Damanta - Intégrale

Mélanie poussa un profond soupir de lassitude; elle commençait à trouver ette situation terriblement pesante. Elle aurait aimé faire la paix avec sa cousine t que celle-ci abandonne les plans saugrenus qu'elle s'était mis en tête. Les deux sorcières s'adressaient à peine la parole, et apparemment, Michelle ne comptait pas faire le premier pas afin d'arranger les choses. Décidant de s’asseoir sur sa fierté, Mélanie ferma son roman et le posa sur la table basse avant de rejoindre Michelle. Elle la trouva qui lui tournait le dos, en train de se perser un verre de jus d'orange.
- Michelle ? l'interpella-t-elle doucement. Est-ce que tu as deux minutes à n'accorder ?
-Je me sers un verre de jus d'orange, répondit distraitement Michelle sans se retourner. Tu en veux ?
C'était bien la première fois depuis leur dispute que Michelle proposait à sa cousine quoi que ce soit. Celle-ci fronça les sourcils, surprise, avant de balbutier :
-Euh... oui, pourquoi pas.
Michelle sourit. Elle remplit un second verre de jus de fruits avant d'y ajouter discrètement une fine poudre blanche qu'elle dilua dans le liquide orangé. Se tournant vers l'adolescente blonde, les deux verres en main, elle lui tendit celui qu'elle avait drogué.

« — Comment peux-tu me demander de me terrer comme un lapin alors que la femme que j’aime risquera sa vie au même moment ?
— C’est justement pour…
Cette fois, la benjamine des O’Conor s’interrompit d’elle-même en réalisant ce que son compagnon venait de dire.
— Qu’est-ce que tu as dit ? hoqueta-t-elle, les yeux ronds. La femme que tu…
Donovan réalisa en même temps que son interlocutrice les mots qu’il venait de proférer : des mots qui étaient tout droit sortis de son cœur avant même que son cerveau ne les comprenne. Il ne chercha pas à se rattraper ; de toute façon, il comptait bien avouer ses sentiments un jour ou l’autre à la jeune femme. Il aurait préféré que le moment soit plus romantique, mais après tout, maintenant ou un autre jour…
Bien sûr, ils s’étaient autrefois avoué qu’ils se plaisaient, mais dire « je t’aime » était différent ; c’était des mots d’une grand importance, supérieure à une simple attirance.
— La femme que j’aime, répéta-t-il avant de prendre ses mains entre les siennes et de river son regard au sien. C’est toi, Shana O’Conor. Je t’aime. »

« Un détail attira soudain l’attention du jumeau de Nigel : les montants des portiques étaient entaillés de niches dans lesquelles se trouvaient plusieurs crânes encloués. Les anciens Celtes, persuadés que la tête coupée d’un guerrier ennemi conservait une part de sa force vitale, avaient été de grands chasseurs de têtes, les exhibant ainsi sur les portes et les murs afin d’attester leur puissance et leur supériorité sur l’ennemi.
— Original comme déco… marmonna Logan, railleur. On n’habille jamais assez les portes avec des crânes…
Shana lui lança un regard amusé. Visiblement, son humour était apprécié par sa petite sœur. »

« — Putain, Jack ! s’écria-t-il en venant à la rencontre du nouveau venu d’un pas furieux. Qu’est-ce que tu fous ici ?
L’interpellé sourit effrontément à son hôte en haussant un sourcil amusé à la question.
— J’m’en grille une, ça s’voit pas ?
— Tu as déclenché mon alarme, espèce d’abruti !
Jack Spark haussa les épaules. Apparemment, la colère de Ka’al l’amusait. Ses yeux noisette pétillaient de malice derrière l’écran de mèches brunes qui dissimulaient son regard.
— Au moins, ça prouve que tes détecteurs d’intrusion elfiques marchent bien, ricana-t-il. Tu devrais être content.
Le sorcier aux cheveux longs le foudroya de son regard noir.
— Crétin, va ! Qu’est-ce que tu viens faire chez moi ?
Jack se leva en jetant sa cigarette dans le sable, qu’il écrasa du pied.
— J’ai pas l’droit d’rendre visite à mon vieux pote Ka’al ?
Ce dernier ne put réprimer un léger rire aux propos de son interlocuteur.
— Quand le chef des Faucheurs vient me voir en personne, je doute que ce soit pour prendre de mes nouvelles, cracha-t-il, dédaigneux. »