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Gabriel Iaculli (Traducteur)
EAN : 9782246642213
637 pages
Grasset (21/05/2003)
3.84/5   81 notes
Résumé :
Dans un nouveau quartier résidentiel des environs de Rota, ville tranquille du golfe de Cadix, deux maisons se font face : celle de Sara Gomez Morales, célibataire de quarante-cinq ans, aisée, discrète, intelligente ; et celle de Juan Olmedo, séduisant trentenaire qui vit avec son frère Alfonso, retardé mental, et sa nièce Tamara, âgée d'une dizaine d'années. Médecin de renom, Olmedo travaille dans le service de traumatologie à l'hôpital de Jerez. Entre ces maisons ... >Voir plus
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Madrid – Rota. Un aller simple, deux destins tourmentés.
Qu'est-ce qui a poussé Juan Olmedo, médecin, célibataire, nanti de son frère handicapé mental et de sa nièce de onze ans, à quitter la capitale pour acheter une maison au bord de l'Atlantique, près de Cadix? Qu'est-ce qui a poussé Sara Gomez, comptable célibataire, à faire de même ? le passé déchiré par des difficultés immenses, des amours difficiles à porter, et des drames.
Ces deux êtres n'en peuvent plus de vivre avec le poids du passé et décident de faire table rase pour recommencer une autre vie, qui elle-même sera bousculée par les vents contraires.
Car le passé ne se laisse pas oublier, les souvenirs hantent l'âme et les tripes.
Car les rencontres nouvelles transportent et questionnent.
A Rota, ils sont voisins et vont se lier d'amitié. Et Maribel, leur femme de ménage commune, mère célibataire d'un Andrés de onze ans, se greffe à son tour à leur petite communauté. Maribel qui, elle aussi, traine un lourd passé et un présent difficile...

Roman de l'amour feu et sang, roman de l'amitié intense, roman de la jalousie, roman de l'abîme que l'argent crée, roman de la famille experte en déchirures...C'est cela, « Les Vents contraires », que sont aussi le levant et le ponant, des personnages à part entière !

L'écriture somptueuse d'Almudena Grandes, tel un cyclone, m'a soulevée, enivrée et transbahutée sans ménagement d'une personne à l'autre, du passé au présent, d'un drame à un apaisement, au coeur de l'action mais surtout au plus profond des consciences, là où la boue se soulève et souille la surface.
Ma lecture a été traitée sans égards, oui, et c'est cela qui m'électrise et me passionne.
« Vents contraires », ou en espagnol, « Los aires difíciles », un roman exaltant qui fait chavirer ses héros et ses lecteurs.
Remarquable.
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C'est dans un petit lotissement en bord de mer dans la baie de Cadix, sur une côte battue par le Levant et le Ponant que Sara Gomez Morales a décidé de s'installer. La cinquantaine portée avec élégance, elle a quitté Madrid pour mener une vie tranquille dans cette petite ville et cette nouvelle maison qu'elle a choisies avec soin.
En face de chez elle, dans une maison quasiment identique viennent s'installer Juan Olmedo, séduisant médecin d'une trentaine d'années, son frère Alfonso, retardé mentalement et sa nièce Tamara. Curieuse famille issue elle aussi de Madrid et qui débarque un jour de grand vent.
Maribel et son fils Andrés, quant à eux, sont nés et ont toujours vécu dans le petite ville. Elle est femme de ménage et travaille chez Sara, son fils a l'âge de la nièce de Juan. Ce sont eux qui seront le trait d'union entre les deux maisons qui se font face.
Une femme de ménage, son fils qui connait à peine son père, une rentière, un jeune médecin, un handicapé mental, une fillette orpheline...Ils n'ont rien en commun, ils n'ont aucun lien de sang mais ils vont bel et bien finir par former une famille unie et solidaire face à l'adversité.


