amoureux des grands espaces et de Dame Nature , solitaire et un tantinet imprégné de sagesse bouddhiste...ce livre devrait lui être un coup de
coeur !

Ce qui sidère dans la découverte de cet OLNI époustouflant, c'est d'apprendre que c'est un premier roman !!

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Un texte surprenant et envoûtant, totalement original, une écriture scandée au riche vocabulaire médiéval, une quête au plus près de la nature, de la simplicité, dans une ambiance moyenâgeuse et rustre, où le merveilleux cohabite avec la sauvagerie. Premier roman d'un auteur certainement très épris de l'époque qu'il a su restituer avec une force évocatrice inhabituelle.
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Un texte fascinant: il s'agit du cheminement d'un vieil homme et d'une petite fille le long d'une rivière dans un paysage de montagne dans un Moyen- Age non daté. Quels sont leurs rapports, comment se sont- ils rencontrés, où vont-ils? On n'aura jamais vraiment les réponses à ces questions: il la protège, fait du feu, lui donne à manger, la soigne. Ensemble, ils découvrent un monde violent où il faut se battre pour survivre et avancer, toujours avancer dans une nature qui donne mais qui tue aussi.
L'écriture est d'une beauté indescriptible: elle est poésie, litanies, musique.
On n'écrit plus comme cela... et pourtant c'est si beau! Il faut se laisser emporter...
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Une bien étrange lecture !
Le style de Marc Graciano est très particulier, il oscille entre écriture lancinante et écriture érudite. Il utilise un vocabulaire d'une richesse incroyable pour décrire des scènes toutes simples. Il met tant de précision et de minutie dans le choix de ces mots que l'on peut presque voir ce qu'il met ainsi en scène.
Je dis presque parce que bien souvent, le vocabulaire était tellement pointu que le sens m'en échappait. Je crois que c'est le premier livre que je lis avec tant de mots que je ne connaissais pas, tant de mots que je n'avais jamais entendu, tant de mots où le sens, même dans son contexte, me restait totalement étranger. Et il y a quelque chose de très fastidieux à prendre le dictionnaire pour comprendre la signification de chaque mot qu'on ne saisit pas.
Du coup, ce fut une lecture particulière pour moi, où comme dans une langue étrangère, on se laisse plus bercer par la musique des mots que par leur sens et cela d'autant plus que le style de Marc Graciano est très répétitif, comme une litanie très longue.
La musique des mots, les descriptions de paysages, la lenteur du voyage, la montagne immuable, les rencontres, les veillées et parfois une décharge fulgurante de violence.
Un livre qu'on lit tranquillement, posément, comme cette marche dans la montagne du vieux et de la petite.
Une bien étrange lecture...
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Beau récit détaillé à la manière de Proust. Voyage d'un vieil homme et d'une petite fille à travers un pays, au Moyen Age, vers leur destin.
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Ce premier roman, écrit dans un style très étrange, semble répondre au pari d'utiliser un minimum de points et des phrases aussi longues que possibles. Cela a un côté dérangeant, artificiel et assez vain finalement, mais ça se laisse lire tout de même. L'éditeur parle, dans son quatrième de couverture, d'un style "à base de litanies". Je dirais plutôt à base d'énumérations. le vocabulaire est très recherché, souvent technique ou archaïque, puisque l'action, si on peut l'appeler ainsi, se déroule au Moyen-Âge. La nature omniprésente est en revanche très bien rendue, avec ses animaux, son climat, son relief. La première qualité de ce livre est sans doute la poésie de la nature qu'a très bien su rendre Graciano. Les personnages aussi sont denses et touchants, et toute l'histoire tient sur le fil de ce style poétique, de cette nature sauvage qui imprègne tout le texte, et de ces personnages étranges et attachants. Ne cherchez pas d'intrigue, il n'y en a pas ; ni d'ailleurs de morale, de fin, de but ou d'au-delà. Tout vient de la nature et finit par y retourner.
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