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Critique de BazaR


Le challenge Duo SFF+ de Fifrildi est toujours l'occasion de découvrir des textes vers lesquels je ne me serais pas spontanément dirigé. Il en est ainsi de ce recueil de nouvelles de Joe Haldeman, que je ne connaissais qu'à travers son ouvrage phare : La guerre éternelle.

Le livre comporte neuf nouvelles, chacune introduite à la manière de Isaac Asimov. Les introductions sont aussi plaisantes que les récits de fiction, voire parfois meilleurs. Par exemple, Haldeman dit qu'il avait été « harcelé » trois années de suite par un éditeur qui lui demandait un récit – d'abord une nouvelle de SF juive, puis une parlant de voyage plus vite que la lumière, et enfin une sur le pouvoir politique – mais insuffisamment payé. Agacé, l'auteur finit par écrire une nouvelle juive traitant de voyage supraluminique sur le pouvoir politique : La révolution Mazel-tovienne.
Je dois avouer que cette nouvelle m'a un peu laissé de glace, je me suis paumé dans l'économie de l'ère spatiale.

Il apparaît clairement que Joe Haldeman a été profondément traumatisé par la guerre du Vietnam. Il évoque avoir été « une véritable encyclopédie des blessures par éclats » suite à l'explosion d'une mine. Ceux qui ont lu La guerre éternelle savent que l'auteur puise beaucoup d'imagination dans la guerre. Cela se confirme ici, à travers Habeas Mens qui est une étonnante histoire de superposition de comportement et de vente de talent (vous pouvez perdre votre capacité à faire des mathématiques par exemple) et aussi à travers l'horrible La guéguerre du 2e classe Jacob où le chair à canon se fait hacher sous les ordres d'un sergent particulièrement rigolard.

L'auteur se révèle excellent dès qu'il s'agit de jouer avec le temps. Que ce soit en le remontant dans ce récit en « ruban de Moebius » (sa propre description) : L'espace d'une vie, ou en le relativisant dans la nouvelle Tricentenaire – prix Locus – qui ressemble assez à Tau Zéro de Poul Anderson.

Enfin je terminerai par ma préférée, Estivation, que j'ai adorée par le décor de cette planète qui subit tous les 80 ans l'explosion récurrente d'une nova. Les pauvres colons humains qui ont presque tout oublié de leur passé sont obligés de migrer vers le nord dans des grottes toutes les quelques générations, perdant chaque fois encore un peu de leur savoir ancestral.

Je suis content d'avoir découvert Haldeman nouvelliste. Je tenterai peut-être un autre recueil un de ces quatre.
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