Le fantastique chez
Maupassant est rarement une rencontre du surnaturel. En bon contemporain de
Zola et des scientistes,
Maupassant s'intéresse davantage aux mécanismes mentaux de la terreur et de l'obsession, qu'à leurs causes réelles ou supposées. Il ne faut donc pas s'étonner qu'il soit inégalable dans sa peinture de
la peur et des états extrêmes de l'esprit, mais que parfois, la chute de ses
contes et nouvelles soit banalement réaliste. D'ailleurs, il donne la parole à son ami
Tourgueniev, dans un des textes réunis autour de ce thème, où celui-ci, dans une sorte d'essai, déplore que la science ait vidé le monde et l'esprit humain des
fantômes, des mythes et des terreurs qui l'habitaient avant. Cette courte causerie signale clairement que pour le XIX°s scientiste, il n'y a plus de fantastique possible ailleurs que dans l'étude psychiatrique de la folie et de la panique. Heureusement, la suite des temps et la littérature fantastique du XX°s ont donné tort à cette conception désenchantée du monde.
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