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EAN : 9782021559828
288 pages
Seuil (10/05/2024)
4/5   13 notes
Résumé :
1950. Au lendemain de sa nuit de noces, Blanche se pend au marronnier de La Grivière, une grande ferme aux portes du marais Poitevin.

2015. Dans cette même ferme, trois générations de femmes se rencontrent au crépuscule de juin. La veuve Gransagne, propriétaire du domaine, piégée dans son passé ; sa locataire, Hélène, qui tente de fuir son ancien amant, et Alice, sa fille de dix ans qui refuse de renoncer à l’enfance.
Ensemble, elles vont révei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Les anémones sauvages - Mélanie Guyard - Roman - Éditions du Seuil - Lu en mai 2024.

Tous mes remerciements à Nicolas et son équipe pour m'avoir offert cette sélection Masse critique d'avril 2024 ainsi qu'aux Éditions du Seuil pour l'envoi.

Tout commence par un drame, Blanche se pend le lendemain de sa nuit de noce avec Eugène. Pourquoi ?

Nous sommes alors en 1950 dans une ferme tout près des marais poitevin,
sombres et dangereux.

65 ans plus tard, en 2015, dans cette même ferme, La Grivière, ne vivent plus que la très vieille veuve Gransagne (Zélie), propriétaire du domaine avec le gérant et Liliane sa fidèle dame de compagnie.

Arrivent Hélène, enceinte de huit mois, avec sa fille Alice âgée de presque 10 ans, Hélène a loué "le pigeonnier" une annexe de la ferme pour quelques temps, elle fuit le père de l'enfant qu'elle attend. Alice, petite fille qui ne veut pas devenir adulte, croit dur comme fer que les histoires des contes sont réelles, son imaginaire est débordant, elle est persuadée que ce n'est pas un hasard si elle se retrouve au plus près des marais poitevins, elle a une mission à accomplir.

Bien des mystères sont à élucider dans ce livre de Mélanie Guyard, trois générations de femmes qui vont devoir déterrer les secrets du marais,
un bébé que la vieille Zélie entend pleurer, des chiens qui aboient férocement uniquement par temps d'orage.

Vont-elles réussir à retrouver une certaine sérénité, surmonter les drames du passé et du présent ?

Dans Les anémones sauvages, vous oublierez VOTRE réalité pour entrer dans le monde fantastique d'Alice, vous pénétrerez dans la profonde et inquiétante forêt des marais et vous y découvrirez son lourd secret.

Faut-il croire aux contes pas nécessairement peuplés de bonnes fées ?

Entre le monde fantastique de la petite Alice et la réalité des adultes, Mélanie Guyard a réussi le pari de retenir mon attention du début à la fin .

Les anémones sauvages est un livre à découvrir si vous aimez les mystères.

Mélanie Guyard a écrit trois autres livres :
Les âmes silencieuses - Seuil 2019
L'enfant des tempêtes - Seuil 2020
De si jolies boîtes - Seuil 2022

Bonnes lectures à tous et toutes !





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Voilà un très beau roman que j'ai lu à « perdre haleine ».
Une histoire captivante qui mêle événements présents et événements passés, et nous dévoile peu à peu le terrible mystère, dont la révélation complète se fait dans les dernières pages.

Une histoire de femmes confrontées hier et aujourd'hui à la violence, à la cruauté, des hommes.
Mais aussi une histoire de petite fille rêvant d'un monde magique, refusant de grandir, mais qui, en faisant découvrir le mystère du passé, grandira d'un coup.

Il y a dans le passé, en 1950, Blanche, mariée à Eugène, qui se suicide par pendaison durant la nuit de ses noces, sans que l'on sache pour quelles raisons.
Il y a dans le présent, c'est en 2015, Hélène, une jeune femme qui vient de louer une dépendance d'une ferme pour la période de l'été, dans le but d'abord de fuir un homme marié, Raphaël, qui refuse d'accepter le fait que l'enfant soit de lui, ou du moins de le reconnaître, qui a fait pression pour qu' Hélène avorte, et qui depuis la menace. Hélène a choisi cette location dans l'attente d'emménager dans une maison en construction qui se trouve à proximité de celle de ses parents, dont on ne saura pas grand chose.
Elle y arrive avec Alice, la bien nommée, une enfant de 9 ans fascinée par le monde magique des « contes de fées », et qui va explorer les environs boisés à la recherche du « Pays des merveilles ».
Et puis, la propriétaire, la veuve Gransagne, qui est une vieille femme revêche, acariâtre, au comportement bizarre, dont l'allure de sorcière effraie Alice.
Et enfin, Liliane, la femme de ménage, pleine de dynamisme et de dévouement.

