AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,96

sur 34 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment vivre sans savoir ? Comment peut-on se construire pour certains, se reconstruire pour d'autres ? C'est le sujet douloureux du très beau roman d'Emmanuelle Grangé.

Lorsque François disparaît, Il ne reste que quelques mots griffonnés sur une carte postale pour annoncer un départ programmé et définitif.
Ses parents, ses frères et soeurs pensent alors à une fugue. Tout va rentrer dans l'ordre rapidement, cependant, François ne reviendra pas.
Chacun se débrouille comme il peut avec son chagrin.

L'auteure dépeint avec justesse les relations familiales et fraternelles mais aussi les émotions humaines. Elle dresse avec beaucoup de finesse le portrait et le parcours de vie de chacun des personnages, leurs blessures et leurs fragilités, tout en révélant les malentendus, les non-dits et les secrets enfouis des uns et des autres.
L'écriture sobre et élégante habille ce texte de douceur et de mélancolie.
Une belle découverte.

Commenter  J’apprécie          222
Un jour, François Munch disparait. Son père, ses frères et soeurs ont reçu un courrier leur disant qu'il partait loin et qu'il ne fallait pas le rechercher… c'était il y a 20 ans, aussi toute la famille se retrouve au tribunal pour constater l'absence, incompréhensible mais définitive.
Chacun se souvient de François et s'interroge. Qu'auraient-ils dû comprendre, sentir, à côté de quels signes sont-ils passés? Et tous, se posent cette question lancinante : pourquoi ?
Emmanuelle Grangé signe un étonnant premier roman sur l'absence, sur le silence, sur l'incompréhension que peut provoquer dans une famille le départ inexpliqué d'un proche. Et quand le disparu s'est évanoui dans la nature, comment faire son deuil, accepter, comprendre pour avancer. Un roman qui pose des questions sur les apparences, les familles qui semblent unies mais où la parole n'est pas toujours libérée, ou l'entente n'est peut-être que de façade.
Commenter  J’apprécie          50
"André Munch a toujours été méchant avec ses six enfants, son épouse, il est méchant avec ses belles-filles, ses quatre petits-enfants, qui ne sont jamais assez bien pour lui."

Ainsi commence ce roman, par l'évocation du pater familias intransigeant et maniaque qui consacre son temps et son amour à des bonsaïs et refuse tout changement au menu de Noël : ce sera rosbif bien saignant ou rien. Il malmène son épouse Marguerite, tout en discrétion et désir de maintenir unie cette famille disparate. Lui, c'est André Munch, amiral à la retraite. le reste de la famille, cinq enfants dont des jumeaux, cinq parcours de vie que l'on va découvrir par petites touches, chacun aura l'occasion de donner son point de vue par le truchement du narrateur. Pourtant, l'un d'eux s'exprimera en italique, se différenciant des autres. C'est François, le jumeau de Sandrine. François dont le sort constitue la pierre angulaire du livre. Parceq'un jour une carte postale signée de lui est arrivée, annonçant que, non, il ne se rendra pas au Club Mèd. en tant qu'animateur. Il part, pour longtemps.
Vingt ans. Vingt ans de silence, vingt ans de non-dit, qui détruisent les parents et les frères et soeur. Mail il faut bien vivre et chacun va essayer de s'en sortir, malgré le doute (est-il encore en vie?), l'angoisse, la peur, le chagrin, la culpabilité. Construire une famille, réussir sa vie professionnelle, tenter de garder la famille soudée, creuser encore et encore la piste de la disparition en allant à Tanger le plus souvent possible : chacun résiste du mieux qu'il peut à la tentation du désespoir. Curieusement ce n'est pas Sandrine, la jumelle, mais Evelyne qui semble la plus acharnée à retrouver François. Aurait-elle par hasard cette intuition propre aux jumeaux pour la convaincre qu'il n'est pas mort ?
Par touches successives, et sous la plume de François, nous devinons la vérité, triste et navrante.
Un joli roman, délicat et aiguisé comme le ciseau de sculpteur dans l'évocation du ressenti de chaque personnage. Un début prometteur dans l'écriture.

