Avant, mais c'était avant, tout le monde m'appelait Anatole la rigole, parce que je riais tout le temps et que je faisais le guignol… Et puis un jour, un grand voile gris a recouvert ma vie. Depuis, on m'appelle Anatole, juste Anatole, depuis le jour où mon papi est mort.
Mon avis : Comme il est touchant cet album, tout en poésie et en délicatesse alors même qu'il aborde la thématique douloureuse de la mort qui nous laisse souvent bien démunis face aux questions de nos bambins. Je pense sincèrement qu'une histoire peut-être d'une très grande aide quand un enfant est en souffrance : ne pas y aller tout à trac, ne pas le brusquer avec des questions insistantes et pleines d'inquiétude ; lui lire un album qui va peut-être lui permettre de déclencher le dialogue, lui donner l'opportunité de se dire en parlant d'un des personnages rencontrés, sans avoir l'air d'y toucher mais en permettant à l'adulte d'entrer dans ses ressentis.
Si papa dit que papi est au ciel, Anatole passe son temps à regarder là-haut, dans l'espoir de le voir. Si mamie lui demande de ne pas être triste, il voit bien que derrière son sourire, il y a aussi de la tristesse et des larmes. Et quand maman confie au boulanger qu'elle a perdu son père, il est bien décidé à l'aider à le chercher, mais il est aussi très inquiet : et si elle le perdait lui aussi ? Une chose est sûre, c'est qu'Anatole se rend compte que les grands n'aiment pas parler de la mort, que c'est un peu comme un mot interdit, un mot qui leur fait peur. Et pourtant, il y a tant de questions qu'il a besoin de poser sans oser le faire. Heureusement, il y a son grand frère qui pense que quand on est mort on est encore dans le coeur des gens qui nous ont aimé… alors ils parlent ensemble de ce grand-père qui leur manque tant. . L'auteure et l'illustratrice n'ont pas travaillé chacune de leur côté mais en tandem, et cela se sent : les illustrations se fondent dans le texte. Toutes en douceur grâce à des couleurs pastelles, elles revêtent les teintes de l'automne pour toute la première partie de l'histoire, pour nous mener petit à petit à un final plus printanier. Pour moi, c'est comme une évidence : cet ouvrage, qui répond à une des demandes thématiques malheureusement des plus répandues à la médiathèque dans le secteur jeunesse, ne regagnera pas la librairie à l'issue de mon prochain comité lecture.
Public : à partir de cinq – six ans en lecture accompagnée
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'auteure,
Cécile Alix Gros, vous pouvez suivre cette adresse :
http://homoscribanus.blogspot.fr/
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Leïla Brient, vous pouvez suivre cette adresse :
http://leilabrient.blogspot.fr/