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Citations sur Un coin de ciel brûlait (29)

Le palais présidentiel était situé au bord de l’océan Atlantique, dans le quartier résidentiel de Capitol Hill, à Monrovia. (…)
D’apparence lugubre, la bâtisse semi-circulaire de huit étages, grise comme un ciel d’orage, traînait une sale réputation de lieu hanté et maudit. Les Monroviens l’appelaient le Manoir, comme si seuls des monstres de légende y demeuraient. Aucun Président qui y avait séjourné pour une période prolongée ne connut de fin agréable. On citait souvent le sort du pauvre William R. Tolbert, assassiné en 1980 en pyjama dans sa chambre du palais par les hommes de John Doe, ancien sous-officier de l’armée libérienne et nouveau Président par la force des baïonnettes qui, pour faire bonne mesure, fit également exécuter publiquement tout le gouvernement de son prédécesseur.
Le président Doe fut payé en retour et en magnanimité dix ans plus tard, lorsque Prince Johnson et Charles Taylor, à la tête de troupes rebelles, le renversèrent. Doe fut torturé, il eut les doigts et les oreilles tranchés puis fut exécuté d’une balle dans la tête devant un Johnson hilare, sirotant sa bière. Alors, comme souvent en Afrique, les alliés opportunistes Johnson et Taylor s’affrontèrent en une terrible guerre civile de sept ans. Mais c’est par les urnes que Taylor conquit le pouvoir en 1997, même si certains doutèrent de la sincérité du scrutin. À peine entré au palais, Taylor entreprit de nettoyer les institutions et la société civile de tout ce qui représentait une forme d’opposition ou de menace à son omnipotence.
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Ainsi on en est là, se dit-il, prêts à se massacrer entre nous pour quelques cailloux. La rébellion, toute cette merde n’est que l’excuse pour que certains puissent s’enrichir. Nous sommes des assassins aveugles, des pantins entre les mains de salopards avides comme cet Américain, comme Popay et comme ce chef du Hezbollah.
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À Freetown, un petit capitaine de l’armée de terre nommé Valentine Strasser avait renversé le vieux général président Joseph Saidu Momoh. Avec un groupe d’officiers, le nouveau président avait fondé le Conseil national provisoire du gouvernement, dont tout le monde savait qu’il n’aurait rien de provisoire parce qu’en Afrique plus qu’ailleurs, les gouvernements provisoires militaires durent longtemps.
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Toi, ce qui te paralyse, c’est pas la peur de mourir ou d’être blessé, c’est tes racines. L’âme de ton père et le souvenir de ta mère, ils sont vivants en toi. Et tu as peur de les perdre, de les effacer en tuant des innocents parce que ça va à l’encontre de ce que tes parents t’ont appris. Tuer des gens innocents, c’est comme tuer ton père à chaque fois et effacer ta mère, t’en éloigner.
Il resta quelques instants silencieux, comme s’il puisait dans ses propres souvenirs.
– Ce sont des gens bien, mais ils représentent un danger pour toi. Les gens bien ne font pas de vieux os dans la rébellion. Tu ne veux pas les trahir, alors ils restent en toi, ils guident tes actes, ton fusil, tes cibles.
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«  Aucune faiblesse n’était tolérée. La passé était le passé .

Neal allait subir un entraînement militaire pour le préparer à sa future carrière de guerrier du RUF » .
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«  Éden et Neal pouvaient voir les mineurs creuser une terre jaunâtre et boueuse des dernières pluies dans un décor de cratères et de cicatrices béantes .
Des bulldozers et des pelleteuses grignotaient la jungle luxuriante , inexorablement .
Les mineurs faisaient passer la terre fangeuse au tamis sous la surveillance laxiste de gardes de sécurité armés de kalachnikovs .
Les armes automatiques , c’était nouveau.
Les sociétés minières avaient armé leur personnel … » .
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LÀ OÙ RÈGNE LA VIOLENCE, IL N’EST DE RECOURS QU’EN LA VIOLENCE ; LÀ OÙ SE TROUVENT LES HOMMES, SEULS LES HOMMES PEUVENT PORTER SECOURS.
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Comme l’essentiel des diamants sierra-léonais était alluvionnaire, la majeure partie de la mine était à ciel ouvert. Derrière les grillages et les barbelés, Eden et Neal pouvaient voir les mineurs creuser une terre jaunâtre et boueuse des dernières pluies dans un décor de cratères et de cicatrices béantes. Des bulldozers et des pelleteuses grignotaient la jungle luxuriante, inexorablement. Les mineurs faisaient passer la terre fangeuse au tamis sous la surveillance laxiste de gardes de sécurité armés de kalachnikovs. Les armes automatiques c’était nouveau. Depuis que les rebelles du RUF faisaient des razzias sanglantes de plus en plus audacieuses, les sociétés minières avaient armé leur personnel. Enfin, « armé » était un bien grand mot : les vigiles n’avaient aucune notion de maniement des armes.
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L’Américaine vint se planter devant Tanya avec un sourire si chaleureux qu’elle aurait pu l’imaginer penchée à son chevet, occupée à lui éponger le front lors d’une mauvaise grippe.
Cette femme est une tueuse, une tueuse maternelle…
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Le bus s’arrêta devant la prison de Frankland. Un homme en descendit, rajusta la bretelle d’une sacoche en tissu et fit un petit signe au chauffeur. Il regarda autour de lui, un peu désorienté. Il était grand, sa peau avait la couleur du café au lait et de longues dreadlocks formaient une crinière sombre autour d’un visage aux traits fins. Il était vêtu d’un pantalon marron, d’une paire de Caterpillar en nubuck clair et d’une veste en cuir sépia. Il sortit un papier froissé de sa poche, le déplia et le parcourut rapidement comme s’il y puisait une résolution nouvelle. Le papier était une convocation à en-tête de l’administration pénitentiaire. L’homme le regarda longuement. Ses mains tremblaient. Il le replia et le glissa dans la poche revolver de sa veste. Les portes automatiques du bus se refermèrent derrière lui en chuintant et le véhicule redémarra. L’homme le regarda s’éloigner dans la grande ligne droite.
Alors, il examina les bâtiments en face de lui.
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