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Pour ma troisième lecture de Paul Guimard, j'ai choisi le dernier arrivé dans mon container à lire: Rue du Havre... Dans son édition du Livre de poche de 1967. Numéro 2125. Avec la tranche rose des pages, et le format moindre du volume en hauteur.
Bonne pioche, bon choix: Rue du Havre raconte trois tranches de vie d'avant la Noêl, rythmées par l'arrivée des trains de banlieue à la Gare Saint-Lazare.
Saint-Lazare qui expulse ses flots d'existences livrées à leurs journées travailleuses.
Julien les voit passer, lui qui vend sans grand art ni conviction, ses dixièmes de la Loterie nationale. "Tentez votre chance".
Julien a ses deux favorits: François et Catherine, qu'il pressent faits l'un pour l'autre, même s'ils ne peuvent se rencontrer... Leurs trains respectifs arrivent l'un après l'autre. C'est ballot! C'est triste. C'est la vie.
Paul Guimard, dans trois parties plus une, va nous raconter non sans humour, légèreté et gravité juste comme il faut, l'itinéraire de ces trois êtres. Singulière triangulation, dans laquelle l'auteur (c'est son deuxième roman) affute son style, sa marque... Triangle du hasard et de la destinée, que le lecteur entraîné se demande s'il sera refermé.
Chacun des trois personnages, en tout cas, est à un carrefour de son existence: Julien, le vieil homme; François, le trentenaire et Catherine avec ses dix-huit ans.
Il y a, sur Rue du Havre, cette patine du Paris des années d'après-guerre.
Guimard (Paul), se montre le digne chroniqueur de la respiration de la capitale qui inspire, expire. Ce flot, cette marée dont Julien Legris observe le mouvement.
Du bel ouvrage, à lire sans restriction et à relire à l'occasion.
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La force du destin ou le hasard du destin, l'un ou l'autre, l'homme se perd toujours. Il faut se méfier des marchands qui restent des journées entières devant leur étal, ils connaissent tous les passants réguliers, leurs habitudes quotidiennes du moins celles qui se révèlent à leurs yeux, le physique, les fringues, les horaires, l'air qu'ils reflètent le stress ou la détente. Julien Legris, posté sur la rue du Havre à l'entrée de la gare Saint-Lazare pour vendre des billets de lotérie, se familiarise discrètement avec chaque passant, il récite les horaires de chacun avant que celui-ci ne se présente. Mais deux jeunes personnes vont attirer son attention...si sa vie, à lui, a filé aussi vite qu'il ne se souvient plus d'avoir connu des moments assez extraordinaires, puisqu'il est dans la soixantaine, il aimerait créer une surprise pour ces deux jeunes gens qui, d'ailleurs, ne se connaissent pas. Lui, c'est François, elle, c'est Catherine, onze minutes les séparent dans leur horaire respectif, Julien Legris mijote un moyen de créer une rencontre des jeunes gens, il faut trouver une occupation à l'un pendant onze minutes...entre temps, des deux jeunes gens, chacun a une vie...aussi vide que celle de Julien Legris, seulement dans la jeunesse, on espère bien rattraper les choses...
Un livre saisissant sur l'étrangeté de la vie, des rencontres, du temps, des circonstances, et l'homme est l'être qui subit tout, qu'il crie, qu'il crève, pas de pitié, la vie suit son cours, que l'homme veuille une chose, en tout cas la vie n'en fait qu'à sa tête....
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Comme tous les jours, matin et soir, Julien Legris est fidèle au poste, rue du Havre à quelques pas de la Gare Saint-Lazare. Il propose ses billets de loterie au flot pressé des habitués que la gare toute proche lui envoie chaque jour à heure fixe. Des anonymes, bien entendu…Et dans ce flot de passant grisâtres, deux personnages en couleur : François et Catherine. Pourquoi eux ? Julien n'en sait rien, mais chaque jour qui passe le conforte dans son idée : ces deux là sont faits l'un pour l'autre et l'ignorent. Comble de tout, la SNCF a mis onze minutes entre l'entrée en gare de leurs trains respectifs ; la rencontre est impossible. A moins que…
A moins qu'un le hasard ne vienne mettre sur la parcours de François un motif de retard, Julien hésite à intervenir mais un jour François s'arrête : le Grand Magasin qui l'emploie a besoin d'un père Noël pour les fêtes de fin d'année. Julien est-il intéressé ? L'occasion est trop belle pour lui ; alors il parle et parle, et parle encore… Onze minutes…
Toute l'oeuvre de Paul Guimard, dont c'est ici le deuxième roman, sera construite autour de l'inéluctable d'une rencontre, du croisement des destinées. Inéluctable certes... Si l'on fait abstraction du hasard et de sa gestion toute particulière de l'impondérable.
