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Critique de ASAI


Les ouvrages de Almudena Grandes me posent question. En effet, j'ai été fascinée par Les Trois mariages de Manolita, j'ai abandonné la lecture des Coeurs Glacés au début du tome 2, et j'en suis venue à Vents Contraires, persévérante. Je suis emplie de ressentis contraires (et sans vilain jeu de mots).
C'est une oeuvre puissante, qui traverse l'histoire de l'Espagne des années 30 à pratiquement aujourd'hui, mais pour cet ouvrage, il me semble que l'histoire est moins présente. Certes, elle pèse sur les parents des protagonistes, Sara et Juan, surtout Sara, mais elle est davantage un décor ou point de repère. le roman est bien ancrée dans l'Espagne des années 2010. Puissante car l'écriture repose à chaque page, voire à chaque ligne sur le concept du contraire. D'où une certaine complexité dans la lecture. D'autant que l'auteure affectionne les phrases d'une longueur, mais d'une longueur, Marcel Proust peut aller se reposer tranquille. En conséquence, pour ma part, il m'a fallu de longs moments de silence sans faille pour m'immerger véritablement. Un bruit, une interruption et il faut reprendre deux pages, c'est-à-dire une phrase et demie.
Les personnages sont complexes, se complaisent dans leur complexité et sont envahis par les désillusions, mais cela n'est pas inintéressant, car on est très loin des destinées positives, de la littérature "feel good". On naît avec des casseroles, des chaînes, et on les garde. Ces personnages sont complexes car il n'y a aucun manichéisme, ni bien, ni mal. Mais il y a au final peu d'espoir hors l'endurcissement. Et en dommage collatéral, une perte d'humanité. Seulement parfois, on est dans la confusion. Et comme le livre est dense, long (900 pages environ), une écriture étirée, enrichie et sur enrichie (je mets en citation un exemple), j'ai ressenti une lassitude, une envie d'en finir pour passer à autre chose. A la 600ème page environ, une intrigue policière surgit, que l'on subodorait néanmoins, et relance quelque peu la motivation. Je conclus : des sentiments contraires m'habitent, j'ai encore devant moi d'autres livres de cette auteure et je n'abandonne pas.
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