AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les salauds devront payer (31)

Que voulez-vous dire à une gamine qui vit dans une ville comme Wollaing avec 25% de chômeur, 50% d’alcooliques ? Ici, les jeunes rêvent tous de devenir joueurs de foot ou stars de la télé.

Page 153, Le Livre de poche, 2017.
Commenter  J’apprécie          550
À chaque fois, tout le monde a voulu y croire. Les gens se sont reconvertis, ils ont fait des formations. Certains changeaient de métier à cinquante ans. C’était très dur. Le nombre d’emplois n’avait rien de comparable avec Berga, mais c’était toujours bon à prendre. Les gens s’accrochaient au nouveau projet, ils étaient prêts à faire des sacrifices. Mais la greffe n’a jamais pris. Le scénario était toujours le même. Les pouvoirs publics attiraient les boîtes avec des avantages fiscaux faramineux. Au bout de trois ans, ils fermaient le robinet. C’était prévu. On ne peut pas exempter d’impôt qui que ce soit ad vitam aeternam, n’est-ce pas ? Mais les conseils d’administration s’en moquaient éperdument. Dès que les facilités cessaient, ils fermaient la boîte et s’en allaient ailleurs.
Commenter  J’apprécie          360
Pour eux, les hommes sont des pions. Un métallo peut devenir mineur, un travailleur du sous-sol peut travailler dans une usine automobile ou une centrale électrique. À les croire, nous sommes interchangeables. Mais l’histoire de notre région prouve que les choses ne sont pas si simples. S’il ne tient pas compte de l’humain, le combat économique ne peut engendrer que de nouvelles souffrances pour les travailleurs.
Commenter  J’apprécie          332
Pourquoi, même quand ils étaient doux et gentils, les mecs finissaient-ils toujours par déraper ? Qu'est-ce qui les poussait à dire le mot de trop, à foutre les pieds dans le plat et à tout gâcher ?
Commenter  J’apprécie          240
Elle aimait les ciels de sa région. Ces ciels ténébreux et tristes pour qui ne sait pas les regarder, en comprendre les nuances, apprécier leur beauté. Des ciels qui donnent aux imbéciles l’envie de fuir vers le sud, vers ces azurs monochromes, prévisibles et ennuyeux. Alors que dans le Nord on voit le soleil bien sûr, mais on y voit aussi la pluie, la bruine, l’averse, l’éclaircie, la neige, le déluge, la glace, la giboulée puis l’accalmie et parfois, ce que Pauline préférait, ces journées fabuleuses de plein hiver quand l’air est lumineux, limpide et que les seuls nuages sont ceux qu’on forme avec la bouche
Commenter  J’apprécie          210
En moins de cinq secondes, son diagnostic était fait. Fumeur, buveur, macho, désinvolte et prétentieux. Un concentré de tout ce qu’elle détestait chez les hommes rassemblé en un type qui avait l’heur d’être son nouveau chef. 
Commenter  J’apprécie          190
Un nuage de vapeur d’huile envahit la roulotte. C’était plus qu’une odeur de frites et de saucisse dans le matin frais. Plus qu’un arôme aigre-doux, fait de sucre et de vinaigre, de tomate, de bière et de mayonnaise. C’était l’odeur de son pays, de son enfance, l’odeur du Nord, (...) et tous les habitants de ce foutu bled écrasé par la crise, tous ceux qui contre vents et marées resteraient vissés à ce bout de terre grise et plate à en pleurer, tous partageaient cette odeur comme une seconde lymphe qui les rassemblait comme les doigts d’une main, les membres d’une même famille.
Commenter  J’apprécie          140
Ici, toutes les familles comptent plusieurs chômeurs. Certains le sont de père en fils. Les fins de mois difficiles, le casse-tête des traites à payer pour la voiture, la maison, les vêtements des enfants, tout le monde connaît ça par cœur. Les combines pour s’en sortir, l’argent emprunté ici ou là, c’est totalement banal et ils savent tous qu’à ce jeu-là, un jour ou l’autre, on peut louper une marche et être convoqué par la banque…
Commenter  J’apprécie          110
La BMW fonçait à travers la steppe verte, battue par les vents, striée çà et là de champs de colza jaune d’or. Le seul relief que la bruine grasse laissait deviner derrière les vitres teintées était les courbes des lignes à haute tension qui embrassaient l’horizon entre chaque pylône. Des grappes de toits bruns, des haies de thuyas taillées au cordeau, des barrières blanches rappelaient que des hommes vivaient là, parce qu’il faut bien vivre quelque part. De temps à autre, des bois émergeaient de la plaine, épargnés par le remembrement. Tout le reste était plat, à perte de vue. Les terrils étaient l’unique fantaisie de cette campagne où la route départementale filait sans entrave.
Commenter  J’apprécie          110
Qu'est-ce que Saliha avait été foutre à Berga ce week-end ? Ça ne pouvait être une coïncidence. Plutôt le signe qu'il devait plonger à nouveau dans sa recherche. Il sourit en repensant à sa conversation avec le lieutenant à la Perle du Séchuan ; "Je crois aux faits et aux preuves." . Cette nana avait un sacré tempérament. Ça lui plaisait. Mais ça ne l'empêcherait certainement pas de mener son enquête comme il l'avait toujours fait, à l'intuite.
Commenter  J’apprécie          100






    Lecteurs (460) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2871 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}