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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre témoignage sur la montée du nazisme, un livre écrit par un jeune allemand, futur avocat, qui décidera quelques années plus tard de quitter l'Allemagne pour aller vers la liberté, vers Paris et l'Angleterre
L'auteur fait un rappel des faits historiques depuis l'armistice de 1918, en passant par la grande crise et l'inflation galopante, le gouvernement de Brüning qui limite la liberté de la presse, impose les désertions pour empêcher les exils, « une semi -dictature au nom de la démocratie pour empêcher la dictature véritable »…..tous ces événements sur lequel il s'appuie pour présenter la lente évolution de la mentalité des allemands, qui pour 55% d'entre eux, à l'occasion d'un vote, ne faisaient pas confiance au parti nazi en mars 1933….

Des nazis arrivant au pouvoir du fait de la trahison des représentant des partis majoritaires en mars 33. « Seule cette trahison explique le fait apparemment inexplicable qu'un grand peuple, qui ne se compose quand même pas exclusivement de poltrons, ait pu sombrer dans l'infamie sans résistance » dans « Une Allemagne fondamentalement impropre à la démocratie »
Un regard et une analyse sans complaisance sur ses compatriotes : « L'aptitude de mon peuple à la vie privée et au bonheur individuel est plus faible que celle des autres peuples », « le grand danger qui guette les allemands à toujours été et est encore le vide et l'ennui, excepté peut être dans quelques régions marginales comme la Bavière et la Rhénanie, où l'on trouve une trace de romantisme et d'humour méridionaux ».
Un ouvrage indispensable pour comprendre le basculement du peuple allemand vers le nazisme : « On avait cru en Saint Marx, il n'avait pas secouru ses fidèles. Saint Hitler était manifestement plus puissant. Brisons donc les statues de Saint Marx placées sur les autels pour consacrer ceux- ci à Saint Hitler. Apprenons à prier : »C'est la faute au juifs » au lieu de « C'est la faute au capitalisme ». Peut-être est-ce là notre salut. »
Un texte découvert dans les archives de l'auteur après 1999, date de son décès. Une analyse clairvoyante des dangers que fera courir ce régime, des suites possibles… . On en arrive à se demander si l'auteur n'a pas modifié son manuscrit original après la guerre….Mais une analyse scientifique a confirmé que le manuscrit retrouvé en 1999, n'a jamais été corrigé ou remanié par l'auteur après la guerre…
Après ce régime, tout le monde a dit « Plus jamais ça », mais on en arrive à se poser des questions…. que peut faire un peuple désespéré, humilié!!
Des remarques qui conservent toute leur actualité : « Les exilés sont une charge pour n'importe quel pays, et il n'est pas agréable de se sentir à charge. Ce n'est pas du tout la même chose d'arriver dans un pays comme une sorte d'ambassadeur, comme quelqu'un qui a quelque chose à faire et à offrir, ou comme un vaincu qui cherche un asile. Pas la même chose du tout. »

Une leçon d'histoire à méditer
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La montée du nazisme vu par un individu lambda, qui pourrait être n'importe lequel d'entre nous. Une analyse très intéressante, et sans doute pertinente, des mécanisme qui conduit un pays à la situation qu'a été le nazisme. Ce n'est pas une plaidoirie, mais un avertissement. Ce genre d'histoire pouvait arriver n'importe où, à n'importe qui, c'était une affaire de condition. Un livre à lire absolument pour ne pas oublier le passer et ne pas être condamné à le revivre.
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Sebastian Haffner, citoyen allemand, ne supportant plus ce qu'était devenu son pays, s'est exilé à Londres à partir de 1938 malgré son statut privilégié (magistrat débutant et non juif). Dès cette année-là il a mené une réflexion approfondie et très convaincante sur les mécanismes qui ont permis la montée du nazisme entre les deux guerres. Il a tiré de la désagrégation de l'Allemagne et de l'avilissement de son peuple un enseignement éblouissant de simplicité, de clarté et de lucidité : la dernière partie du livre, intitulée "L'adieu" est un sommet qui devrait être mise entre toutes les mains.
Car si l'auteur pense que ce sont précisément les caractéristiques du peuple allemand (autrement dit le mélange de ses qualités et de ses défauts propres ) qui ont mené à la catastrophe, je n'en suis pas aussi sûre que lui. Chaque peuple sombre avec son génie particulier et la guerre qu'il n'avait pas encore traversée l'a bien montré.
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Haffner est un journaliste, ce témoignage n'est pas écrit avec une plume romanesque.

