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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Eric Cline, archéologue, historien et anthropologue américain, propose dans ce livre de raconter la fin des civilisations de l'âge de bronze.
Pourquoi des civilisations établies depuis plusieurs siècles se sont-elles effondrées du jour au lendemain ?
Au long d'actes (et non de chapitres) qui s'étalent du XIVè au XIIème siècle avant JC, l'auteur nous raconte la première mondialisation, les systèmes complexes unissants ces peuples et en point d'orgue les différentes théories pouvant expliquer leurs disparitions.
Ce qui frappe évidemment dans ce livre, c'est le parallèle avec le monde d'aujourd'hui, parallèle voulu et accentué par Cline. La leçon est éminemment politique : dans un monde globalisé, les crises politiques, sociales ou humaines, se diffusent rapidement.
Bien sûr, cette théorie possède des limites intrinsèques. Peut-on parler d'un monde globalisé, lorsque n'est évoquée qu'une infime partie du monde méditerranéen ? Peut-on parler d'internationalisation alors que le concept de nation est encore inconnu ?
Le style est agréable et clair. Cependant, l'auteur dramatise un peu trop son propos. L'intrigue qu'il essaie d'insuffler à son étude/roman, est un peu surjouée et l'aspect dramatique est inutile.
Au final, ce livre est une réussite d'un point de vue vulgarisation historique, mais ne doit pas se substituer aux études plus sérieuses et plus objectives.
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« 1177 avant J. C. : le jour où la civilisation s’est effondrée » est un ouvrage de vulgarisation dans lequel Eric C. Cline, historien américain de renom, raconte et explique le premier effondrement « systémique » connu, celui des civilisations « interconnectées » de l’âge du bronze en Méditerranée. Écrit dans un style alerte, le livre de Cline se lit comme un thriller, genre auquel il emprunte plus d’un procédé, à commencer par celui du suspens. La démonstration est souvent très convaincante, et servie par une impressionnante érudition : on y découvre ainsi que ces périodes très anciennes sont plutôt bien documentées…
En revanche, les parallèles que l’auteur ne cesse d’établir avec la situation mondiale actuelle me semblent parfois un peu artificiels et sensationnalistes. Enfin, un système de renvois labyrinthique rend la bibliographie difficile à manier.
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Première précision, j'ai décidé de lire ce livre suite à la lecture de l'ile de Sigridur Hagalin Bjornsdottir car cette date y est abordée par l'historienne du Comité de Pilotage ; 
Deuxièmement, j'ai décidé de lire ce livre pour approfondir le sujet abordé dans ce même livre et aussi par passion pour l'Antiquité.

L'ouvrage de Cline prend comme événement crucial la bataille entre Ramsès III d'Égypte et les « peuples de la mer » en 1177 avant JC, un moment de l'histoire qui a marqué la fin de l'âge du bronze tardif en Méditerranée orientale.

L'auteur se garde bien de suggérer que cette seule bataille était responsable de la vague de destructions datée du début du XIIe siècle ; il traite plutôt cette bataille comme un point de départ pour faire face à une variété de calamités - à la fois naturelles et anthropiques - qui ont affecté une grande partie de la Méditerranée orientale et ont mis fin à l'âge du bronze tardif.
La préface est, une juxtaposition ou plutôt, un parallèle entre la fin de l'âge du bronze tardif avec les bouleversements modernes tels que le printemps arabe, la crise financière en Grèce.

Cline met au centre de son livre l'effondrement des civilisations de l'âge du bronze tardif dans toute la Méditerranée orientale et il avertit qu'il y a des leçons à tirer pour la société mondiale d'aujourd'hui.
Alors certes, le monde de l'âge du bronze récent et notre culture, si dépendante de la technologie, ne sont en rien comparables. Pourtant, il existe assez de ressemblances entre eux – en particulier, les liens diplomatiques et les embargos ; les enlèvements et les rançons ; les meurtres royaux ; les mariages somptueux et les divorces malheureux ; les intrigues internationales et les opérations de désinformation militaire ; le changement climatique et la sécheresse ; et même un ou deux naufrages – pour qu'une attention plus grande portée aux événements, aux gens et aux lieux, d'une époque remontant à plus de trois mille ans ne relève pas du simple exercice académique d'étude de l'histoire ancienne mais mérite une réflexion plus approfondie dans laquelle va se lancer l'auteur. 

