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Madrid – Rota. Un aller simple, deux destins tourmentés.
Qu'est-ce qui a poussé Juan Olmedo, médecin, célibataire, nanti de son frère handicapé mental et de sa nièce de onze ans, à quitter la capitale pour acheter une maison au bord de l'Atlantique, près de Cadix? Qu'est-ce qui a poussé Sara Gomez, comptable célibataire, à faire de même ? le passé déchiré par des difficultés immenses, des amours difficiles à porter, et des drames.
Ces deux êtres n'en peuvent plus de vivre avec le poids du passé et décident de faire table rase pour recommencer une autre vie, qui elle-même sera bousculée par les vents contraires.
Car le passé ne se laisse pas oublier, les souvenirs hantent l'âme et les tripes.
Car les rencontres nouvelles transportent et questionnent.
A Rota, ils sont voisins et vont se lier d'amitié. Et Maribel, leur femme de ménage commune, mère célibataire d'un Andrés de onze ans, se greffe à son tour à leur petite communauté. Maribel qui, elle aussi, traine un lourd passé et un présent difficile...

Roman de l'amour feu et sang, roman de l'amitié intense, roman de la jalousie, roman de l'abîme que l'argent crée, roman de la famille experte en déchirures...C'est cela, « Les Vents contraires », que sont aussi le levant et le ponant, des personnages à part entière !

L'écriture somptueuse d'Almudena Grandes, tel un cyclone, m'a soulevée, enivrée et transbahutée sans ménagement d'une personne à l'autre, du passé au présent, d'un drame à un apaisement, au coeur de l'action mais surtout au plus profond des consciences, là où la boue se soulève et souille la surface.
Ma lecture a été traitée sans égards, oui, et c'est cela qui m'électrise et me passionne.
« Vents contraires », ou en espagnol, « Los aires difíciles », un roman exaltant qui fait chavirer ses héros et ses lecteurs.
Remarquable.
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Une femme de cinquante-trois ans s'enfuit de Madrid et s'installe en Andalousie dans le quartier cossu d'un village côtier. En face de chez elle, s'installent un homme de trente-neuf ans, avec sa nièce et son frère, frappé d'un handicap mental. Ils viennent également de Madrid. Se pose la question immédiate, pourquoi cet homme, médecin hors pair, a-t-il également tout quitter à Madrid pour venir travailler dans un hôpital de province loin de chez lui ? Se greffent vite à eux, une jeune femme de ménage dont le fils va se lier d'amitié avec la nièce du médecin.

Almudena Grandes nous offre, comme à l'accoutumée, une histoire au long souffle, neuf cents pages, où elle nous parle d'amitiés indéfectibles, d'amours qui collent à la peau, surtout lorsqu'ils sont inavouables, histoire de rancunes, de peurs, où les personnages jouent leur va-tout pour surnager à leur passé, ce passé qui gangrène l'Espagne entre nantis et ceux qui ont tout perdu ou à peu près avec la victoire de Franco et, sans doute, qui y ont laissé leur dignité.

Un très beau moment de lecture, malgré quelques longueurs. Mais qui donne envie d'aller encore plus loin à la découverte de ce que cette auteure a imaginé comme autres scénarios.
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Aujourd'hui, je t'emmène dans le Sud, là où le vent danse dans tous les sens, et là où les andalouses dansent le flamenco. Rota, cité balnéaire de la province de Cadix. Sara Gomez Moralez, jeune quinquagénaire célibataire et fortunée, s'y installe. Elle est derrière sa fenêtre, et observe ces vents qu'elle ne comprend pas encore, des vents contraires à rendre fou les mouettes – et les coeurs des hommes ? Et dire qu'il faudra organiser sa nouvelle vie en fonction de ces vents. Mais avant, bien les comprendre, bien faire la distinction entre le ponant qui virevolte de l'Ouest, cinglant et le levant qui souffle de l'Est, doux et chaud. Quand le froid souffle sur le chaud, les coeurs changent d'humeur et transforment l'âme dans la baie de Cadix.