Je pense qu'il s'agit de la bonne façon de parler de ces événements, car un roman implique un point de vue. Et ici, Haffner s'interdit toute critique du nazisme ; il s'agit bel et bien d'une chronique objective du point de vue d'un Allemand de tous les jours.
Il est appréciable que ce livre soit dépourvu de toute idéologie, sur un sujet où, habituellement, les affects l'emportent.

« Histoire d'un Allemand » est aussi, et surtout, le livre d'une vie d'Haffner. Car il a été écrit dans des circonstances biographiques, et publié posthume par sa famille. C'est tout l'intérêt de cet ouvrage, car il fut écrit au creux de la vague de la seconde guerre mondiale, et non à posteriori.

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Ce livre est une chronique saisissante, écrite avec talent, de l'installation du nazisme au pouvoir, par un Allemand, de 17 ans, témoin, mais surtout par une histoire personnelle.
Ce récit est simple, précis, intéressant, perspicace, sans mise en scène et sans emphase. Il préfigurait des années auparavant ce qu'allait être les six années de barbarie nazie. Et voyait autour de lui toujours les mêmes indices : haine, bêtise, propagande, populisme, tout cela sévissant dans son pays…
C'est bien pour cela qu'il faut lire Haffner, pour analyser la puissante arrivée du racisme au pouvoir et au coeur de la vie quotidienne des Allemands. Pour que cela ne se reproduise plus. Oui, c'est une espérance : que grâce à une oeuvre comme celle de Sébastian Haffner, grâce à ce très fort témoignage, on réfléchisse et on pense. A lire et a conserver dans son Top 100
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Né en 1907 Sebastian Haffner a quitté l'Allemagne en 1938 par rejet du régime nazi. Il s'installe alors en Grande-Bretagne où un éditeur lui commande un livre relatant ce qu'était le nazisme vu de l'intérieur. La guerre éclate et le manuscrit n'est pas publié. Sebastian Haffner est retourné en Allemagne en 1954 et il est mort en 1999. C'est alors que l'Histoire d'un Allemand a été redécouverte et enfin publiée.

Sebastian Haffner présente quels événements dans l'histoire de l'Allemagne peuvent expliquer l'arrivée au pouvoir des nazis. La première guerre mondiale qui a fait passer un frisson d'aventure sur la jeune génération dont il fait partie. Les débuts difficiles de la république de Weimar. L'inflation de 1923 qui a renversé la hiérarchie des valeurs. Il pointe les responsabilités des partis d'opposition au nazisme qui ont capitulé si facilement :

"On avait cru en saint Marx, il n'avait pas secouru ses fidèles. Saint Hitler était manifestement plus puissant. Brisons donc les statues de saint Marx placées sur les autels pour consacrer ceux-ci à saint Hitler. Apprenons à prier : "C'est la faute aux juifs", au lieu de : "C'est la faute au capitalisme." Peut-être est-ce là notre salut."

Enfin l'auteur se décrit lui-même au milieu du changement, jeune homme auquel le régime qui se met en place répugne de plus en plus et qui pourtant laisse passer des occasions de réagir, par peur, par surprise ou par conformisme.