"Des guerriers font irruption sur la scène mondiale, se déplacent rapidement et ne laissent derrière eux que ruines et désolation. Ce sont les « Peuples de la Mer », nom sous lequel les chercheurs les désignent aujourd'hui". Ainsi débute le prologue présentant les peuples de la mer et les circonstances entourant leur affrontement avec Ramsès III en 1177 av.. Une iconographie (qui sera présente tout au long du livre) permet de s'appuyer sur les données archéologiques dont les chercheurs disposent.

Pour expliquer tout cela, l'auteur propose de remonter 3 siècles plus tôt et un peu à l'image des tragédies antiques il y décline son propos en IV Actes

Acte I. Des armes et des hommes : le XVe siècle avant notre ère
L'auteur démontre que les grandes civilisations de la Méditerranée orientale appartenaient à un système interconnecté au début de l'âge du bronze final au XVe siècle et que ce système trouve son origine dans l'âge du bronze moyen précédent. Échanges entre la Crète et la Mésopotamie au Bronze moyen ; l'apparition d'envoyés de Crète dans les tombes de l'Egypte du Nouvel Empire ; les tensions politiques entre l'Egypte du Nouvel Empire et le Mitanni de Syrie ; et les interactions entre les Mycéniens et les Hittites le long de la côte ouest de la Turquie. Chaque cas est un exemple bien documenté et largement accepté d'interactions politiques entre différents États de la Méditerranée orientale. 

Acte II. Une histoire (grecque) à garder en tête : le XIVe siècle av. J.-C. 
Cline affirme que cette interdépendance s'est poursuivie, et même s'est développée, au cours du XIVe siècle, une observation acceptée par l'ensemble de la communauté scientifique. Les lettres d'Amarna sont l'illustration la plus forte de cette interconnectivité. Cline interprète l'échange de cadeaux enregistré dans les lettres comme "probablement la pointe de l'iceberg des échanges commerciaux " dans toute la Méditerranée orientale. le reste du chapitre traite ensuite des Hittites et de leurs relations avec la Syrie, la mer Égée et l'Égypte. 

Acte III. Se battre pour les dieux et son pays : le XIIIe siècle av. J.-C.
Cet "acte" s'ouvre sur un excellent exemple du XIIIe siècle de l'interdépendance de la Méditerranée orientale, le naufrage d'Uluburun au large des côtes du sud de la Turquie. Cline utilise le contenu du navire pour illustrer la grande étendue du commerce qui a rejoint les diverses civilisations du Proche-Orient et de la mer Égée, un point qu'il appuie en outre avec des textes des archives d'un marchand du XIIIe siècle d'Ugarit. Ensuite, il résume la bataille historique de Qadesh, menée entre le roi hittite Mouwattalli II et le roi égyptien Ramsès II, avant d'aborder la question de l'authenticité historique de la guerre de Troie. Ensuite, il se tourne vers une autre légende : l'exode des Israélites d'Égypte et la conquête du Levant. 

Acte IV. La fin d'une époque : le XIIe siècle av. J.-C.
"Voilà enfin venu le moment que nous attendions depuis longtemps : celui du dénouement de l'intrigue et du tragique début de la fin d'au moins trois siècles d'une économie globalisée qui a été la marque de fabrique de l'âge du bronze récent dans le monde grec et en Méditerranée orientale."
Tout commence à Ougarit, où des tablettes datant de la première décennie du XIIe siècle suggèrent que la correspondance commerciale et diplomatique s'est poursuivie jusqu'à la destruction de la ville vers 1185 avant JC Outre Ougarit, un certain nombre d'autres villes du nord de la Syrie et du Levant ont été détruites. Des destructions sont souvent attribuées à la migration des Peuples de la Mer. L'auteur s'interroge sur l'association des niveaux de destruction à un seul événement historique car la portée géographique s'élargit ensuite pour inclure des sites en Mésopotamie, en Anatolie, en Grèce et à Chypre. Il soutient que les Élamites ont détruit Babylone et que les Kashka ont brûlé Hattusa, mais qu'aucune cause unique, anthropique ou autre, ne peut être déterminée pour les autres destructions. Une carte de la Méditerranée orientale montre de nombreux sites détruits vers 1200 av. J.-C. et illustre l'étendue géographique des perturbations. 

