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Paul Gulacy (Illustrateur)
EAN : 9781616559526
104 pages
Dark Horse (07/06/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
When the greatest monsters of the past and future join forces to conquer all of history, only the time traveling adventurer Restin Dane can stand in their way! Accompanied by his loyal android MAN-RS, and armed with his six shooters and the fantastic time-space traversing Rook, Dane is ready for action--any place, any time!
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Il s'agit du premier tome d'une série indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes la minisérie, ainsi que le prologue de 8 pages paru dans Dark Horse presents 14, écrits par Steven Grant, dessinés et encrés par Paul Gulacy, avec une mise en couleurs de Jesus Aburtov. The Rook est un personnage qui a été créé par Bill DuBay et qui est apparu pour la première fois dans le magazine Eerie 82 en 1977. Il est possible de retrouver des épisodes dans les rééditions publiées par Dark Horse, par exemple dans Eerie archives volume 21.

Prologue - Aux alentours du douzième siècle avant Jésus Christ, Restin Dan, un homme en blouson noir, se retrouve à Troie alors qu'un cheval de bois trône sur la place principale. En 1813, le même individu (visiblement plus vieux d'une bonne dizaine d'années) en uniforme militaire fait face à 5 individus aux allures étranges, qui souhaitent le tuer : Mr Lock, Volgarian, Inquisidor, Deadpan, Downtown Abby. Il parvient à s'enfuir de ce champ de bataille en se réfugiant dans une machine à voyager dans le temps qui a la forme d'une petite tour de château fort. Il bénéficie de l'assistance d'une intelligence artificielle appelée Man-RS qui pilote ce vaisseau appelé Time Castle. Il se retrouve aux États-Unis en 2015.

En 2015, Restin Dane est un étudiant en université qui travaille sur le projet d'une machine à voyager dans le temps. Ce soir-là afin de ne pas encourir le courroux de Suze (sa copine), il a accepté de l'accompagner à la soirée costumée. Alors que la fête bat son plein, 5 individus à l'allure étrange font irruption et s'en prennent aux fêtards. Restin Dane est entraîné à l'extérieur par un individu torse nu armé d'une épée. Ce dernier succombe à ses blessures, après avoir amené Restin Dane au pied d'un appareillage en forme de tout de château fort. C'est le début d'un long voyage pour lui, qui l'emmènera jusqu'à la fin du monde, puis en 1888 à Londres, et plus loin encore.

Il n'est nul besoin de connaître le personnage de The Rook pour apprécier ces histoires, car les auteurs reprennent tout à zéro. Comme le résumé le laisse supposer, la série repose sur des voyages dans le temps, grâce à un dispositif assez baroque (cette machine en forme de tour médiévale). Évidemment quand les auteurs promettent des voyages dans le temps, le lecteur espère en avoir pour son argent. Effectivement, Steven Grant fait le nécessaire pour que l'intrigue visite différentes époques. le prologue propose de se rendre à Troie, le début de l'épisode 1 en Espagne en 1813, la suite à Londres en 1888. À chaque fois Paul Gulacy a effectué le travail de recherche nécessaire pour que les images contiennent des détails concrets et cohérents sur ces périodes à ces endroits. le scénariste a pris la peine de mentionner la capacité de la machine Time Castle à se déplacer dans le temps et dans l'espace, alors que la première machine à voyager dans le temps d'Adam Dane ne peut pas se déplacer dans l'espace. Un lecteur un petit peu pinailleur peut faire remarquer que la Terre se déplace dans l'espace, mais Steve Grant explique que la machine à voyager dans le temps est liée au champ magnétique de la Terre ce qui lui permet de rester à proximité.

Dans le sous-genre des voyages dans le temps, il y a d'autres conventions et caractéristiques bien établies. le lecteur se rend rapidement compte que Steven Grant n'a pas étoffé toutes les époques de la même manière. le passage à Troie n'est pas creux car il évoque le sort d'Hécube qui n'est pas un personnage mythologique de premier plan. le choix de l'année 1813 n'est pas une évidence en termes d'événements historiques. Il ne se contente donc pas de prendre des moments ou des situations génériques passés dans l'inconscient collectif. Néanmoins il ne développe pas non plus l'histoire de ce moment, sa réalité historique, les us et coutumes de l'époque, les enjeux géopolitiques, ou encore les événements culturels. Il investit plus de temps pour les séquences à Londres en 1888. le lecteur croise donc Herbert George Wells et d'autres personnages réels et fictifs de cette époque, avec évidemment la série de crimes atroces bien réelles ayant eu lieu dans le quartier de Whitechapel.

