Il n'y a pas un bruit, plus concentré
que moi c'est un coulis de tomates.
Un sourire arrive sans me demander la permission.
A la boulangerie, Valérie écoute Radio Nostalgie, et ça porte bien son nom, toute la journée on entend des gens morts chanter la vie.
Je crois pas trop à l'amour, mais c'est comme pour Dieu, j'espère qu'un jour on me prouvera que j'ai tort.
Il avait tardé en rentrant du travail, elle s'était inquiétée. Le décès de ses parents l'avait fragilisée : elle s'attendait à ce que tous ceux qu'elle aimait disparaissent.
J'ai toujours détesté être crade, je supporte pas quand je pue, une douche chaude tous
les jours, c'est ce qui me manque le plus. Ça et des gens pour qui compter.
Au lycée, mes profs me reprochaient d'être dans la lune, ils m'appelaient le rêveur. Je rêve pas, je m'évade. La réalité est ma prison.
Je vais apprécier l’air à la surface, voir la lumière dans les ombres, rire sous les larmes, détecter le joli même quand il est bien planqué. Je me souhaite la vie et son sel.
Je rêve pas, je m’évade. La réalité est ma prison.
Mes poumons, qui êtes en feu, pardonnez-moi mes cigarettes comme nous le pardonnons aussi à ceux qui ont crapoté, ne nous soumettez pas à la tentation, mais délivrez-nous du Mal-boro. Amen. » (Iris)