Ces 4 actes reposent sur un corpus historique, archéologique, philologique, géographique absolument impressionnant. Mention spéciale pour le "Dramatis personae" (index des noms mentionnés)

Fort de ces éléments l'auteur pose 3 constats :
- Plusieurs civilisations distinctes ont été florissantes entre le XVe et le XIIIe siècle av. J.-C., en Méditerranée orientale et grecque, des Mycéniens et des Minoens aux Hittites, Égyptiens, Babyloniens, Assyriens, Cananéens et Chypriotes. Elles étaient indépendantes, mais bien reliées entre elles, en particulier grâce à des routes commerciales internationales.
- Il est évident que de nombreuses villes ont été détruites et que l'âge du bronze récent comme la vie que menaient les habitants des mondes grec, proche-oriental et égyptien, ont pris fin vers 1177 av. J.-C., ou peu après.
- Aucune preuve certaine ne permet de déterminer l'origine de ce désastre, l'effondrement des civilisations et la fin de l'âge du bronze récent.

Et autant d'hypothèses :
- Il est évident que des tremblements de terre ont eu lieu au cours de cette période mais, en général, les sociétés s'en remettent.
- Des écrits témoignent de famines, et de nouvelles preuves scientifiques montrent la survenue d'un épisode de sécheresse et d'un changement climatique en Méditerranée grecque et orientale, mais là encore bien des sociétés ont survécu à ce type d'événements.
- On peut trouver des preuves circonstancielles de révoltes intérieures en Grèce et ailleurs, y compris au Levant, même si rien n'est sûr. Une fois encore, les sociétés survivent généralement à ce type de révoltes. Bien plus, il serait étrange (même si l'expérience récente du Moyen-Orient tendrait à montrer l'inverse) que des révoltes aient eu lieu sur un territoire aussi important et sur une si longue durée.
- On a trouvé des traces archéologiques d'envahisseurs ou, tout au moins, de nouvelles populations sans doute en provenance du monde grec, d'Anatolie de l'ouest, de Chypre, ou de plus loin. Des villes ont été détruites, puis abandonnées ; d'autres ont été réoccupées ; d'autres encore n'ont pas été touchées.
- Il est évident que les routes commerciales internationales ont été touchées, sinon complètement coupées un certain temps, mais la manière dont cela a affecté les différentes civilisations concernées n'est pas claire – même si certaines dépendaient entièrement de l'importation de biens étrangers pour survivre ; que l'on songe aux Mycéniens.

De conclure lui-même qu'aucune explication ne pourrait être la seule responsable des destructions généralisées. C'est une « tempête parfaite de calamités » qui a mis fin aux diverses civilisations de l'âge du bronze tardif. Individuellement, chacun de ces événements pris séparément aurait été surmontable pour ces civilisations. 

La grande historienne d'art Hélène Kantor a écrit : « Les témoignages qui nous ont été transmis au cours du temps ne constituent qu'une petite partie de tout ce qui a dû exister un jour. Tout récipient venu jusqu'à nous […] représente tous les autres qui ont disparu. » Il est évident que l'histoire recèle sa part d'incertitudes et c'est ce qui en fait son côté passionnant et inépuisable. 

La preuve avec cette anecdote :
" Il est intéressant de souligner que c'est sir Arthur Evans, un archéologue britannique, qui, au début des années 1900, a donné son nom à la civilisation minoenne. Nous n'avons en réalité aucune idée du nom que les Minoens se donnaient eux-mêmes, même si nous savons les Égyptiens, les Cananéens et les Mésopotamiens avaient chacun le leur pour les désigner. Nous ne savons pas non plus d'où ils venaient, même si nos soupçons nous conduisent vers l'Anatolie/Turquie. Avec l'aide de son assistant écossais en qui il avait toute confiance, Duncan Mackenzie, Evans mit au jour ce qui semblait être un palais royal. Sans plus attendre, il baptisa « minoenne » la civilisation qu'il venait de découvrir, nom inspiré du roi Minos de la légende grecque, censé avoir dirigé la Grèce des anciens temps, et combattu le Minotaure (moitié homme, moitié taureau) dans un labyrinthe souterrain du palais. Evans trouva de nombreuses tablettes d'argile, et d'autres objets, sur lesquels on avait écrit – aussi bien en linéaire A (qu'on ne sait toujours pas déchiffrer) qu'en linéaire B (une forme primitive du grec probablement apportée en Crète par les Mycéniens). Il ne découvrit néanmoins jamais le vrai nom de ce peuple, encore inconnu aujourd'hui, nous l'avons vu – malgré plus d'un siècle de fouilles ininterrompues, non seulement à Cnossos mais aussi sur de nombreux autres sites crétois. "

