J'attendais avec impatience de lire «
Une femme fuyant l'annonce » couvert d'éloges et distingué par le prix Médicis étranger 2011.
Les thèmes abordés par
David Grossman sont dignes d'une tragédie antique, la guerre, le triangle amoureux, l'effroi d'une mère risquant de perdre son enfant et l'intrigue se déroule avec en toile de fond le brulant conflit israélo-palestinien. Et pourtant, ce fut pour moi un rendez-vous manqué avec ce volumineux roman que j'ai lu avec peine jusqu'au bout malgré ses nombreuses qualités.
Ofer, jeune israélien termine son service militaire et devrait partir en randonnée avec sa mère, Ora, récemment séparée de son mari Ilan. Mais Ofer décide de participer à une dangereuse opération militaire dans une ville palestinienne pour une durée de vingt-huit jours. Sa mère se sent broyée par la nouvelle et folle d'inquiétude, sur une décision instinctive, elle contacte son ancien amant Avram pour effectuer cette randonnée avec lui.
Se couper du monde, marcher, suspendre le cours du temps, ne pas risquer d'apprendre la mort de son fils adoré. Ora, fiévreusement, va remonter le cours du temps, ce sont les mots qui la tiennent debout. Parler de son fils, c'est le rendre vivant, l'empêcher de mourir.
Les pensées intimes des personnages sont finement restituées mais que de longueurs et d'ennuie !
Ilan, Avram et Ora se sont connus durant la guerre des six jours, leurs destins sont liés par des sentiments intenses et complexes mais cette histoire ressemble à un « Jules et Jim » laborieux.
Ora et Avram ne se sont pas vus depuis plus de vingt ans et la manière dont ils se retrouvent petit à petit est sans doute l'un des aspects les plus touchants du livre. C'est une marche hors du temps, un rapport sensuel à la terre, loin de la violence quotidienne.
Mais j'ai eu du mal à emboiter mon pas derrière ces êtres blessés, faute d'être totalement touchée et convaincue par leurs relations.
Dommage.