66 saynètes pour tuer le temps

Manetheren, gêné, face aux lecteurs de cette chronique.

M (en s'asseyant) : Je vous avoue que 66 Saynètes pour tuer le temps n'est pas un ouvrage facile à critiquer...
Anti-bullshit (rentrant) : On dirait que t'es pas à l'aise là, pète un coup hein...
M : Et voilà, ça commence. Tu ne peux pas t'empêcher de m'interrompre avec tes remarques sarcastiques pendant que je rédige mes critiques.
A : Avoue que tu n'as pas la moindre idée de comment noter ce recueil et que tu vas broder.
M commence à bafouiller. Il bave. Esprit critique passe une tête.
E : On sait tous que l'oralité d'un texte de théâtre se juge mieux en le clamant. Si seulement tu avais eu la jugeote d'interpréter quelques scènes, peut-être aurais-tu pu parler en connaissance de cause. Là...
E repart.
M : Mais j'allais le dire, laissez-moi de l'espace, tartuffes ! (M vers les lecteurs) Voyez-vous, je pense que ce texte s'apprécie plus à l'oreille et au jeu qu'à la pure lecture. La mise en scène du texte et son humour noir...
A : Noir, noir... C'est glauque surtout.
M : Fichtre ! Noir, je disais, ne font pas toujours mouche en lisant. Je ne peux donc que vous recommander de le jouer entre amis. A côté de ça, je trouve que l'issue répétitive des scènes joue en la défaveur des textes quand on les prends les uns à la suite des autres. Pourtant, cela n'entache ni la qualité humoristique du texte, ni sa savoureuse et constante absurdité.
A passe une tête.
A : Tu es ce qu'on fait de mieux en terme d'absurdité, M.
M sort un revolver et le pose sur une table invisible.
M : Tu sais ? Cette critique est bientôt finie et comme dans le recueil, il va forcément y avoir des morts.
A ricane et repart.
M : Bref, la qualité des saynètes est assez...
E : C'est ton opinion, hein.
M lui tire dessus. E s'écroule.
M : Les gens le savent, que c'est mon opinion. La qualité des saynètes est assez irrégulière, mais ça reste un bon petit carnet pour s'amuser en soirée entre amis.
A (depuis les coulisses) : T'as été modérément convaincu et t'en fais des caisses pour pas dégoûter les gens. C'est bon, t'es grillé, tu
M tire au hasard. A s'effondre bruyamment.

Rideau.

Edit : merci à Babelio et aux éditions GOATER pour ce masse critique, longue vie à vous.

Tout d'abord, je voudrais remercier Babelio et les éditions Goater pour cette découverte grâce à l'opération Masse Critique.

Car c'est une réelle découverte et une sacré gageure que l'objectif de ce livre :
- des saynètes de théâtre,
- un texte qui doit tenir sur une page A4,
- un humour noir incisif.
- un personnage se fait tuer dans 99% des cas !

Amateur d'humour noir donc, ce livre est fait pour vous ! Voilà de quoi vous faire sourire, rire (ou pas), vous déranger aussi car parfois certaines histoires sont... particulières ! Bref, de quoi vous détendre.
Je trouve que certaines peuvent être très sympas à mettre en scène pour des cours de théâtre. Franchement, un bon outil pour apprendre à communiquer des émotions, l'absurde aussi.
Je dis "certaines" à chaque phrase (que de redondances !) car oui, ce qui me fait mettre un étoile de moins, c'est l'inégalité entre les saynètes. Certaines sont hypers bien trouvées, savoureuses. D'autres... bof. Voir, "je passe mon tour".
Il n'empêche que je trouve ce livre vraiment original par son idée, son contenu et j'ai passé un vrai bon moment. Encore merci !

Il s'agit d'un recueil de saynètes que nous propose Régis Guigand, auteur et comédien français.

Je dois dire que cette lecture est une belle surprise. Pour ma part, j'ai aimé la grande majorité des scènes proposées et j'ai pu facilement les imaginer jouées. Elles sont drôles, décalées voire complètement déjantées.

Concernant l'édition, je la trouve particulièrement agréable. le format de ce livre permet de l'emporter partout afin de le feuilleter. Et tant mieux ! La lecture de ces saynètes est très addictive.