Elle observe les vents et voit arriver dans la maison voisine, Juan Olmedo, célibataire aussi et chirurgien réputé, accompagné de son frère handicapé mental et de sa nièce Tamara. de quoi troubler sa tranquillité. de quoi surtout intriguer cette femme, un peu trop seule, sur la plage lorsque le soleil se couche et que la saison estivale s'achève.

Entre les deux maisons voisines, un va-et-vient incessant, avec Maribel, femme de ménage, cuisinière, bonne à tout faire, travaillant pour l'une et l'autre, avec son fils Andrès qui deviendra rapidement le bon camarade pour la jeune Tamara. Un rôle important pour relier ces deux univers, solitaires et mystérieux. D'autant plus que de statut de femme de ménage, elle deviendra amante de Juan et confidente de Sara.

Sur 889 pages – je sais cela peut paraître long, effrayant, éreintant, mais finalement c'est juste émouvant et passionnant, je suis, par de nombreux flashbacks, les amours, les secrets, les mensonges et les non-dits de ces trois personnages. Car chaque être possède en lui ses propres blessures, ses échecs, ses haines et ses peurs. de quoi mettre en émoi devant ces passés obscurs et devant les plaisirs charnelles d'un homme et de sa femme de ménage.
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C'est dans un petit lotissement en bord de mer dans la baie de Cadix, sur une côte battue par le Levant et le Ponant que Sara Gomez Morales a décidé de s'installer. La cinquantaine portée avec élégance, elle a quitté Madrid pour mener une vie tranquille dans cette petite ville et cette nouvelle maison qu'elle a choisies avec soin.
En face de chez elle, dans une maison quasiment identique viennent s'installer Juan Olmedo, séduisant médecin d'une trentaine d'années, son frère Alfonso, retardé mentalement et sa nièce Tamara. Curieuse famille issue elle aussi de Madrid et qui débarque un jour de grand vent.
Maribel et son fils Andrés, quant à eux, sont nés et ont toujours vécu dans le petite ville. Elle est femme de ménage et travaille chez Sara, son fils a l'âge de la nièce de Juan. Ce sont eux qui seront le trait d'union entre les deux maisons qui se font face.
Une femme de ménage, son fils qui connait à peine son père, une rentière, un jeune médecin, un handicapé mental, une fillette orpheline...Ils n'ont rien en commun, ils n'ont aucun lien de sang mais ils vont bel et bien finir par former une famille unie et solidaire face à l'adversité.