Lu dans le cadre des 68 1ères fois.

Commenter  J’apprécie          40
Ce ne sont encore pas mes propos sur le premier roman d'Emmanuelle Grangé "Son absence" qui me feront perdre mon titre de "bon public". Oui, je sais je suis bon public, j'ai été élevée ainsi et je l'assume. J'ai du mal à être cassante et trouve la plupart du temps un angle positif à développer. Ce n'est pas non plus de ma faute si la plupart des romans que je découvre depuis quelque temps sont bons – à mes yeux – et celui-ci ne déroge pas à la règle.

"André Munch a toujours été méchant avec ses six enfants, son épouse, il est méchant avec ses belles-filles, ses quatre petits-enfants, qui ne sont jamais assez bien pour lui." Ainsi débute le roman et le ton est donné d'une écriture simple, carrée, directe. Il traite pourtant d'un sujet dur, terrible : la disparition d'un proche. François Munch, l'un des fils a, un jour, adressé une carte à sa famille. le contenu est laconique qui parle d'un départ définitif et le silence pesant qui lui fait suite.

20 ans après… la déclaration d'absence est possible… et la famille se retrouve au palais de justice.

Comme à mon habitude, j'ai ouvert le livre sans rien savoir du thème abordé, comme d'habitude, je me suis plongée coeur le premier dans les mots, les phrases, les silences et j'ai découvert une famille : un père, une mère et les cinq enfants qui restent. Chacun vit l'absence de François à sa manière.
Au fur et à mesure des chapitres on avance, on ressent, on découvre les personnages. Petit à petit on comprend leur chagrin, leur difficulté à vivre cette disparition. Comment faire, comment respirer sans savoir où, comment… Comment ne pas penser, avancer malgré tout. Avec des mots de tous les jours, des phrases courtes, sans fioritures, un rythme tranquille, Emmanuelle Grangé prvient à nous plonger au plus profond des membres de cette famille, à éprouver leurs sentiments, à souffrir avec eux, à comprendre, à craindre tout en espérant, à ressentir la tension et puis avec eux à remonter à la surface…

J'ai trouvé ce roman raffiné et doux, tendre jusque dans les difficultés, émouvant et grave.

