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Rod Reis (Illustrateur)
EAN : 9781632151117
128 pages
Image Comics (11/11/2014)
3.75/5   2 notes
Résumé :
"A flawless execution and a damned good read." - Booklist (Starred) "The characters are rich and well-drawn, the story engaging and deeply layered." -- Kirkus Welcome to the "Chicago Organized Workers League"- the world's first Super-Hero Labor Union! While C.O.W.L. once stood as a beacon of hope against an epidemic of organized crime and an unbeatable "brotherhood" of Super-Villains, the union now faces its fiercest foe yet-a disillusioned public. In targeting the ... >Voir plus
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Il s'agit du premier tome d'une série débutée en 2014, indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 5. le scénario est de Kyle Higgins et Alec Siegel. Rod Reis réalise les dessins (avec l'aide de Stéphane Perger pour l'épisode 4), l'encrage et la mise en couleurs.

L'action se situe à Chicago en 1962. le récit commence alors que Blaze (Reginald Davis) protège Alderman Lowe de l'attaque de Skylancer (un supercriminel). Ce dernier s'enfuit, mais il est pris en chasse par Arclight (Tom Haydn). Radia (Kathryn Mitchell) se joint à la poursuite et y met un terme final. Dans le cadre d'une autre intervention, John Pierce constate que des dossiers concernant d'anciennes armes pour l'organisation de superhéros COWL ont été dérobés et se sont retrouvés entre les mains de supercriminels.

À l'hôtel de ville de Chicago, Geoffrey Warner (ex Grey Raven) négocie avec le maire et ses conseillers pour que COWL reste subventionné par la municipalité. L'enjeu est même plus radical : l'objectif est que la mairie finance COWL, en tant que opérateur de sécurité privé, employant du personnel doté de superpouvoir.

Encore une histoire de superhéros ! Certes, mais en feuilletant rapidement le tome, le lecteur constate que le dessinateur est sous forte influence de Bill Sienkiewicz, époque Elektra: Assassin. Il s'agit plus que d'un hommage, sans être un plagiat. Rod Reis a recours à des procédés graphiques qui sont la marque de fabrique de Sienkiewicz, sans pour autant donner l'impression d'une imitation servile et idiote.

Pêle-mêle, le lecteur reconnaît l'usage de la peinture (ici vraisemblablement à l'infographie) pour la trace enflammée des réacteurs d'un jet-pack. Il y a la façon caractéristique de représenter la ville vue du ciel, par le biais des lumières des rues sous formes de lignes jaunes entrecroisées. Quelques visages un peu figés et regardant directement le lecteur évoquent celui de Ken Wind. Comme Sienkiewicz, Reis utilise des modes graphiques très différents (du dessin figuratif détaillé à l'esquisse à gros traits de crayons), en fonction de la nature des séquences.

Rod Reis ne reprend pas l'ironie sous-jacente des images de Sienkiewicz ; ses dessins restent premier degré. Ils n'ont rien de fade pour autant. À chaque séquence, le lecteur a le plaisir de voir l'environnement, de manière à pouvoir s'y projeter, avec un ou deux détails discrets attestant de la période choisie par le scénariste, les années 1960. Les personnages présentent des morphologies normales, sans musculature exagérée, sans poitrine hors échappant aux lois de la biologie et de la gravité. Les postures et les expressions des visages rendent bien compte de l'état d'esprit de chaque individu, sans exagération, de manière naturelle. En particulier, le sérieux déterminé de John Pierce en impose par son intensité. Reis réussit un portrait tout en nuances et en contradiction de Kathryn Mitchell.

En effet, les scénaristes n'ont pas choisi cette période au hasard, et ils en tirent profit. En particulier les alpha-mâles que sont ces messieurs de COWL considèrent cette femme plus comme un faire valoir que comme un agent utile et efficace. Les dessins montrent à quel point Kathryn a du mal à réfréner l'énervement généré par ces attitudes condescendantes.

L'époque choisie alimente également la situation de cette équipe : Chicago Organized Workers League (en abrégé COWL, c'est-à-dire la cagoule en anglais). Kyle Higgins et Alec Siegel posent comme un fait établi que les individus dotés de superpouvoirs existent depuis avant la seconde guerre mondiale et qu'ils sont intervenus courageusement lors de ce conflit, avec l'aide de plusieurs agents sans superpouvoir. Ils ont eu droit à une reconnaissance bien méritée, qui arrive maintenant à sa fin. Fin d'autant plus inéluctable qu'il semble que COWL ait envoyé à l'ombre tous les supercriminels dignes de ce nom, devenant de ce fait inutile.

Geoffrey Warner (le patron de COWL) se trouve en état de faiblesse pour pouvoir négocier le renouvellement de leur contrat avec le maire de Chicago, afin de continuer à être financé par la municipalité pour assurer une mission de police, en tant que prestataires privés. Les auteurs savent installer une atmosphère de suspicion sur les motivations des uns et des autres. Ils montrent par insinuation comment chacun à ses propres convictions, ses propres objectifs. Il n'y a pas de personnage d'un seul tenant, complètement bon ou complètement mauvais.

Derrière l'apparence d'une dichotomie basique entre superhéros et supercriminels (avec affrontements physiques et décharges d'énergie), Higgins et Siegel montrent des personnages adultes, des enjeux corporatistes, l'obsolescence proche des superhéros en tant que sauveurs, et une société phallocrate.

Malgré cette approche adulte, à la fois pour la mise en image et le scénario, il manque un petit quelque chose. Rod Reis a du mal à trouver des mises en scène pour éviter les pages ne comprenant que des têtes en train de parler. La mise en couleurs sophistiquée a parfois du mal à cacher le vide des arrières plans ; il lui manque un peu de panache. Les composantes de l'intrigue sont résolument adultes avec des enjeux complexes reflétant des problèmes réels de société (en particulier une organisation se perpétuant, alors que sa fonction a disparu). Mais au fil des pages, le lecteur se demande si les agissements de Geoffrey Warner ne sont pas un peu trop transparents, un peu trop inspirés par un personnage de Watchmen, avec un objectif beaucoup plus mesquin. Seul le tome suivant permettra de vérifier si les scénaristes sont plus malins que ça et ont bien caché leur jeu, où si le pot aux roses était trop évident.
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