Almudena GRANDES m'avait déjà transportée il y a quelques années avec le coeur glacé et elle récidive ici avec un roman passionnant et bouleversant. Grâce à des flash-back savamment distillés, elle nous offre des histoires de vie hors du commun.
Celle de Sara d'abord, une vie ancrée dans l'Histoire de l'Espagne. D'origine modeste, comment est-elle devenue la rentière aisée et sophistiquée qu'elle est aujourd'hui? Avec elle, on va remonter le cours du temps jusqu'à la guerre d'Espagne et à l'humiliation des vaincus, et des pauvres aussi devant les vainqueurs et les possédants. On va connaitre ses rêves de jeune fille, ses désillusions, ses amours et l'origine de son aisance financière.
Avec Juan, on va découvrir comment de célibataire libre de toute attache, il en est arrivé à prendre en charge son frère et sa nièce. D'origine modeste lui aussi, il a vécu dans l'ombre de son frère, le charismatique Damian. Quand Juan étudiait pour réussir, Damian réussissait sans efforts, lui volait Charo, l'amour de toute sa vie, accumulait les gains et les possessions et passait du statut de frère adoré à celui de crétin détesté. Avec Juan, on navigue dans les liens fraternels, les amours éternels et les amitiés fidèles.
Avec Maribel, on découvre une vie difficile où il faut se battre pour gagner de quoi se nourrir, où les hommes infidèles font des pères absents, où l'orgueil est la dernière des défenses. Sous ses airs de bimbo un peu trop gironde, dans ses vêtements en lycra qui la boudinent, Maribel est une mère prête à tout pour son fils, une femme plus sensée qu'il n'y paraît, une tendre mais pas une cruche.
Il y aurait tant à dire sur ces trois là et sur ceux qui gravitent autour d'eux mais je ne veux rien dévoiler de leur parcours, leurs secrets, leurs faiblesses puisque les informations sont fournies petit à petit comme une sorte de puzzle dont on ne voit l'intégralité qu'à la fin.
Ce livre est un coup de coeur pour moi. La version poche compte près de 900 pages mais c'est encore trop peu pour moi. Je serai volontiers restée encore plus longtemps avec Juan, Sara, Maribel et tous les autres.
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Une femme de cinquante-trois ans s'enfuit de Madrid et s'installe en Andalousie dans le quartier cossu d'un village côtier. En face de chez elle, s'installent un homme de trente-neuf ans, avec sa nièce et son frère, frappé d'un handicap mental. Ils viennent également de Madrid. Se pose la question immédiate, pourquoi cet homme, médecin hors pair, a-t-il également tout quitter à Madrid pour venir travailler dans un hôpital de province loin de chez lui ? Se greffent vite à eux, une jeune femme de ménage dont le fils va se lier d'amitié avec la nièce du médecin.

Almudena Grandes nous offre, comme à l'accoutumée, une histoire au long souffle, neuf cents pages, où elle nous parle d'amitiés indéfectibles, d'amours qui collent à la peau, surtout lorsqu'ils sont inavouables, histoire de rancunes, de peurs, où les personnages jouent leur va-tout pour surnager à leur passé, ce passé qui gangrène l'Espagne entre nantis et ceux qui ont tout perdu ou à peu près avec la victoire de Franco et, sans doute, qui y ont laissé leur dignité.

Un très beau moment de lecture, malgré quelques longueurs. Mais qui donne envie d'aller encore plus loin à la découverte de ce que cette auteure a imaginé comme autres scénarios.
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Aujourd'hui, je t'emmène dans le Sud, là où le vent danse dans tous les sens, et là où les andalouses dansent le flamenco. Rota, cité balnéaire de la province de Cadix. Sara Gomez Moralez, jeune quinquagénaire célibataire et fortunée, s'y installe. Elle est derrière sa fenêtre, et observe ces vents qu'elle ne comprend pas encore, des vents contraires à rendre fou les mouettes – et les coeurs des hommes ? Et dire qu'il faudra organiser sa nouvelle vie en fonction de ces vents. Mais avant, bien les comprendre, bien faire la distinction entre le ponant qui virevolte de l'Ouest, cinglant et le levant qui souffle de l'Est, doux et chaud. Quand le froid souffle sur le chaud, les coeurs changent d'humeur et transforment l'âme dans la baie de Cadix.