Ces voyages dans le temps ne se limitent donc pas à une suite de combat dans des décors de carton-pâte interchangeables, sans incidence sur les affrontements. Il ne s'agit pas non plus d'une recréation historique, analysant l'incidence d'un événement dans l'évolution de la société. L'autre caractéristique attendue dans les récits de voyage dans le temps est la règle sur les possibilités de déplacement et leurs conséquences. Dans le cadre de ce récit, Steven Grant a choisi de ne pas restreindre les voyages dans un sens ou dans l'autre (dans le futur ou dans le passé), Restin Dane pouvant accéder à toutes les époques, dans tous les endroits sans limite. de la même manière, il a choisi de ne pas souscrire à la règle qui veut qu'un même individu ne puisse pas se retrouver à une époque où il est déjà présent. Sans révéler si un personnage peut changer le passé, il est possible de dire que le scénariste n'hésite pas à jouer avec les boucles imbriquées. Cela conduit à des paradoxes où un personnage en rencontre un autre étant plus âgé que lui, le premier rencontrant le deuxième pour la première fois, alors que le deuxième a déjà rencontré le premier quand il était plus jeune. Néanmoins ce genre de paradoxe ne constitue pas le coeur du récit, et le lecteur n'a pas besoin d'aspirine pour suivre les méandres du scénario.

Steven Grant joue avec les différentes époques et les différents âges de Restin Dane, le montrant d'abord plus vieux, puis ensuite plus jeune. de la même manière il joue avec les références littéraires (les romans d'HG Wells et leur véritable source d'inspiration, mais pas seulement). Cela aboutit à une structure assez ludique où le lecteur est invité à jouer à remettre les événements dans l'ordre, alors que les différents personnages suivent différentes chronologies, là encore sans qu'il soit nécessaire de prendre des notes en cours de lecture. La narration s'inscrit avant tout dans le récit d'aventure, avec des affrontements physiques réguliers entre 2 factions, celle de Restin Dane, et les autres forces en présence, avec des changements de lieux (et d'époque) réguliers, ainsi que des personnages pas tous complètement humains. Paul Gulacy illustre donc un récit reposant sur des visuels divers et variés.

L'artiste est un vétéran des comics, ayant marqué les années 1980 par son approche photoréaliste, teintée d'un soupçon de romantisme pour faire ressortir la virilité du héros masculin. Il avait collaboré à plusieurs avec Doug Moench en particulier pour la minisérie Six from Sirius (et la deuxième du nom) publiée par Epic Comics, la branche adulte de Marvel dans les années 1980, bâtie pour émuler le magazine Heavy Metal. Toujours avec Moench, il avait dessiné 2 histoires de Batman, dont une indispensable, rééditées dans Batman: Prey. Gulacy dessine des individus avec des proportions normales, utilisant un trait assez fin pour détourer les formes. Il applique des aplats de noir, soit restreint, soit massif, en fonction de la séquence, pour donner du poids à ses cases. Il dessine des visages au regard intense, n'hésitant pas à représenter les plis du front ou des joues, pour marques les mouvements de la face. Il réalise des expressions variées, parfois un peu marquées par des sourcils très appuyés, parfois un peu idiotes introduisant un décalage comique pas toujours raccord avec la tonalité du récit.

Gulacy crée des êtres humanoïdes comme les morlocks, proches des êtres humains, mais avec des différences morphologiques comme la qualité de la peau ou la forme de la dentition. Dans la majeure partie des différences, il représente des variations assez porches de la biologie de l'être humain normal pour qu'elles soient plausibles. Parfois il préfère l'exagération (par exemple les dents pointues) pour un résultat à nouveau en décalage avec l'approche premier degré du récit. Il prête une attention réelle aux décors et aux accessoires, là encore avec une approche réaliste qui fait beaucoup pour rendre concrètes ces aventures et ces différents endroits. le lecteur peut compter les cartouches sur une cartouchière. Il peut observer les petits éclats et les irrégularités sur les briques d'un mur. Il peut apprécier l'aménagement intérieur de la maison d'Adam Dane. Il peut observer les fibres de certains tissus. Jesus Aburtov effectue un travail de mise en couleurs soigné, renforçant les éclairages dans chaque scène et les textures de certains éléments (par exemple les veines dans un plancher en bois). La limite de cette approche réaliste se trouve à la fois quand l'artiste juge bon d'inclure un élément comique (généralement à contretemps de la narration), ou quand une exigence du scénario apparaît comme mal pensée (par exemple Restin Dane se promenant en blouson en cuir dans Londres en 1888, sans que personne ne s'étonne de son accoutrement).

Ce premier tome de la remise à jour du Rook permet au lecteur de découvrir un personnage quasiment nouveau, viril sans être macho, un héros d'aventure pouvant se déplacer dans le temps. Les dessins consistants de Paul Gulacy le font exister avec une forte présence sur la page, dans des environnements où le lecteur peut se projeter. Steven Grant et Paul Gulacy ne révolutionnent pas le principe des voyages dans le temps, ni ne développent une forme d'aventures inattendues. Mais ils réalisent un solide travail apportant une bonne dose de divertissement.
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