Hagena Katharina - "
Le goût des pépins de pomme", traduit de l'allemand par
Bernard Kreiss - éditions
Anne Carrière (268 pages) ; publication originale : «Der Geschmack von Apfelkernen» (Kiepenheuer & Witsch, Köln, August 2009 - 272 S., ISBN 978-3-462-04149-1).
Ce tout premier roman de cet auteur a connu un succès phénoménal en Allemagne : 250.000 exemplaires vendus en quelques semaines, si bien que les éditeurs se sont empressés de le faire traduire rapidement dans une multitude de langues. Au total, à ce jour, environ 800.000 exemplaires vendus dans le monde, dont 55.000 en France en à peine cinq mois.
Un roman allemand, traitant (apparemment) de réalités allemandes, qui se vend autant et si rapidement en France, ne pouvait qu'attirer mon attention. de surcroît, la quatrième de couverture promettait un récit traitant grosso modo de la mémoire familiale… Hélas, trois fois hélas !
C'est un bon roman de divertissement, un «Unterhaltungsroman» bien écrit : notons que la traduction française, faite à la hâte, ne rend pas tout à fait compte de la qualité de l'écriture quelque peu poétique du texte. Mais à part ça, il ne s'agit guère que d'une gentille bluette, à la « terrrrrible » exception près du mot «nazi» qui apparaît sur le mur du poulailler mais que les deux protagonistes font disparaître rapidement sous plusieurs couches de peinture en batifolant. Les mauvaises langues pourraient même penser que le fait de n'absorber dans l'intrigue que les destins particuliers de trois donzelles (aussi tragiques soient-ils) de l'après-guerre, cadrés dans celui des trois dernières générations féminines issues de Bertha, ne sert qu'à dissimuler ou éviter une fois de plus l'interrogation sur les conséquences de ce passé hitlérien.
Le côté le plus gentillet réside dans la description des sensations olfactives, gustatives, visuelles, tactiles et même auditives engendrées par le jardin, la vieille maison et les anciennes robes, reflets d'une écriture typiquement féminine ? (en tout cas, ce genre de description constitue un véritable régal chez Colette).
Tout est bien qui finit bien, Iris et Max se marièrent et eurent beaucoup d'enfants.