Elle observe les vents et voit arriver dans la maison voisine, Juan Olmedo, célibataire aussi et chirurgien réputé, accompagné de son frère handicapé mental et de sa nièce Tamara. de quoi troubler sa tranquillité. de quoi surtout intriguer cette femme, un peu trop seule, sur la plage lorsque le soleil se couche et que la saison estivale s'achève.

Entre les deux maisons voisines, un va-et-vient incessant, avec Maribel, femme de ménage, cuisinière, bonne à tout faire, travaillant pour l'une et l'autre, avec son fils Andrès qui deviendra rapidement le bon camarade pour la jeune Tamara. Un rôle important pour relier ces deux univers, solitaires et mystérieux. D'autant plus que de statut de femme de ménage, elle deviendra amante de Juan et confidente de Sara.

Sur 889 pages – je sais cela peut paraître long, effrayant, éreintant, mais finalement c'est juste émouvant et passionnant, je suis, par de nombreux flashbacks, les amours, les secrets, les mensonges et les non-dits de ces trois personnages. Car chaque être possède en lui ses propres blessures, ses échecs, ses haines et ses peurs. de quoi mettre en émoi devant ces passés obscurs et devant les plaisirs charnelles d'un homme et de sa femme de ménage.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Almudena Grandes aime mêler les destins de ses personnages qui se croisent, se séparent, se retrouvent ou meurent. Dans un style haché, parfois un peu grandiloquent mais toujours efficace et précis, elle tente de décrire tous leurs sentiments, en long, en large et en travers, à grands coups de scalpel, ou, au contraire en fignolant les détails. du coup, c'est long, très long, mais on ne s'ennuie jamais. Dans cette histoire où un médecin madrilène et une jeune femme madrilène elle aussi (non, elle n'a pas les yeux de velours, non, quoique...) se rencontrent à Cadix le destin prend diverses formes, divers personnages avant de se décider à les réunir. Il y a Maribel, la femme de ménage de Juan et son fils, il y a le frère handicapé de Juan et la jeune nièce de celui-ci qui est en fait sa fille (vu qu'il a été l'amant de la femme de son autre frère) et qu'il élève suite à la mort de sa mère. Sara , quant à elle, est une sorte de Cendrillon élevée dans la richesse par une mère adoptive qui la laissera tomber une fois Sara devenue adulte avant de revenir vers elle dans sa vieillesse. Sara, blessée et meurtrie, saura s'adapter aux circonstances, prendra un amant qui la décevra avant de rencontrer Juan, qui a fait entre temps de Maribel sa maîtresse.
Vous avez dit un univers impitoyable ?
N'oublions pas le rôle des vents contraires, le levant et le ponant, qui, tout à tour rendent fou ou purifient.
Bref une histoire à rebondissements ... un peu à la limite de la caricature et qui serait fort agaçant si madame Grandes n'avait pas autant d'intelligence et de talent pour nous faire avaler ses couleuvres. On ne tombe jamais dans le mélo ni dans le sentimental mièvre. J'ai beaucoup aimé, même si j'avoue avoir préféré son autre roman "le coeur glacé" où les péripéties se justifiaient au nom de l'Histoire et où les personnages avaient une autre trempe.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Elle ne gémit pas, ne dit rien, mais les doigts qui s’étaient refermés sur son mamelon droit et le pinçaient hâtèrent peut-être son mouvement suivant, et Juan put deviner, interpréter sans peine les intentions de Charo quand elle changea d’objectif, détacha sa tête de la sienne pour plonger sans aucune transition vers son ventre, et ses lèvres […] parcouraient maintenant toute la longueur de sa bite dressée pour lui donner un plaisir croissant, connu, qu’il pouvait encore contrôler, mais, à certain moment, proche de la fin, il se força à ouvrir les yeux et, dans la pénombre trompeuse de l’obscurité partielle, […] il vit la chevelure noire et luisante qui se répandait sur son jean, il sut alors avec certitude qui il était, qui était Charo…
