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3,14

sur 338 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deuxième livre de Haenel, deuxième coup de coeur, le premier nous emportait dans l'univers Caravage, celui-ci c'est la chasse, mais une chasse particulière, philosophiquement parlant, ou la phrase de Melville « En ce monde de mensonges, la vérité est forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché. » prend tout son sens.
L'auteur va nous transporter avec délice dans l'univers du cinéma, de "voyage au bout de l'enfer" à "apocalypse now", passant par des rencontres avec Michael Cimino, mais ou la phrase de Melville n'est jamais très loin dans cette obsession bien dissimulée: la vie, dés la naissance, n'est peut-être qu'une partie de chasse ou l'on est à la fois prédateur et proie, il faut tenir fermement sa couronne au risque d'être remplacé.
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L'excentricité, la folie, les prises de position artistiques fortes, excessives (voire brutales) constituent des valeurs définitivement perdues chez les réalisateurs d'aujourd'hui. À une époque, ce genre de production était vénéré, presque encouragé.

Les studios d'Hollywood confient dans les années 70 leurs millions de dollars à des réalisateurs qui marqueront l'histoire du cinéma en créant le Parrain, Chinatown, Harold & Maude, La Dernière Séance, Bonnie & Clyde, French Connection, Vol au-dessus d'un nid de coucou, Voyage au bout de l'enfer, Annie Hall, Un après-midi de chien, Taxi Driver, Apocalypse Now, etc.

Le narrateur rêve de rencontrer le célèbre Michael Cimino et de lui proposer un projet de scénario sur Herman Melville. Cette rencontre qui semblait impossible se concrétisera et arrive enfin ce moment où on embarquera dans cette intrigue qui réussit à nous interpeller sur les plans philosophique, historique et socio-culturel.

Haenel nous invite à mieux comprendre cette folie derrière les grands artistes et m'a donné le goût de revoir certains films mythiques comme The Deer Hunter et Apocalypse Now.
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A lire comme une poésie, une réflexion romancée sur l'art, l'écriture, le cinéma, les idéaux et la société de consommation. Très original et éblouissant. Cela vaut le coup mais sans préjugé. Il faut rentrer dans le rythme de l'écriture et un côté mystique presque initiatique.
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Jean, le narrateur semble mener une vie un peu vide, entre sorties nocturnes, alcool et gardiennage du chien de son voisin parti à l'étranger. Malgré tout, Jean est écrivain. Il a écrit un gros scénario sur Herman Melville et aimerait que Michael Cimino, le réalisateur acclamé puis rejeté, en fasse un film. du reste, il rencontre celui ci. Il rencontre aussi Lena, un conservatrice d'un musée de la chasse, Isabelle Huppert,une concierge acariâtre et d'autres personnages plus ou moins glauques...
Au fond, je ne suis pas préoccupée du pourquoi et du comment dans ce livre. J'ai suivi le héros dans ses errances souvent nocturnes et l'ai accompagné dans ses incursions dans le domaine de la mythologie ou du christianisme, mais aussi dans sa quête de l'histoire américaine. Il y a des Heureux et des Damnés dans ce beau livre énigmatique et j'ai aimé la beauté de l'écriture tout autant que le mélange d'ombre et de lumière qui semble nimber tous les personnages.

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Voici "un livre traversé et même habité par une lumière radicale". Une course folle et obsessionnelle à la recherche de la vérité. Lever le voile, faire fi des apparences, toucher du doigt une réalité plus fondamentale, voilà le projet du narrateur, écrivain génial ou loser fini ; tout est une question de point de vue.
Pour toucher cette vérité qui brûle et qui échappe, Jean puise aux confins de la littérature et du cinéma, s'appuyant sur de grands astreignants, Melville et Cimino, Coppola ... pour accéder au graal. A côté de tout cela, il y a des aventures rocambolesques et baroques qui font cohabiter loufoque, soif d'absolu, pathétique et mysticisme dans un joyeux et foutraque capharnaüm narratif qui nous fait voyager entre Paris, New York, Colmar et l'Italie et qui semble d'abord et avant tout témoigné de "l'intérieur mystiquement alvéolé de la tête" de celui qui tient la plume.
Au final, une expérience de lecture mitigée car si, d'un côté, une forme de lâcher prise digressif et jouissif vous emporte, de l'autre, la répétition de phrases définitives multipliant de façon artificielle des références purement ornementales assomme voire agace un lecteur bien courageux de ne pas perdre le fil.
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A peine terminé ce livre, je n'ai eu qu'une envie : le déposer dans une chronique, avant sans doute que ne s'échappe « l'intérieur mystiquement alvéolé de têtes » que l'auteur dissémine tout au long de son livre (entre autres…)

Car c'est bien de mysticisme dont nous parle le livre, d'une quête inépuisable dont le héros aspire, à sa façon, c'est-à-dire en passant des heures devant sa télé à regarder en boucle des films, notamment ceux de Michael Cimino, et plus précisément (pour lui) son chef d'oeuvre « voyage au bout de l'enfer »

Mais peu importe que le personnage principal passe ses journées enfermé chez lui, devant son écran, ingurgitant des quantités phénoménales d'alcool, tandis que le chien du voisin est étendu à ses côtés, que la concierge n'en peut plus de son attitude irresponsable, d'ailleurs, il doit quitter cet appartement, il ne lui reste plus que quelques jours, quelques euros en poche, aucun travail à la clé, mais tout va bien dans le meilleur des mondes : parce que sa quête est d'un tout autre ordre. Lui, ce qui le fascine, ce qu'il recherche au travers des films qu'il visionne, c'est ce grand daim blanc, que, peut-être, certains cherchent, dans une quête passionnée, passionnante, qui mène le promeneur, le marcheur, le spectateur, au-delà de lui-même.