A mon goût, un des meilleurs Guimard, une histoire ironique et tendre.
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A Paris, St Lazare, les passants sortant de la gare défilent sous les yeux de Julien, modeste vendeur de billets de loterie. Il observe, Julien, il imagine, il fait même des projets pour ceux qu'il voit passer. François et Catherine font partie de ceux-là et Julien aimerait les voir un jour ensemble. Mais...
Chaque chapitre entre dans la vie de chacun des personnages, dans leur intimité, leurs espoirs et leurs rêves. Une belle écriture, un roman tendre et doucement ironique.
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Je n'ai pas encore lu les autres romans de Paul Guimard mais cet auteur semble aimer jouer avec ce que l'on nomme généralement l'effet papillon, c'est-à-dire qu'il s'intéresse aux détails d'une situation présente et en les changeant observe les répercussions qu'ils créeront dans le futur. Dans Rue du Havre c'est un des personnages, Julien, vendeur solitaire de billets de loterie à la sortie de la gare Saint-Lazare, qui tente de perturber le présent pour influencer l'avenir. Chaque jour, parmi les nombreux passants sortants de la gare il a repéré François et Catherine qu'il sent comme étant faits l'un pour l'autre. Malheureusement ces deux tourtereaux imaginaires sont séparés par onze minutes, le temps qui espace les arrivées en gare de leurs trains respectifs, une éternité si l'on considère qu'ils ne se rencontreront jamais…

Un tel scénario pourrait glisser rapidement vers la facilité mais heureusement tout ne se déroule pas comme on aurait pu le penser. Il y a beaucoup de poésie dans cette histoire, un peu parce qu'on ressent le charme désuet de l'époque où elle a été écrite (1957) mais surtout parce que Guimard arrive très bien à illustrer la fragilité des liens qui nous unissent ou la sensibilité des différents chemins que peuvent prendre nos vies, le hasard y étant pour beaucoup.
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Excellente surprise que ce Rue du Havre. L'idée est simple, la construction est simple, l'écriture paraît simple mais tout cela est d'une haute intelligence, tout est juste, le ton, la forme, les émotions sont là, c'est à la fois brutal et doux, c'est pathétique et optimiste, jamais loin du désastre, sans vanité. Je dis n'importe quoi, ce n'est pas facile de décrire. Quatre parties, trois personnages, une partie centrée sur chacun des personnages, la dernière téléscope ces personnages. Boum boum boum. Comme un coeur qui s'éteint et qui s'affole. Simultanément. A la Rue du Havre, on en a (droit à) plusieurs. Des coeurs.
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Lu il y a bien longtemps mais en l'introduisant dans la bibliothèque, une bouffée de plaisir m'est revenu. Je me souviens avoir été longtemps sous le charme de ce texte pudique et délicieux et il m'arrive d'en parler encore.
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Plongée très agréable dans l atmosphère du Paris des années cinquante et par extension dans cette époque de la France d après guerre et de son atmosphère particulière , entre progrès matériels et luttes idéologiques très présentes en ce temps là. Mariage réussi donc dans ce roman pour moi entre une partie historique, sociologique et une fiction philosophique et romantique . Vu bien sûr par une lecture contemporaine…L écriture est vraiment de qualité et certaines réflexions humanistes sont toujours aussi actuelles et modernes …signe de grande qualité littéraire pour moi . Je ne sais pas si quelqu'un y verra ceci mais ce roman est quelque part le « grand frère » de mon coup de coeur de l année dernière : « le liseur du 06h27 » …même poésie , et même quête du destin pour LA rencontre . Lecture vraiment agréable , je recommande !
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Postulat banal vu de 3 angles concernés par le contexte, le livre aborde des thématiques attrait à la solitude, la famille, la ville. Doté d'une rhétorique et d'une sensibilité fine l'écrit nous porte malgré nous ou inconsciemment vers une plénitude littéraire dans ce court texte jouissif pour tout amoureux de notre langue.
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