Almudena GRANDES m'avait déjà transportée il y a quelques années avec le coeur glacé et elle récidive ici avec un roman passionnant et bouleversant. Grâce à des flash-back savamment distillés, elle nous offre des histoires de vie hors du commun.
Celle de Sara d'abord, une vie ancrée dans l'Histoire de l'Espagne. D'origine modeste, comment est-elle devenue la rentière aisée et sophistiquée qu'elle est aujourd'hui? Avec elle, on va remonter le cours du temps jusqu'à la guerre d'Espagne et à l'humiliation des vaincus, et des pauvres aussi devant les vainqueurs et les possédants. On va connaitre ses rêves de jeune fille, ses désillusions, ses amours et l'origine de son aisance financière.
Avec Juan, on va découvrir comment de célibataire libre de toute attache, il en est arrivé à prendre en charge son frère et sa nièce. D'origine modeste lui aussi, il a vécu dans l'ombre de son frère, le charismatique Damian. Quand Juan étudiait pour réussir, Damian réussissait sans efforts, lui volait Charo, l'amour de toute sa vie, accumulait les gains et les possessions et passait du statut de frère adoré à celui de crétin détesté. Avec Juan, on navigue dans les liens fraternels, les amours éternels et les amitiés fidèles.
Avec Maribel, on découvre une vie difficile où il faut se battre pour gagner de quoi se nourrir, où les hommes infidèles font des pères absents, où l'orgueil est la dernière des défenses. Sous ses airs de bimbo un peu trop gironde, dans ses vêtements en lycra qui la boudinent, Maribel est une mère prête à tout pour son fils, une femme plus sensée qu'il n'y paraît, une tendre mais pas une cruche.
Il y aurait tant à dire sur ces trois là et sur ceux qui gravitent autour d'eux mais je ne veux rien dévoiler de leur parcours, leurs secrets, leurs faiblesses puisque les informations sont fournies petit à petit comme une sorte de puzzle dont on ne voit l'intégralité qu'à la fin.
Ce livre est un coup de coeur pour moi. La version poche compte près de 900 pages mais c'est encore trop peu pour moi. Je serai volontiers restée encore plus longtemps avec Juan, Sara, Maribel et tous les autres.
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Almudena Grandes aime mêler les destins de ses personnages qui se croisent, se séparent, se retrouvent ou meurent. Dans un style haché, parfois un peu grandiloquent mais toujours efficace et précis, elle tente de décrire tous leurs sentiments, en long, en large et en travers, à grands coups de scalpel, ou, au contraire en fignolant les détails. du coup, c'est long, très long, mais on ne s'ennuie jamais. Dans cette histoire où un médecin madrilène et une jeune femme madrilène elle aussi (non, elle n'a pas les yeux de velours, non, quoique...) se rencontrent à Cadix le destin prend diverses formes, divers personnages avant de se décider à les réunir. Il y a Maribel, la femme de ménage de Juan et son fils, il y a le frère handicapé de Juan et la jeune nièce de celui-ci qui est en fait sa fille (vu qu'il a été l'amant de la femme de son autre frère) et qu'il élève suite à la mort de sa mère. Sara , quant à elle, est une sorte de Cendrillon élevée dans la richesse par une mère adoptive qui la laissera tomber une fois Sara devenue adulte avant de revenir vers elle dans sa vieillesse. Sara, blessée et meurtrie, saura s'adapter aux circonstances, prendra un amant qui la décevra avant de rencontrer Juan, qui a fait entre temps de Maribel sa maîtresse.
Vous avez dit un univers impitoyable ?
N'oublions pas le rôle des vents contraires, le levant et le ponant, qui, tout à tour rendent fou ou purifient.
Bref une histoire à rebondissements ... un peu à la limite de la caricature et qui serait fort agaçant si madame Grandes n'avait pas autant d'intelligence et de talent pour nous faire avaler ses couleuvres. On ne tombe jamais dans le mélo ni dans le sentimental mièvre. J'ai beaucoup aimé, même si j'avoue avoir préféré son autre roman "le coeur glacé" où les péripéties se justifiaient au nom de l'Histoire et où les personnages avaient une autre trempe.
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C'est une découverte pour moi que de lire du Almudena Grandes et c'en est une belle. Son écriture est profonde et il faut savoir prendre son temps pour aller au bout de ce roman.
Cette dame a su décortiquer et brosser le portrait de chaque personnage. Je dirais même jusqu'au fond de leur âme tellement ils sont tous particuliers. que ce soit Juan Olmedo, Alfonso, son frère, Tamara, sa nièce, sa femme de ménage, Maribel, sa voisine Sara qui habite en face de sa nouvelle demeure, eh bien on peut découvrir au fil des pages que ce sont des âmes bien tourmentées. Reste à découvrir les secrets de chacun, les choix qui se sont imposés dans leurs vies et ceux qu'ils n'ont pu faire. Que d'incertitudes, de résignations mais surtout quel nombre de pages à lire, car ça été long mais très long pour moi d'en arriver à la fin malgré le plaisir que j'ai pu en retirer.
Une belle découverte à faire pour qui ne connaît pas encore cette dame espagnole.
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Aujourd'hui, je voudrais vous présenter Sara Gomez Morales, célibataire fortunée, la cinquantaine, venue s'installer aux environs de Rota dans un nouveau quartier résidentiel en bord de mer. Derrière sa fenêtre, elle voit arriver Juan Olmedo, la quarantaine. le trio qu'il forme avec ce grand jeune homme Alfonso, son frère, visiblement handicapé mental et cette enfant Tamara d'une dizaine d'années qui s'avérera être sa nièce, l'intrigue. Pourquoi ce madrilène, chirurgien de renom, a-t-il quitté Madrid pour s'installer dans ce coin certes résidentiel mais loin de tout et recommencer sa carrière à l'hôpital voisin de Jerez ?

Dans cette histoire, il ne faut pas bien sûr oublier Maribel, leur femme de ménage commune et son fils Andrès du même âge que Tamara dont il deviendra vite l'ami.
Très rapidement, nous allons rentrer dans l'intimité de ces deux maisons. Comment leurs occupants deviendront-ils vite inséparables et indispensables les uns aux autres, c'est le thème de ce roman.