Le récit mêle les événements survenus avant le suicide de Blanche, et le présent. C'est parfois un peu surprenant, mais on s'y fait vite. Peu à peu, on comprend le drame horrible qui s'est produit alors, drame dans lequel sa jeune soeur Zélie a joué un rôle ambigu, drame auquel celle-ci n'a pas osé s'opposer et a éprouvé un remords qui n'a jamais cessé.
Et le séjour à la ferme d'Hélène et Alice dénouera ce passé, en raison surtout des escapades d'Alice au sein de la forêt.
Je n'en dis pas plus, pour vous laisser découvrir l'intrigue et surtout le climat dans lequel on est plongé, un climat où il y a de la violence, de la cruauté, surtout des hommes, mais une formidable solidarité qui se révèle entre les femmes.
Et une atmosphère où une sorte de magie opère, des hurlements de chiens qui n'existent pas, une quête à hauteur d'enfant d'un talisman, etc…Cela m'a fait penser par moment au climat des romans d'Henri Bosco, la nature au diapason des sentiments des êtres, la nature parfois terrifiante aussi.
Mais c'est surtout un roman qui fait réfléchir sur la violence des hommes et qui montre qu'à plus d'un demi-siècle de distance, la domination masculine veut toujours s'exercer sans raison ni justification.

En conclusion, un roman que j'ai beaucoup apprécié, et je ne voudrais pas terminer mon propos sans remercier de m'avoir proposé ce livre, et les Éditions du Seuil de me l'avoir envoyé.




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Hélène, enceinte de sept mois, fuit avec sa fille un ancien amant menaçant.
Elle trouve refuge dans le pigeonnier d'une ferme poitevine habitée par la veuve Gransagne.
Ces trois femmes vont affronter les fantômes du passé, du présent et de l'avenir.

Ce roman mêle un récit réaliste campé dans la contemporanéité à une histoire ancienne plus magique, plus secrète, qui se dévoilera progressivement.
Il allie ainsi réalité, souvenirs et imaginaire, donnant à l'histoire une tonalité singulière.

C'est Alice, la petite fille de dix ans qui croit aux contes de fées, qui fait le lien et traverse le miroir pour déterrer les secrets enfouis.

Le marais poitevin et sa description font partie intégrante de ce roman imprégnant de mystère et de brume les lieux, les gens et l'histoire.

L'autrice mobilise ses talents de conteuse de romans jeunesse pour nimber d'une atmosphère ténébreuse un récit haletant, suspendu.
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Je remercie les Éditions du Seuil ainsi que Babelio et sa Masse Critique pour m'avoir soumis ce merveilleux roman empli d'excellentes surprises, au point que je pourrais pratiquement paraphraser Dostoïevski ; « Moi qui ai toujours aimé les chemins de traverse, les sentiers sombres au bas de la route principale - là-bas, au beau milieu des Anémones Sauvages, se trouve de la belle aventure et beaucoup de surprises, ainsi que du métal précieux caché dans la terre ».
Mais de ça vous vous en serez doutés car dès que quiconque ose pénétrer le domaine des fées – si le courage ou la folie ne lui fait pas défaut – il y a toujours quelques leprechauns pour lui promettre monts et merveilles… à moins que ce soit la damnation éternelle.

Les Anémones Sauvages est un très beau roman, bien emmené, et très bien écrit ; il est difficile de le reposer pour reprendre son souffle.
Mais que voulez-vous, il faut bien prendre le thé…

Ce roman possède toutes les qualités d'un joli succès.
Au départ, il y a eu la guerre ; on parle ici de la Seconde, à peine moins pire que la Première. Mais est-ce vraiment une surprise car il y a la guerre depuis que les hommes foulent cette Terre. Et si les guerres font pléthore de victimes parmi la poignée d'hommes qui les déclenchent, ou parmi les cohortes de ceux qui la nourrissent (bien plus nombreux), ou dans la masse grouillante de tous les autres qui la subissent (encore plus nombreux, parfois pusillanimes, parfois lâches ou poltrons, souvent ici ou là par le plus malheureux des hasards), elle étend bien davantage son bras vengeur et séculier parmi les femmes qui ne se relèvent que difficilement de ce désastre.

Mais au départ, il y a aussi la bêtise et l'honneur. Qui sont un peu la même chose.

Le fils part à la guerre ; il est résistant. A lui seul, il sauve ainsi plusieurs générations de pleutres. Mais son combat n'est pas sans dangers car il affronte aussi bien l'ennemi nazi, que l'ennemi français de l'intérieur.
Alors il meurt, introuvable, dispersé aux quatre vents avec les cendres de l'Histoire ; on enterrera un cercueil vide et avec lui l'avenir radieux de ses soeurs.
L'heure devient grave car le garçon « disparu » emporte avec lui l'espoir que le seul homme de la maison puisse un jour reprendre la ferme. Il convient désormais de sauver les meubles ; c'est-à-dire qu'il revient aux deux cadettes la tâche ingrate de se marier « raisonnablement ».

Alors que Blanche, l'aînée, soit amoureuse d'Henri, le fils de la p***** du village, n'a aucune importance. Ce beau et gentil garçon a une tâche indélébile qui le place parmi la caste des Intouchables. Et tant pis si Blanche attend un enfant de lui ; Henri et l'enfant pourront s'en aller au diable Vauvert ! de ça, le père y tient mordicus.
Et tant pis aussi si Zélie, la cadette, est amoureuse du fils du métayer.
Tout ira de mal en pis parce que les hommes aiment à laver le linge sale en famille, en faisant bouillir et à la Javel par-dessus le marché, dussent partir toutes les couleurs et la trame s'user pour que le tout finisse en charpie…

Mais bien des années plus tard, arrivent dans ce lieu maudit Alice (10 ans) et sa mère qui fuient un autre danger ; un homme méchant, pervers et narcissique.
Cela les entraine à se réfugier au coeur du Marais Poitevin, dans l'ancien pigeonnier de la ferme aux incertitudes, là où s'était joué le drame soixante-cinq ans plus tôt.