Et last but not least, la subtilité se retrouve jusque dans la couverture joliment discrète et dépouillée, tout juste agrémentée d'un bandeau aux allures de sérénité.
Commenter  J’apprécie          30
« S'il n'y a pas eu de constations judicaires de présomption d'absence, la déclaration d'absence est possible au bout de 20 ans à compter des dernières nouvelles (Code civil, art. 122 »
7 octobre 2015, la famille Munch se donne rendez-vous au Tribunal pour la confirmation d'absence de François disparu en 1995.
« Chers parents, je m'en vais pour plus longtemps que ce stage de voile au Club Med. Je ne l'animerai pas, j'ai prévenu la direction. Vous ne me reverrez plus. Ne cherchez pas à avoir de mes nouvelles, ne vous faites pas de soucis. Je vous embrasse. François »
Le père, André Munch n'est pas d'un abord agréable, c'est le moins que l'on puisse dire a réuni la fratrie pour leur lire cette carte postale.
Depuis, rien, plus de nouvelles
Ce n'est pas une famille unie, non. le père militaire de carrière « André Munch a toujours été méchant avec ses six enfants, son épouse, il est méchant avec ses belles-filles, ses quatre petits-enfants, qui ne sont jamais assez bien pour lui. »
.Le père a fermé la maison à ses enfants, il préfère s'occuper des bonsaïs qu'il installe dans les chambres, la cuisine… Bref, plus de place pour les enfants, sauf pour le repas de Noël et la disparition de François n'a modifié en rien ce protocole. Repas pesant
Une famille où le mot amour n'a pas cours. Les enfants, non plus, faute de savoir comment nouer des relations entre eux, sont incapables d'avoir des liens étroits.
Par petites touches, Emmanuelle Grangé raconte l'histoire de François, les raisons de sa disparition sont évoquées par les souvenirs des enfants, leurs rapports à lui absent. J'ai aimé ces différents éclairages. Leurs façons d'intégrer et ou de refuser la disparition en dit long sur leurs caractères.
Son absence est également un livre sur les non-dits familiaux, les relations familiales exécrables, le non-amour familial qui ne permet pas à la fratrie d'avoir de bonnes relations, le poids implacable de l'absence.
Emmanuelle Grangé arrive, avec talent, à décrire la sensation d'étouffement, la violence qui règne au sein de la famille. L'amour familial ne va pas de soi et il suffit d'un accident de vie pour le faire exploser. Un premier roman qui ne m'a pas laissée indifférente. le titre est très bien choisi, car l'absence a pour moi, plus de poids que la disparition et s'inscrit dans le temps.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          20
Le thème exploité dans ce livre est plus qu'attirant et donne lieu à imagination.
A mon goût, l'auteur ne va pas assez loin, car au final, on ne sait pas pourquoi François est parti et ce qu'il est advenu de lui 20 ans après. Ce qui est abordé, c'est seulement le côté de la famille/ami.
A la lecture par contre, le roman paraît un peu déconstruit, on passe d'une personne à une autre sans vraiment un lien si ce n'est savoir que François préparait son départ.
Ce qui est très bien écrit, ce sont les passages où l'auteure nous montre les sentiments actuels de la famille face à la situation de la déclaration judiciaire de décès.
Commenter  J’apprécie          10
Marguerite et André Munch ont élevé six enfants. André a d'abord été absent grâce à la marine marchande, puis il a tellement chouchouté ses bonsaïs que ses enfants ont tous eu hâte de quitter le nid.
A l'adolescence, François a vécu une histoire d'amour avec Marcel, l'ami de toute la fratrie André lui a fermé la porte, il a rencontré Pauline, mais Michel, l'aîné des Munch l lui a volée.
A l'âge adulte, François rend visite à toute la famille séparément, démissionne du « Club Méd. » d'Agadir et disparaît après une carte postale laconique.
Evelyne, l'aînée des filles, découvre quel ami l'a conduit à l'embarcadère, se rend dès qu'elle le peut au Maroc pour le chercher, interroger tout le monde. Aucun détective privé ne le retrouve.
Les chapitres sur les rapports difficiles du père avec les enfants, la nostalgie de la mère, le mal de vivre de chaque frère ou soeur, sont entrecoupés de monologues intérieurs de François. le lecteur comprend assez tôt dans le livre que Juan, le deuxième amour de François, est mort du Sida. Plus loin, que François est (a été ?) soigné par un troisième homme. Mais en quelle année ?
Le parfum joue un grand rôle dans le roman Sandrine et François, jumeaux, ont la même marque dans les versions femme et homme, même après leur séparation. Les téléphones et les bonsaïs inspirent de grandes envolées lyriques à l'auteur. le style oscille avec brio entre les détails quotidiens et les descriptions poétiques.
Vingt ans après la fugue, la famille a rendez-vous au tribunal pour faire constater officiellement la disparition. Aucun membre n'est sorti indemne de cette période.
Ce roman choral offrira-t-il au lecteur une solution dans le dernier chapitre ?
Commenter  J’apprécie          10
Depuis 20 ans, la famille Munch attend un signe de François, l'un des six enfants, qui a cessé de donner de ses nouvelles du jour au lendemain. Emmanuelle Grangé tisse un portrait subtil de cette famille meurtrie, qui "ment par omission" en n'évoquant jamais l'absence du fils et du frère. J'ai beaucoup aimé la façon dont elle esquisse des gestes, des pensées, des habitudes un peu comme elle le ferait sur un tableau. Par petites touches mélancoliques, elle parvient à nous émouvoir, nous toucher, nous faire réfléchir sur le temps qui file, sur les saisons et les années qui s'égrènent, sur les souvenirs qui s'amoncellent et qui finissent par former un duvet confortable et chaleureux derrière lequel se réfugier.
Commenter  J’apprécie          10
Sous la plume lisse et délicate de l'auteure, le lecteur découvre la tristesse pudique de Marguerite, Michel, Evelyne, Thierry, Sandrine, Joseph et … André, à sa manière. Figure paternelle et militaire à la conception bancale de l'amour, une conception qui m'a laissé sans voix tant je la connais bien.
Ils essayent d'apprivoiser le vide. L'absence douloureuse. Entrecoupé de lettres griffonnées dans un carnet que François a envoyé à Sandrine, sa soeur jumelle, nous tentons, nous lecteur, elle soeur, de percer le mystère de sa fuite, de lire entre les lignes. Y a-t-il seulement une explication ? Est-ce bien là le plus important ? N'espérez pas trouver une réponse claire et explicite. Son absence n'a pas été écrit pour apporter une réponse. Il a été écrit pour évoquer les émotions liées au fantôme de l'absent. Pour saisir ses tranches de vie et dessiner les contours aux aspérités discrètes mais ancrées de cette famille qui s'émiette.