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Il ne voulait pas être l’amant de Maribel, il voulait bien autre chose, continuer de la baiser en secret, toutes portes, fenêtres et volets fermés, dans un pays régi par ses propres lois, mais sans nom, sur la terre d’exil volontaire et privé de sa chambre ; au fond d’une arche close qui naviguait seule sur l’immensité vide du monde extérieur. Mais il voulait plus encore. Ce n’était pas assez. Il voulait plus encore, et il savait que ce désir était bon, parce qu’il était peu de chose, mais il voulait plus et savait qu’il ne pouvait tout avoir, que c’était impossible, ce qui ne l’empêchait pas de vouloir toujours plus. C’est pour ça qu’il était accroché, qu’il s’était accroché sans s’en rendre compte à cette femme mystérieuse en sa vulgarité, dont la vulgarité renforçait le mystère, qui, en enlevant sa robe pour lui, se dépouillait de son nom, de sa mémoire, de ce qu’elle savait et de tout ce qu’elle aurait préféré ne jamais savoir.
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Après trente ans de passion et de culpabilité, Sara Gómez avait appris à boire pour le plaisir, pour cultiver le léger état d’illumination intérieure sur laquelle repose le prestige des buveurs sages, en renonçant enfin à la vile et humiliante nécessité de boire pour s’étourdir, pour ne plus penser, ne plus savoir, pour mériter le gros lot d’un long et lourd sommeil. Quand elle s’en avisa, elle éprouva un sentiment poignant de compassion envers elle-même, mais conclut que le pire aurait été de ne jamais l’éprouver. Depuis, elle s’était remis à boire seule, un seul verre après le repas, jamais tout à fait plein, pas tous les soirs, et la cérémonie qui consistait à le tiédir dans sa main en silence, à le déguster tout doucement en contemplant le ciel ou en lisant un livre, était devenue le meilleur moment de la plupart de ses journées.
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Juan Olmedo regarda les yeux de cette femme, qui étaient parfois bruns, parfois verts, mais toujours de la couleur des tempêtes, et dans le regard qu’ils lui renvoyèrent, il lut qu’il n’y avait qu’une chose à faire, aller de l’avant, toujours de l’avant, suivre la seule voie possible, un rail, jusqu’à l’endroit où commencent à fleurir les coquelicots, imaginer un endroit où les trains n’arrivent pas, le trouver, et s’arrêter au bord de l’océan pour apprendre que si le vent souffle de la droite, c’est le ponant, s’il souffle de la gauche, c’est le levant, et s’il vient du large, c’est le vent du Sud, mais que tous effacent le chemin du retour. Il y avait beaucoup de vie dans ces yeux, une très longue histoire, et l’avenir.
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Elle essayait de saisir l’enfant qu’elle avait été dans ceux qu’elle rencontrait, pour comprendre enfin ce qui s’était produit pendant toutes ces années où il ne s’était apparemment rien passé, ce qu’elle éprouvait quand elle évitait avec tant de soin de se pencher sur ses sentiments, ce qui avait été gauchi, ce qui s’était rompu, ce qui s’était à jamais desséché pour elle, parce qu’elle était convaincue que là, dans l’obscur secret qui battait comme une horloge détraquée tout au fond de sa mémoire, dormait la réponse qu’elle ne parviendrait jamais à découvrir, une formule simple, pour pouvoir enfin haïr, pour pouvoir aimer ses souvenirs.
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Vidéo de Almudena Grandes
Bande annonce VO de la serie "Les patients du Docteur Garcia", adaptation du roman d'Almudena Grandes
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