On noie bien les petits chats

La relation mère-enfant n'est pas toujours simple et Françoise Guérin en sait quelque chose puisqu'elle est psychologue clinicienne spécialisée dans les liens parents-enfants.
Auteur de romans, elle a choisi de situer son intrigue dans le cadre d'une unité psychiatrique accueillant les jeunes mères et leurs nouveaux-nés.
A la suite d'un accouchement pour le moins difficile, Betty se retrouve dans ce service seule et terrorisée car elle apprend que son mari, journaliste en mission à l'étranger, a été kidnappé par un groupe terroriste alors qu'un inconnu qui se fait passer pour lui , rôde autour de son bébé et profite de ses moments de repos pour entrer dans sa chambre, opérer des scarifications sur sa jambe, s'emparer de son portable, laisser des inscriptions sur les murs.
Les forces de police se révèlent singulièrement peu actives, l'irruption d'un inconnu dans un service hospitalier ne paraissant pas de nature à faire mettre en place des mesures de protection. Il faut dire que la victime de ces agissements ,Betty, est une jeune femme qui parait bien perturbée. Les faits qu'elle rapporte ne seraient-ils pas de l'ordre du fantasme ?
La solidarité entre femmes, mères hospitalisées ou soignantes attentives permettra à Betty de tenir le coup et de se rapprocher de son fils, ce petit inconnu dont elle n'a même pas choisi le prénom.
Mais les souvenirs de la jeune femme affluent et l'angoisse monte car son passé fut très douloureux. Et voici enfin que les morts violentes autour d'elle l'atteignent au point de la faire sombrer...
Oui , on est bien dans le thriller et l'horreur va crescendo jusqu'à l'étourdissant final qui tient le lecteur en haleine.
Le choix narratif d'écrire le roman à la seconde personne du singulier comme si l'auteur s'adressait directement à son personnage, est intéressant car il tient à distance la principale protagoniste tout en décryptant de l'extérieur son fonctionnement psychique, ses sensations, ses refoulements et ses craintes.
Le lecteur entretient un doute sur ce qui est du domaine du factuel et ce qui est le fruit d'un déséquilibre mental qui distord la réalité.
Et pourtant ce n'est pas un rêve, ce qui lui arrive à cette pauvre Betty car elle va se débattre dans un cauchemar bien réel habité par un personnage trouble de son passé.
A quel moment ai-je cessé d'adhérer ? Il est difficile d'expliciter clairement mes réticences sans déflorer l'intrigue. Il suffira peut-être de signaler qu'une longue fréquentation du monde judiciaire et policier imprime dans les esprits un cadre légal rigoriste qui ne tolère pas la moindre approximation et je reste particulièrement sensible au respect des procédures pénales qui souligne la crédibilité de la narration romanesque.
Le romancier peut-il s'affranchir du monde réel et de "la vraie vie" ? Bien sûr et c'est d'ailleurs le but du roman de permettre une évasion hors du cadre étriqué du quotidien.
Cependant dans un roman policier qui fait intervenir des officiers de police dans le cadre d'enquêtes et qui touche au sujet sensible du terrorisme et de la réglementation pointilleuse qui l'entoure, il me paraitrait préférable de "coller" à la réalité en prenant les informations utiles pour que les péripéties du récit puissent sonner juste.
Ces restrictions mises à part, je salue le travail de l'auteur qui a su mettre en avant le non-dit de la relation parentale trop souvent occultée au profit d'une image idéalisée d'une mère comblée par son enfant merveilleux, référence non voilée à la madone de l'imaginaire chrétien.

UN THRILLER ÉTONNANT ! 😲

Quand elle reprend conscience à la maternité, Betty ne se souvient pas des circonstances compliquées de son accouchement. Son mari est injoignable et son bébé a été baptisé Noé par un inconnu qui rôde... Comment s'attacher à ce fils, prénommé Noé, un prénom qui l'effraie tant, qui ravive des souvenirs enfouis depuis longtemps? Comment faire entendre raison à ce psychiatre et au personnel hospitalier de l'unité mère-bébé qui la prend pour une folle?

Françoise Guerin nous immerge au coeur d'une unité spécialisée dans l'accompagnement des femmes en détresse dans leur chemin pour devenir mères. L'autrice est une spécialiste des liens parents bébé, et cela se ressent. On est plongés dans un service où la bienveillance domine. Surtout quand une naissance se transforme en cauchemar, quand le sentiment maternel pas toujours évident, fout le camp.

On noie bien les petits chats, c'est un mélange des genres détonnant, entre roman et traque policière.
Si j'ai trouvé le sujet très intéressant, et plein d'idées très originales au niveau de l'intrigue, il m'a semblé que trop d'événements peu vraisemblables s'accumulaient... donc malheureusement plus je progressais dans le récit, moins j'y croyais.