Je terminerai ma critique un peu comme j'avais commencé celle de l'île 
ET SI
Et si ces civilisations ne s'étaient pas effondrées. Que ce serait-il passé en Grèce et en Méditerranée orientale sans cette série de tremblements de terre ? 
Et s'il y avait eu ni sécheresse, ni famine, ni migrants, ni envahisseurs ?
L'âge du bronze récent aurait-il malgré tout pris fin, sachant que toutes les civilisations semblent mortelles ? Tout ce qui s'est passé par la suite aurait-il tout de même eu lieu ? le progrès se serait-il poursuivi ? Des avancées technologiques, littéraires, politiques auraient-elles eu lieu des siècles plus tôt ?
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Ce livre propose une mise en contexte des données archéologiques et des textes de la période du bronze récent (1700 à 1100 avant JC) dans la Méditerrannée orientale. Plus précisément, il tente de comprendre les raisons des crises qui mènent à l'effondrement des "civilisations" qui existaient à cette époque (Mycénienne, Hittite, Canaan, Ugarit, Egypte, etc.).
Il montre qu'il existait une véritable internationalisation des échanges, et même une interdépendance de ces royaumes, constituant un système complexe.
L'effondrement de ce système ne renvoie pas aux seuls Peuples de la Mer comme on a pu le croire à une époque mais à un faisceau de causes (sécheresses, famines, tremblements de terre, guerres...) qui ont amené à la disparition des différents royaumes liés les uns aux autres. le titre est quelque peu trompeur de ce côté-là en laissant supposer un événement unique.
Une bonne synthèse.
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Intéressant bilan des connaissances sur la fin de l'âge de bronze dans le monde méditerranéen. Une prudence dans les hypothèse, une clarté dans l'exposition font de cet ouvrage d'un spécialiste d'ores et déjà une référence.
Un petit bémol sur la traduction, dans un français parfois approximatif.
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Je connaissais très mal l'âge du bronze sur les contours orientaux et égyptiens de la Méditerranée. C'est cette méconnaissance, couplée aux bons échos entendus sur Eric H. Cline, qui m'ont donné envie de lire cet essai. Lecture globalement satisfaisante et instructive. Les propos sont sourcés, les hypothèses largement argumentées, on sent l'auteur de bonne foi. Seul bémol : un recours trop récurrent aux parallèles entre le monde moderne et celui ancien qui est décrit.

Cet ouvrage, présenté un peu à la façon d'une enquête (livre découpé en « actes », vocabulaire tel que « intrigue », « dénouement »...), cherche à comprendre comment plusieurs civilisations, alors prospères et souvent vieilles de très nombreux siècles, se sont toutes effondrées quasiment en même temps.

Les causes, on le devine très vite, sont multiples : catastrophes naturelles, piraterie ou attaques des mystérieux « peuples de la mer », fragilité due à l'interdépendance des sociétés autour de la mer... Dès lors le gros du propos de Cline est de nous montrer à quel point les différents empires de l'époque sont interconnectés via des échanges commerciaux, des mariages entre élites et aussi des guerres. D'où l'idée d'un premier âge global.

C'est donc très intéressant, très documenté, avec un soucis régulier de nous expliquer qu'on sait telle information parce qu'on a fait telle découverte archéologique, et qu'à ce sujet telle ou telle théorie ont été formulées. Bref, un vrai effort de transparence que je trouve toujours très intéressant ! L'honnêteté des chercheurs, c'est ce qui me fait vraiment aimer l'histoire, peut-être davantage que la sociologie, discipline de laquelle je suis pourtant issue.

Le défaut par contre, c'est donc de faire des parallèles entre ce monde disparu et le notre. Il est vrai que c'est tentant, mais parfois Cline frise l'anachronisme – comme quand il parle d' « internationalisation » à une époque où le concept même de nation n'a guère de sens.

