Sa fille ne sait pas comment il l'a entende par-delà la haine qui se déverse au-dehors,ce père qui ne la défendra pas.
Il n'est pas encore temps de faire face à ses responsabilités, et elle a pour elle la certitude de bien faire. Lorsqu'elle considère la situation, elle sait qu'elle n'aurait pas voulu agir autrement.
Elle serre la main de son frère en retour et trouve même la force de sourire.
-Mieux vaut moi que toi.
Même les tâches du quotidien ne l'apaisent pas. Rien de ce que font ses mains ne libre sa tête.
Quelle que soit sa nationalité, quels que soient leurs rêves, tous les garçons veulent être des hommes. Pourtant, on ne sait qui ils sont vraiment que lorsqu'ils prennent la parole.
Le moment clé est passé. Ils sont restés. Il y aura des conséquences. Et elle est comme sa mère : elle n'est pas sûre que les changements apportés soient faciles à accepter. Il y avait une vie, une vie qu'elle connaissait, une vie avant les trois Allemands. Maintenant,, bien malin celui qui pourra dire comment les choses vont évoluer.
Sa femme Amélie, est le ciment du quotidien. Ses mots sont rares, mais ses silences parlent plus que les ordres du père. Elle veille sur ce qui vit, ce qui respire, et s'assure que le poids des jours reste supportable.
Héloïse pousse un cri quand il la déséquilibre au-dessus des marches et la jette en avant. Les mains et la clameur se referment sur elle avec la même vivacité. Elle n'a plus assez d'air pour protester, plus la possibilité d'échapper au monstre qui s'est emparée d'elle.