Un sourire pour Chuluun

Cyrielle, une journaliste française se rend en Mongolie Intérieure suite à l'appel désespéré de Francis, son ami d'enfance. Pourquoi cette peur indicible lors de son dernier coup de fil ? Que lui est-il arrivé ? Cela, je vous laisse le découvrir en vous certifiant que vous ferez de très belles rencontres dans ce roman qui m'a ému au plus haut point ! Cyrielle va découvrir Baotan et ses secrets, une ville entièrement reconstruite après le tremblement de terre de 1996. Mais derrière cette ville de béton se cache un effroyable secret ; celui d'une entreprise chargée de filtrer les "terres rares" afin d'en extraire les "métaux rares". Cette usine qui forme une gigantesque verrue dans le paysage de la Mongolie Intérieure avec ses cheminées qui "crachent leur venin grisâtre" et qui déverse les produits hautement toxiques dans un lac artificiel, le Weiquang Dam. Non seulement le rouleau compresseur chinois s'acharne à dissimuler cette horreur, encore cherche-t-il à éradiquer toute trace de conscience mongole en supprimant les déités et les coutumes tel le chamanisme puni de mort. Seul compte le profit et le rendement et tant pis pour les retombées catastrophiques en matière d'environnement climatique et sur la santé de la population mondiale.
Mais dans cet enfer pollué, Cyrielle va faire de très belles rencontres. Chuluun, un enfant malade des poumons à cause de la pollution et qui sera en quelque sorte le fil conducteur de ce roman ; Enkhetuya, une petite fille au sourire" pur, chaleureux, caressant, généreux et divin, une parure plus riche que tout l'or du monde" ; Mankhayana la chamane qui vit à l'écart, dans la steppe, convoquant les Ongods ( esprits) au son de sa guimbarde (sa monture pour voyager au pays des esprits) et se battant afin que perdure la mémoire mongole. le contraste est saisissant entre la "steppe moelleuse aux senteurs exquises, douces comme des caresses, exprimant la force de la Nature Mère" et la ville-usine sans âme. Des phrases fluides, très bien construites, poétiques et chamarrées comme les petits marchés de villages mongols, un suspens parfaitement entretenu par l'auteure qui m'a emporté dans son histoire et qui nous envoie un message des plus précieux, à savoir que les rencontres ne sont jamais anodines et qu'il ne tient qu'à nous de leur donner suite en écoutant la voix de notre coeur.
Quelques phrases que je vous livre parmi beaucoup d'autres :
_"Le ciel s'agenouille pour épancher sa tristesse, se mêlant aux fumées insolentes qui l'effleurent sans remord"
_"Le passé douloureux de cet homme est encore vif sur son visage creusé de sillons indécents comme autant de pénitences inaltérables."
J'espère vous avoir donné l'envie de dévorer ce magnifique roman qui est l'un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire depuis bien longtemps. Alors, lisez UN SOURIRE POUR CHULUUN !

L'auteure réussit la gageure d'allier littérature, poésie et plaidoirie pour une transition énergétique raisonnée dans un récit qui nous propulse de Marseille à la Mongolie intérieure, plus précisément dans la ville de Baotou reconstruite après un tremblement de terre.
Cyrielle, une jeune journaliste, se porte courageusement au secours de Francis, son ami d'enfance un peu trop curieux sur les méthodes des entrepreneurs chinois et qui ne donne plus signe de vie. Avec l'aide de Bruno, un journaliste local, elle se lance à sa recherche. Ce dernier tempère les ardeurs de la jeune femme dans un pays où il ne fait pas bon se mêler des affaires de l'industrie locale et des patrons tout puissants.
À Baotou, l'exploitation des terres rares fait vivre la population et la législation est peu regardante sur la santé des personnels dans les usines de traitement de ces métaux précieux.
Au travers de l'enquête des journalistes, on découvre la vie rude des autochtones, de Liang, employé d'usine, et de son fils Chuluun, aux poumons touchés par la pollution, et aussi d'une petite fille, Enkhetuya, que le garçon rencontre au marché et qu'il n'oubliera pas, et aussi de Sinchin, un architecte mis à l'écart pour avoir dénoncé les abus. Est-ce un bon signe pour l'avenir ? Même les enfants prennent conscience des dangers qu'affrontent leurs parents pour se rallier à l'idée d'une industrie plus humaine, respectueuse des populations.
L'auteure n'épargne pas les consommateurs que nous sommes, avides de nouveautés et de confort, qu'il s'agisse de téléphones cellulaires, de batteries et autres instruments qui fonctionnent aux terres rares. Par nos actes et notre silence, nous tolérons voire encourageons ces pratiques.
L'intrigue chemine ainsi en compagnie de personnages attachants qui infiltrent peu à peu ces lieux pollués où oeuvrent des personnels peu considérés, jusqu'à la découverte de la vérité.
Un beau tour de force littéraire de Dominique Guenin, entre prise de conscience et suspense.
Le mieux est de découvrir par la lecture cette belle histoire, en dépit de son versant tragique, et pourtant

- Une intrigue touchante et pleine de suspense sur un sujet d'actualité : l'écologie⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Appréciant la plume de l'auteure, j'ai pris sans hésitation son dernier roman qui nous fait voyager en Chine et en Mongolie. le personnage de Cyrielle, sa journaliste, a un caractère fort et déterminé, et tout comme les autres, dont le jeune Chuluun, il est attachant. Celle-ci se lance dans une enquête délicate concernant son ami disparu. le soutien de Bruno, un journaliste du cru, lui est essentiel : il la tempère alors qu'elle se jetterait facilement dans la gueule du loup... Les déchets toxiques d'une usine sont au coeur du sujet et nous suivons les deux enquêteurs avec beaucoup d'intérêt.
Outre les nombreux rebondissements de cette histoire, la plume de l'auteure est tour à tour poétique et d'une grande précision concernant les "terres rares", ces métaux qui permettent de fabriquer nombre de nos outils technologiques.
Une réelle réussite ! Je me suis régalée !

Un livre intéressant et instructif sur fond d'exploitation des terres rares en Chine. J'ai été particulièrement charmé par certaines descriptions, Dominique Guenin a un réel talent en la matière.
Mon principal bémol est la présence de notes de bas de page qui ralentissent le récit, même s'ils traduisent un réel effort en documentation.