Ce bref ouvrage très bien conçu a été tiré à part, mais on peut le trouver en préface générale de la grande traduction anglaise du Zohar, que Daniel Hanan Matt vient de terminer récemment. Il prépare utilement le lecteur à entrer dans ce grand livre, dans une perspective non pas mystique et croyante, mais culturelle et universitaire : il ne fait pas des cabalistes, mais des lecteurs de Cabale. Clair, précis et maniable, ce livre est indispensable, et l'anglais universitaire n'a rien qui doive intimider le lecteur francophone.
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A l'origine, partie d'une expression adverbiale signifiant "sans fin", Ein-Sof est utilisé dans ce contexte dans un sens nominal pour désigner l'Infini, ou "ce qui est sans limites". Ein-Sof se réfère au réservoir divin infini et indéfinissable, la source primordiale d'où tout procède. Ein-Sof est absolument transcendant au sens qu'aucun mot ne peut le décrire, aucun esprit ne peut le comprendre. Mais il est aussi omniprésent dans le sens du vieil adage rabbinique, "il est le lieu du monde". Dire que Ein-Sof est "là" mais non "ici" fausserait totalement la notion. Rien ne peut jamais exister en-dehors d'Ein-Sof
Traduit de la p. 34
Un des mystères du Zohar est le processus de son édition et de la forme sous laquelle nous le connaissons. Tous les manuscrits du Zohar précédant sa première impression (1558-1560) sont fragmentaires, et il y a des raisons de croire que le livre ne fut composé dans sa forme actuelle que par ceux qui l'imprimèrent. Mais les étapes de l'écriture et de l'édition, depuis l'époque des citations dispersées vers 1290, jusqu'aux trois grands volumes sortis des presses de Mantoue (et leur contrepartie également impressionnante de Crémone) près de 270 ans plus tard, sont difficiles à retracer.
p. 174
La relation entre la Torah et son amant, comme celle de l'homme et de la jeune fille dans la parabole, est dynamique et romantique. Cet axiome interprétatif du travail, selon lequel la relation entre l'étudiant et l'objet étudié n'est pas celle du sujet et de l'objet, mais du sujet et du sujet, et même une relation érotique d'amant et d'aimée, ouvre un grand nombre de nouvelles perspectives.
Citation de Melila Hellner-Eshed, p. 69