J'ai mis 4/5
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Comment vivaient tous ces pays autour de la Méditerranée (Grèce, Egypte, Syrie...) avant 1177 avant Jésus-Christ ? L'auteur nous raconte les échanges commerciaux, les guerres, les relations entre rois... Il nous explique comment les trouvailles des archéologues ont amené à ces révélations. Ce serait les aléas climatiques qui auraient causé leur perte.
Le livre n'est pas chronologique mais les divers événements sont répertoriés par thèmes.
Intéressant même si parfois j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver...
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"L'économie de la Grèce est en plein désastre. Des révoltes intérieures secouent la Libye, la Syrie et l'Egypte, alors que des combattants venus de l'étranger mettent de l'huile sur le feu. La Turquie craint de se retrouver impliquée, comme Israël. La Jordanie ploie sous les réfugiés. L'Iran se montre belliqueux et menaçant, tandis que l'Irak est en crise. Est-on en 2013 après Jésus-Christ ? Bien sûr. Mais on aurait pu dire la même chose de 1177 av. J.-C., il y a plus de trois mille ans, quand les civilisations méditerranéennes de l'âge du bronze s'effondrèrent les unes après les autres, changeant à jamais le cours et le futur du monde occidental."

Eric H. Cline présente de façon vivante et accessible ce "moment clé de l'histoire". Entre le 15° et le 13° siècles av JC, la Méditerranée orientale est une région prospère. le commerce est actif entre les différents Etats qui la bordent et jusqu'en Mésopotamie. Les princes nouent des alliances et échangent des courriers, des ambassades, des objets précieux dont les archéologues ont retrouvé les traces. On nous parle d'un style particulier qui "combine des éléments issus des cultures mycénienne, cananéenne et égyptienne, donnant ainsi naissance à des objets hybrides très particuliers, caractéristiques de cet âge cosmopolite".

Tout cela prend fin au début du 12° siècle, autour de 1177 av JC. L'archéologie montre des traces de cités détruites par la guerre -on trouve des pointes de flèches dans les décombres- ou par des tremblements de terre -on retrouve des squelettes écrasés sous des murs effondrés. L'âge du bronze cède la place à l'âge du fer. Pourquoi les civilisations ne se sont-elles pas remises de ces destructions ? Les chercheurs ne sont pas d'accord à ce sujet. L'auteur présente les différentes hypothèses et leur évolution à travers le temps.

Ce que j'ai apprécié dans cette lecture :

- le parallèle amusant avec notre époque,

- de découvrir cette lointaine antiquité que je connais fort peu,

- la présentation de l'historiographie de cette période. Eric H. Cline montre comment la connaissance historique se construit à partir des interprétations divergentes des sources, comment une intuition peut permettre d'explorer de nouvelles pistes.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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A la sortie d'une exposition du Louvre sur les Hittites, j'ai acheté ce livre, attiré par le titre accrocheur. Les civilisations passées m'intéressent, mais je ne connaissais rien des peuples méditerranéens du 13ème siècle avant JC.
J'ai trouvé ce livre très intéressant et accessible pour au moins 3 raisons :
1) en 200 pages, l'auteur résume simplement 200 ans de découvertes archéologiques et 50 années de débats entre spécialistes sur l'apogée et l'effondrement (en un siècle et non une année) des civilisations de l'Est de la méditerranée.
2) même si le titre, la 4ème de couverture et certaines annonces de l'introduction laissent penser que nous aurons des réponses définitives, le développement est plus nuancé. L'auteur souligne toujours les incertitudes des découvertes archéologiques et des hypothèses des chercheurs.
3) Il mentionne systématiquement la source ou la découverte archéologique qui fonde son propos d'historien. Même si ça peut conduire à des détours, on en apprend plus sur la méthode scientifique des archéologues.
Finalement, l'épilogue est plus ouvert que conclusif. Les chercheurs sont convaincus qu'il y a eu une période charnière autour de 1177 avant JC, mais ils ne s'accordent pas sur les causes de l'effondrement.
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L'auteur fait ici le point sur la question de la fin de l'âge du bronze en Méditerranée orientale au regard des dernières découvertes archéologiques. Au final, un livre très intéressant, accessible à tous. La mise au point sur certains mythes est très éclairante , en particulier sur la guerre de Troie...
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