Y seront-elles en sécurité ?
Alice pourra-t-elle jouer le rôle de sa vie au sein de cette forêt désenchantée composée de marais desséchés et de marais humides, sillonnée de milliers de kilomètres de fossés, de canaux et de rigoles creusés, de trous d'eau dangereux, et de ces millions d'arbres plantés pour fixer les berges qui sont autant de témoignages d'une relation étroite avec l'eau et - Alice en est certaine - avec le monde des fées.

Ce roman est magistral.
Comme la force des femmes à remettre la vie au centre de la vie.
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Hélène et sa fille Alice, 10 ans, arrivent à La Grivière, une maison isolée à la campagne, pour fuir l'ex amant d'Hélène, farouchement opposé à la grossesse de celle-ci. A côté de chez elles, vit une vieille femme, la veuve Gransagne, qui n'a plus toute sa tête. Alice qui a l'imagination très développée, s'aventure dans la campagne alentour, pensant que ses personnages de contes de fées peuplent la nature. Perdue dans la forêt un jour d'orage, c'est la vieille femme qui la retrouve mais elle-même est enfermée dans de vieux souvenirs de jeunesse quand sa soeur Blanche habitait encore à la maison, avant que le drame n'arrive... Les trois femmes pourront-elles échapper aux menaces qui planent sur La Grivière ?

Je remercie avant tout Babelio et la maison d'éditions Seuil de m'avoir permis de découvrir ce dernier roman de Mélanie Guyard dont j'ai déjà lu et apprécié des livres.
J'ai été vite happée par l'histoire un peu fantastique et magique où le climat de surnaturel domine avec l'univers des contes de fées russes qu'affectionne Alice. de plus, les souvenirs parfois confus et emmêlés de la vieille femme contribuent à créer une atmosphère inquiétante, on ne comprend pas trop ce qui s'est passé autrefois au début et comment les histoires sont liées.
La nature est comme un personnage à part entière du roman, elle est omniprésente, que ce soit à travers les marais, la forêt, le marronnier, le saule, les chiens qui hurlent la nuit.
Il y a de la violence que ce soit avec le personnage de Blanche, les actes de ses parents ou avec l'irruption de Raphaël et cette scène d'une sauvagerie sans nom.
La tension est également très présente dans le livre, elle place le lecteur en haleine et on tourne les pages avec avidité et crainte en même temps.
J'ai donc beaucoup aimé ce roman au climat particulier, je ne m'attendais pas du tout à ça.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
- Ça fait beaucoup plus peur, parce que lorsque tu restes enfant, tout t'est imposé. Tu n'es pas libre de voler, moineau. Tu ne peux rien décider, juste subir. Être adulte, c'est choisir.
Sa mâchoire se crispe et son front se rembrunit.
- Même si choisir, ça fait peur aussi, je suppose. Les fruits de nos choix sont souvent amers, car on ne se souvient pas de ceux qui sont doux, juste de ceux qui font grincer des dents.
(p. 255, 256)
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- Il ne faut pas laisser les hommes méchants arpenter le monde en liberté, déclare-t-elle. C'est comme ça que le monde devient mauvais, lui aussi. Il ne faut pas les laisser s'en sortir, sinon c'est nous que ça empoisonne.
(p. 265)
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Tu peux toujours agir, et puis changer d'avis. Tu peux essayer de réparer tes erreurs avant que ça crée des problèmes, et même alors, tu peux encore t'excuser, et puis dire la vérité. Rien n'est jamais irrémédiable.
(p. 251)
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- Je n'ai pas peur, affirme-t-elle, se redressant sous l'ondée.
- C'est une bonne chose, [...]. On fait tout un tas de sottises quand on a peur, et la plupart du temps, quand on regarde vraiment, ce qui nous effraie est rarement autre chose que nous-même.
(p. 255)
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[...] à ce moment-là il sera trop tard. Septembre lui coupera les ailes et la clouera au sol. Ce sera l'odeur des fournitures scolaires, les vêtements neufs et la nouvelle école. Les miracles de l'été ne seront plus qu'un lointain souvenir.
(p. 24)
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Videos de Mélanie Guyard (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mélanie Guyard
C'est Noël chez les Descroix. Tout le monde s'offre des cadeaux, mais un présent en particulier va déclencher un débat inattendu qui va chambouler le déroulé de la fête. Dans cette vidéo, Mélanie Guyard a choisi les mots Famille, Dîner, Rôle, Cadeau et Peinture pour nous parler de ce roman qui confronte les aspirations individuelles et la pression familiale.
Retrouvez 'De si jolies boîtes' (Seuil) de Mélanie Guyard sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Guyard-De-si-jolies-boites/1396476
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