En refermant ce court roman, j'ai d'abord pensé qu'il ne me resterait pas grand chose de cette lecture. Une atmosphère tout au plus. Et pourtant plus de dix jours après l'avoir refermé il me trotte encore dans la tête. Là, tapis dans un coin de mon esprit, les souvenirs se réveillent. Ils effleurent ma mémoire, me rappellent à la douceur de l'écriture et à la force du thème qui aurait pu se révéler casse-gueule. Et les questions suspendues, continuent de tourner. Car oui, c'est vrai, comment vivre lorsque l'absent est encore présent en vous ? Comment, alors que lui a décidé de partir sans se retourner ?
Lien : http://www.livresselitterair..
Commenter  J’apprécie          00
Ce court roman relate l'histoire d'une disparition inquiétante, celle d'un jeune adulte, François, survenue il y a vingt ans déjà, et c'est aussi la quête de chacun pour comprendre, chercher, peut-être retrouver ce François, l'un des six enfants de la famille Munch.
La figure centrale est André, le père, un ancien militaire, qualifié dès la première ligne de « méchant ». Un être fruste et autoritaire, craint de tous, qui impose sa loi autour de lui.
En quelques traits rapides, par le récit d'anecdotes d'enfance, par les interrogations de chacun, entrecoupés de quelques confidences du disparu – des notes sur des carnets que François a confié à Evelyne avant de disparaitre - l'auteur fait le portrait du père, de la mère, et de chacun de leurs enfants. André le tyran, Marguerite la mère aimante et soumise, Evelyne la rétive, Thierry l'artiste, Michel le gentil, Sandrine la jumelle, si sensible, Joseph le petit dernier.
Chacun nous parle de ses liens avec le disparu, et de la souffrance de ne pas savoir, qui fait comme une plaie toujours ouverte. L'histoire est tragique, c'est un drame de l'incommunicabilité et de l'intolérance. Cette famille est un lieu de violences et de contraintes, et son patronyme m'a évoqué le célèbre tableau d'Edouard Munch, le cri, ce portrait d'un homme plein d'effroi au cri silencieux, oreilles bouchées devant un ciel de feu.
Dans ce roman, qui crie ? Qui ne veut pas entendre ? Qui a peur et de quoi ?
A ne pas nommer les choses, elles en viennent à disparaitre.
Un roman sensible, mais un peu confus, que j'ai du lire deux fois pour vraiment comprendre tous les rouages. Très intéressant, sans être un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}