Ce qui m'a frappée dans cette lecture c'est la clairvoyance de l'auteur. Sebastian Haffner écrit en 1939 et il a tout compris, il a pressenti jusqu'où le régime nazi serait capable d'aller. Il décortique aussi les mécanisme qui amènent des individus, petit à petit, à consentir à l'inacceptable. C'est un ouvrage intelligent et qui m'a donné envie d'en apprendre plus sur la république de Weimar que je connais bien mal.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Sebastian Haffner essaie de nous faire comprendre la montée du nazisme de l'intérieur, entre 1913 et 1933. Il écrit ce livre presque "à chaud" en 1938 alors qu'il s'est réfugié à Londres. En revenant sur sa propre jeunesse, il nous montre comment tout un pays, qui était loin d'adhérer dans sa majorité aux idées d'Hitler, s'est laissé conduire petit à petit à l'irréparable, sous l'impulsion de fanatiques déterminés. Ce cheminement est assez terrible mais la plume d'Haffner est brillante et limpide. Elle permet surtout de voir à quels moments L Histoire aurait pu être infléchie et aurait pu tourner différemment. Ce livre est essentiel à lire pour notre époque, dont on dit qu'elle ressemble beaucoup aux années 30 (montée des nationalismes, crise économique, faiblesse des politiques...). Il nous rappelle qu'il appartient à chaque citoyen de résister à son propre niveau, et que parfois, le pire n'est pas certain !
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La question obsède: pourquoi une terre qui a donné naissance à Beethoven et Goethe a-t-elle pu laisser perpétrer le plus grand massacre de tous les temps? le témoignage de Sebastian Haffner, un allemand presque moyen, nous éclaire et le plus simple est de citer les passages qui selon moi, résument le mieux son explication du phénomène nazi.

Page 79: "Rathenau et Hitler sont les deux phénomènes qui ont le plus excité l'imagination des masses allemandes, le premier par son immense culture, le second par son immense vulgarité. (…) le premier venait de cette sphère de quintessence spirituelle où fusionnent les civilisations de trois millénaires et de deux continents, l'autre d'une jungle située bien en dessous du niveau de la littérature la plus obscène, d'une enfer d'où montent les démons engendrés par les remugles mêlés des arrières boutiques, des asiles de nuit, des latrines et des cours de prison. Tous deux étaient, grâce à l'au-delà dont ils émanaient, et indépendamment de leur politique, de véritables thaumaturges.

Page 110: "J'ai déjà mentionné en passant que l'aptitude de mon peuple à la vie privée et au bonheur individuel est plus faible que celle des autres peuples".

Page 136: "la plupart des gens qui acclamèrent Hitler en 1930 au Sportpalast auraient proclament évité de lui demander du feu dans la rue. Mais déjà se montrait un phénomène étrange: la fascination qu'exerce précisément, dans son excès même, la lie la plus écoeurante".

Page 190: "La cruauté elle-même peut avoir une ombre de grandeur quand elle s'affiche avec la grandiloquence d'une détermination suprême, quand ceux qui l'exercent revendiquent fougueusement leurs actes comme ce fut le cas lors de la révolution française et des guerres civiles russes et espagnoles. Les nazis, en revanche, n'ont jamais affiché autre chose que le rictus blême, lâche et craintif du meurtrier niant ses rimes".

Page 202: "On avait cru en Saint-Marx, il n'avait pas secouru ses fidèles. Saint-Hitler était manifestement plus puissant. (…) Apprenons à prier "c'est la faute aux juifs" au lieu de "c'est la faute au capitalisme".

Page 419: "pour commencer par le plus vital de ces centres, la camaraderie annihile le sentiment de responsabilité personnelle, qu'elle soit civique, ou, plus grave encore, religieuse".
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Jeune magistrat stagiaire à Berlin, l'auteur a vécu de près la montée du nazisme avant de s'exiler quelques mois avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. Après avoir vécu seize ans en Angleterre, il est rentré en Allemagne en 1954 où il poursuivit sa nouvelle carrière de journaliste et d'historien.

Dans ce récit autobiographique, Sebastian Haffner nous raconter son enfance pendant la Première Guerre Mondiale, son adolescence sous la République de Weimar et ses débuts dans la vie active sous le nouveau régime nazi. Sans concession pour ses compatriotes et pour lui-même, il tente d'expliquer comment l'Allemagne s'est donnée aux nazis.

C'est un témoignage, personnel, éclairé et sans angélisme, sur la naissance du Troisième Reich. J'ai trouvé cela passionnant et différent de toute la littérature déjà vue et lue sur cette période. A lire pour ceux qui s'intéressent à cette époque sombre de l'Histoire.
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Si vous voulez savoir comment un peuple aussi cultivé, civilisé, éduqué que le peuple allemand a pu tomber sans le vouloir, tout en le voulant, dans les griffes des nazis, lisez ce livre.
Vous vivrez de l'intérieur cette terrible épreuve.
Une leçon a retenir pour nous aussi Français.
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