La plume de l'autrice est fluide et agréable et ce roman est écrit à la seconde personne du singulier. Un choix narratif original, qui permet au lecteur de comprendre la psychologie de Betty et ce qu'elle ressent.

A travers cette histoire, Françoise Guerin rend un bel hommage à ces infirmières dévouées au nouveaux nés, et au douloureux mal être post-natal que certains peuvent ressentir...
Mon seul reproche est ce manque de crédibilité ! 🤷‍♀️

Cet avis n'appartient qu'à moi (as usual 😉), sachez en tout cas, que ce roman a été une vraie réussite pour beaucoup !
Du coup je ne peux que vous encourager à vous en faire votre propre opinion !

Si vous l'avez lu qu'en avez vous pensé?
Tentés de le découvrir?

J'avais beaucoup entendu parler de ce polar en bien, et j'étais donc très impatiente de le lire. Malheureusement, ça s'est soldé par une déception pour moi. Je m'attendais à une histoire originale et dérangeante, et je me suis retrouvée devant un polar plutôt basique, qui suit les ficelles habituelles. Si j'ai beaucoup apprécié l'immersion dans l'unité mère-enfant, tout ce qu'on y apprend sur les répercussions psychologiques suite à une naissance, et le personnage touchant qu'est Madeline, j'ai en revanche été beaucoup moins séduite par l'histoire de fond, et vraiment déçue par le dénouement. J'ai eu l'impression de lire un Harlan Coben. Pas désagréable, donc, mais définitivement pas la claque à laquelle je m'attendais !

Ce qui m'a gênée d'emblée c'est le style. Tout du long l'auteure s'adresse au lecteur en le tutoyant comme s'il était l'héroïne. Personnellement je n'ai pas trop aimé ce choix narratif. Les thèmes abordés (refoulement traumatique, difficulté pour une mère de devenir responsable d'une vie, affolement de la rencontre d'un être inconnu) sont intéressants et le suspense bien mené mais je n'ai pas trouvé tous les éléments de l'intrigue très crédibles. Globalement ça se dévore mais tous ces petits détails m'ont dérangée.

La romancière parle d'un milieu qu'elle connaît bien : les dépressions postnatales, les naissances traumatisantes. Déjà dans son livre « maternité » qui a remporté le Prix Lettres frontière 2019, elle parlait de son expérience de psychologue clinicienne au sein d'un Centre parents-enfants. Dans ce roman elle aborde le cas de Betty et Noé son nouveau-né qu'on l'empêche de voir pour différentes raisons. le récit se transforme en thriller qui n'est pas du meilleur goût, dommage ! L'auteure excelle dans le domaine psychologique et me semble mal à l'aise dans le roman policier. JB

Le sujet était prometteur, l'intrigue bien installée...J'ai été séduite très rapidement...et puis, les invraisemblances se sont multipliées au point qu'il est devenu difficile de rester happé par la lecture.
La déception est d'autant plus forte que les critiques sont bonnes, j'imaginais une résolution d'intrigue plus subtile et pas venue de nulle part.
Dommage.

Je m'attendais à un thriller psychologique de dingue et après lecture à mes yeux il est assez banal. L'histoire est racontée à la deuxième personne du singulier. Cela donne une ambiance assez angoissante et je pensais me plonger dans un roman un peu à la Inception. Dommage!
J'ai en revanche aimé que l'histoire mette en lumière les détresses psychologiques de certaines mères ainsi que les différents soignants qu'on peut rencontrer : les agressifs, les insensibles et les coeurs d'or sans les juger.
Gros coup de coeur pour le personnage de Madeline !

La relation mère-enfant n'est pas toujours aisée et Françoise Guérin en sait quelque chose puisqu'elle est psychologue clinicienne spécialisée dans les liens parents-enfants.
Ce thriller questionne, surprend, terrifie. L'horreur va crescendo jusqu'aux dernières pages tenant le lecteur en haleine.
Le style narratif est très intéressant. En effet, j'ai beaucoup apprécié le choix d'écrire ce roman à la seconde personne du singulier comme si l'auteur s'adressait directement à son personnage, comme si nous étions directement integré dans l'intrigue. Tout au long de la lecture, j'ai été prise de doutes entre ce qui ressort du fictif et du réel, du normal et du pathologique, du refoulé et du présent.
Il m'a manqué quelques émotions. le choix narratif tient à distance le personnage principal. Je n'ai pas senti Betty apeurée, terrorisée par la situation.
Un thriller très sympa tout de même!
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