Amour, amitié, haine, secrets, peurs, blessures physiques ou morales, histoires personnelles des familles parentales. Ah cette guerre civile que de séquelles de tous genres elle a laissé derrière elle ! Même en 2000, la vie de ces familles en porte encore les stigmates.

A. Grandes auteure que j'avais découverte avec le coeur glacé, nous plonge dans l'histoire alambiquée de ses héros. Usant habilement de flash-back elle nous distille petit à petit les réponses à nos questions. Quel secret cache Juan ? Quels liens l'unissaient à Charo la mère de Tamara, sa belle-soeur ? Comment Sara, d'origine modeste, a-t-elle acquis une telle aisance financière ? Quant à Maribel, cette femme séparée du père d'Andrès, comment fait-elle pour arriver à s'en sortir et garder bonne humeur et joie de vivre ? Comment se démarquer de cette mère « castratrice » qui veut encore régenter sa vie ?

Une fois de plus je me suis laissée séduire par l'écriture d'A. Grandes (superbe traduction de Gabriel Laculli) Pour moi c'est une très grande dame de la littérature espagnole et c'est un plaisir sans cesse renouvelé de plonger dans ses livres.
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Quand les vents de Jerez se rencontrent autour de solitudes au passé tourmenté …
Sara, la cinquantaine élégante et mystérieuse, s'est installée dans un lotissement coquet du bord de mer ; quelques temps plus tard, dans la maison en face de celle de Sara vient s'installer Juan Olmedo, jeune médecin traumatologue célibataire, avec son frère handicapé mental et sa nièce de 11 ans.
C'est Maribel, la femme de ménage de Sara, qui a également un garçon de 11 ans et un mariage malheureux sur le dos, qui sera le trait d'union entre eux.
Les deux enfants se lient d'amitié pendant qu'autour des trois adultes se tisse petit à petit une étrange et profonde complicité.
Mais quelles sont les raisons qui peuvent pousser une femme aisée d'âge mûr et un médecin séduisant à venir s'installer dans un coin pareil ?
Almudena Grandes m'avait transportée dans « le coeur glacé ». Dans ce roman qui est antérieur, j'ai retrouvé sa capacité incroyable à décortiquer les âmes de ses personnages, des personnages écorchés vifs qui recherchent l'apaisement dans la solitude. Si j'ai retrouvé ce talent exceptionnel dans ce roman, j'ai cependant trouvé que les 888 pages de l'édition de poche étaient un peu excessives et entrainent pas mal de longueurs et de répétitions.
Il reste cependant une belle écriture, et une belle histoire très émouvante qui fait du bien si vous avez la patience d'arriver au bout !
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Sara, célibataire, la quarantaine, achète une maison dans un lotissement dans la baie de Cadix.
S'installe peu après dans ce même lotissement une famille composée de Juan, médecin, célibataire, la trentaine, Alfonso, son frère handicapé et Tamara, sa nièce.
Vit également à proximité, Andrès et sa maman Maribel. Maribel fait le ménage chez Sara et chez Juan.
Voici donc les personnages principaux de ce magnifique roman.

On découvre au fil des pages les vies de tout ce monde, leur personnalité à tous, leurs secrets.

Un très beau livre. J'ai beaucoup aimé cette ambiance de bord de mer.

La construction des phrases est un peu difficile à apprivoiser au début. L'auteure écrit des longues, vraiment très longues phrases comme si elle ne voulait pas que le lecteur reprenne son souffle.

Le titre Vents contraires fait référence aux vents qui soufflent dans cette partie de l'Espagne. le ponant et le levant qui font changer l'humeur des gens.

J'ai découvert cette auteure avec beaucoup de plaisir. Je continuerai à la lire prochainement.
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Cet excellent moment de lecture permet de rencontrer des personnages très attachants si marqués par l'évolution de la famille traditionnelle espagnole qu'ils doivent reconstruire d'autres structures affectives. L'ancrage dans l'histoire républicaine de l'Espagne m' a émue, la description des rivages andalous, enchantée.
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