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Critique de Litteraflure


Derrière chaque migrant qui se noie, il y a une histoire. Aussi longtemps que cette histoire est tue, le migrant reste un cadavre, un inconnu privé du respect qu'on réserve à notre soldat national inhumé, lui, sous les Champs-Élysées - aussi anonyme et mystérieux soit-il. Voilà pourquoi le prix Nobel de littérature Abdulrazak Gurnah s'évertue à raconter l'histoire de ces hommes aux destins moins funestes que les malheureux qui font la une des actualités mais dont les épreuves sont innombrables et cruelles (ex : les interrogatoires p26, l'emprisonnement, la vie dans les camps p351).
Tout autant que la fuite, c'est l'arrivée dans le pays dit « d'accueil » qui intéresse l'auteur. Dans le cas de Saleh Omar, c'est le Royaume-Uni et ses sujets arrogants : « Conscients de leur importance et bouffis d'orgueil dans chacun de leurs mouvements, ils étaient capables à tout instant de montrer mépris et dureté ».
Saleh prend conscience que son esprit a été colonisé tout autant que les terres de ses ancêtres. Pourquoi devrait-il mieux connaître Kipling que Schiller ou Hugo ? Les nations européennes se sont disputées la géographie des pays africains avant de leur imposer leurs références culturelles.
Au coeur de ce roman, il y a une dette, une querelle de famille qui tourne mal. D'ailleurs l'auteur, avec malice, rappelle que les querelles de famille sont à l'origine des maux de l'Islam (p298).
Si le roman de ces réfugiés m'a touchée, sa forme m'a moins convaincue. J'ai trouvé que les explications et les digressions étaient trop nombreuses et qu'elles nuisaient à la fluidité du récit.
Je ne connais pas les autres livres de cet auteur. Et vous, l'avez-vous lu ? Qu'en avez-vous pensé ?
Bilan : 🌹🌹
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