"À l'école, il y en a qui disent que la Stasi espionne tout le monde. Ils posent des micros chez les gens, écoutent les conversations téléphoniques et jettent en prison ceux qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement...
- N'écoute les âneries que racontent tes petits camarades ! l'a coupée mon père d'un ton cassant.
- Ce ne sont pas des âneries ! Il y a un garçon, Joachim, son père a été arrêté. Ils ont venus le chercher au bureau et ils l'ont emmené, devant tout le monde, sans lui dire ce qu'ils lui voulaient.
- Cet homme est certainement un ennemi de l’État. Il n'a que ce qu'il mérite..."
- Quelqu'un nous a trahis. Nous avons été donnés à la Stasi. On connaissait notre plan de fuite dans les moindres détails et on nous a tendu un piège.
Hass.
Le mot est plus fort en allemand. "Haine" est encore trop doux, trop près de "laine" et de "aime".
Hass, c'est un mot qui se crache à la figure de quelqu'un. Un mot que l'on projette hors de soi avec dégoût, comme si l'on venait de recevoir un coup de poing dans l'estomac.