Il m'avait menacé de « prison préventive », une invention géniale qui consiste à vous boucler uniquement parce qu'ils ont l'impression que vous allez faire quelque chose de mal. On dirait qu'ils marchent à la télépathie. Et résultat, ils vous protègent contre vous-même.
Toute l'histoire, toute la vie, toutes les époques ont été absurdes et insensées. Et nous aussi. Chacun d'entre nous est par nature absurde et insensé, sauf que nous nous réprimons et que nous rentrons au bercail comme de braves brebis, et que nous nous passons des brides et des mors.
En plus de vingt années de travail dans la presse, je n'ai jamais pu écrire une ligne qui ne soit pas une offense à mes lecteurs. Même pas un minimum de respect pour l'intelligence d'autrui, non j'ai toujours été forcé de faire comme si j'étais lu par des imbéciles auxquels il fallait injecter de force des idées dans le cerveau.
J'ai tendance à penser que le courage et l'inconscience vont main dans la main.
Survivre, tu ne vois pas ce qu'il faut pour, mais ce n'est pas important : tu es comme un cerf-volant emporté par le vent et tu te sens bien. Le problème, c'est que très souvent il n'y a même pas un souffle d'air.
Les faibles, ils ne savent que se lamenter et pleurnicher. Ils croient qu'après aujourd'hui tout est terminé.
Alors que c'est tout le contraire : aujourd'hui, c'est quand tout commence.
La misère déforme les gens.
Si on dit se nourrir des miettes laissées par les autres, qu'elles n'aient pas de salive dessus, au moins...
L'avenir, ce n'était même pas la peine d'en parler.
Ça me convient, comme ça : rien n'est pour l'éternité.