Vous le devinerez, si vous n'avez pas lu le livre, l'histoire semble totalement déjantée.

Pourtant…

Ce livre m'a captivée.

Par l'écriture, tout d'abord. Une prose magnifique, puissante, sensuelle que j'ai lue de bout en bout et qui m'a intensément parlé. le fond de l'histoire est grandiose, terrifiant, car il entre dans des territoires inconnus, absolus, et en même temps souffle dessus un sentiment intense de liberté (celle avec un grand L) … Enfin, une légèreté se superpose à l'ambiance avec certains passages jubilatoires, notamment celui où le héros a rendez-vous dans un restaurant …

Bref, j'ai énormément aimé ce livre.


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Un roman au démarrage difficile. J'ai failli en arrêter la lecture au bout de quelques dizaines de pages. Cet écrivain raté alcoolique qui vit cloîtré, dans la quasi solitude et le dénuement, avec comme seul compagnon, Sabbat le dalmatien de son voisin de palier Tot, dont il a accepté la garde alors que que ce dernier est parti en voyage, tout cela n'est pas bien folichon. Et ceci, d'autant que cet écrivain, qui a écrit un scénario pour un film sur Melville (the Great Melville), s'exprime d'une façon souvent étrange et baroque.
Mais, en s'accrochant, comme l'a si bien exprimé un autre commentateur de Babelio, l'atmosphère progressivement se transforme. Et de la rencontre loufoque à New York avec Michael Cimino pour lui présenter son scénario, de la discussion très profonde bien qu'alcoolisée avec un producteur désabusé, de la rencontre avec une émouvante Isabelle Huppert, et de celle plus passionnelle et charnelle avec son amie Léna, de la vision hallucinée d'un Paris rempli d'un lac de sang suite aux attentats de novembre 2015, de l'évocation d'une Diane poursuivie par Actéon, et enfin des apparitions successives d'un mystérieux daim blanc, il se dégage progressivement une sorte de sentiment de rêverie mystique, de recherche d'absolu. Et donc, au bout du compte, j'ai fini par aimer ce récit étrange.

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Le roman retrace l'histoire d'un sociopathe sans travail, toqué de Michael Cimino et d'Herman Melville, qui passe ses journées retranché dans son appartement parisien à boire des vodkas et à regarder des DVD. Nourri de culture, d'érudition et de dépression, un roman brillant traduisant une société de consommation en ruines, carburant à l'élan vital.
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Yannick Haenel ne sait pas faire simple. Pour preuve : dans son dernier roman, son héros poursuit Michael Cimino, le réalisateur maudit, afin de lui faire tourner un scénario sur Hermann Melville. Dans sa course, il croisera Isabelle Huppert, Ovide, la déesse Diane ou encore Coppola, pour parler de soif d'absolu, d'Art et de Vérité… Rien que ça. Si cette ambition maximaliste et le lyrisme emphatique de Yannick Haenel peuvent être usants, Tiens ferme ta couronne trouve cependant un bel équilibre entre visions sanglantes, digressions érudites et scènes intimistes mettant en scène, non sans humour, la débâcle personnelle de son héros. Profondément juste et touchant, Tiens ferme ta couronne est le plus beau livre d'Haenel.
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Tiens ferme ta couronne mais pas seulement; il faut aussi tenir bon et s'accrocher au récit confus, foisonnant et délirant du narrateur, écrivain fou des films cultes, en particulier Apocalypse Now qu'il regarde en boucle, enfermé dans son appartement parisien, vivant une « solitude que je croyais glorieuse mais qui n'était qu'un isolement sordide ». Sur le point d'être mis à la porte par le propriétaire, notre homme se verra confier la garde d'un dalmatien par un voisin inquiétant, rencontrera le cinéaste déchu Michael Cimino dans un saut éclair à New York et parviendra à transcender son scénario sur le grand Herman Melville. Est-ce un art mineur que l'écriture d'un scénario de film ou plutôt un tremplin vers autre chose? Yannick Haenel semble s'être mis en scène lui-même dans cette histoire, à la recherche, tout somme son narrateur, de la vérité absolue dans le quotidien, « (...) une phrase de Melville qui disait qu'en ce monde de mensonges, la vérité était forcée de fuir dans les bois comme un daim blanc effarouché. » À la fois récit autobiographique, onirique et initiatique, Tiens ferme ta couronne possède le souffle et l'originalité pour accéder à des prix littéraires et permet d'appréhender une autre facette du talent de Haenel.
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