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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dés les premières lignes , tu sauras si ce livre va te remuer, à l'extase ou si tu vas vite le reléguer le plus loin possible de ta vue !

La viande des chiens, le sang des loups, c'est une écriture avant tout !
Une putain d'écriture comme t'en as jamais vu, lu auparavant !
Unique !
Des mots qui te malaxent les tripes, des passages qui te chamboulent le coeur !
Qui te transpercent, te bousculent, te bouleversent, t'étouffent...
Toutes les émotions t'explosent à la gueule !

C'est même pas racontable, "résumable" comme histoire... Tellement pas, que je suis obligée d'inventer des mots !
Faut le lire ce bouquin !
Si tu veux t'en prendre plein la tronche !

Il y a des chapitres que j'ai lu, relu, rerelu, encore et encore !
Tellement c'était bon, transcendant, tripant, savoureux, goûteux, percutant...
Des chapitres entiers qui te remuent comme jamais !
Qui t'agressent...
Te font transpirer ta rage de vivre !
Cette histoire, elle t'envenime, elle t'anime, elle te marque au fer rouge.
T'en ressors épuisé... C'est animal, c'est physique...
C'est humain, viscéral !

Tu veux un truc qui arrache ta race ?
Qui te secoue la bidoche ?
Sur un fond de conte et d'histoire de passion, d'Amour avec un grand A.

Avec La viande des chiens, le sang des loups, tu seras rassasié !

Crois moi !

Pas besoin de résumé !
Fonce tête baissée et... savoure !
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La viande des chiens, le sang des loups
Un roman étrange mais attachant, une écriture originale et recherchée. Un polar ? Oui, peut-être. Un roman fantastique, là encore, peut-être. Un livre qui mérite d'être lu, oui, certainement. L'auteur s'aventure pour la première fois dans la veine noir (dixit la 4ème de couverture), et pour son premier a réussi à créer une oeuvre à nulle autre pareille, qui mêle dans un récit imaginaire les angoisses, les doutes et les interrogations de deux êtres qui se cherchent, ne se trouvent pas et continuent à errer dans leur mal-être quotidien, toujours aussi morose en dépit des aventures extraordinaires qu'ils vivent.
Cette opposition constante est le ressort principal du roman et fait tout son intérêt.
Après la guerre 1914-1918, un homme amnésique est hospitalisé, de lui on ne connait que les lettres qu'il a écrites, sans jamais les envoyer, à une certaine Jeannette, où il parle de la maison.
« — Son oeil saigne toujours un peu. Les docteurs disent que c'est par là qu'il a reçu le coup de stylet, ou d'épingle. Dans l'orbite, sous le globe, en remontant par… — Les détails, pas avec moi. — Bien sûr. Excusez-moi. — Bon. Je vais demander les papiers pour le faire interner. Il aura au moins un toit. Ce ne sera pas le premier qui rentrera de la guerre sans jamais revoir sa maison. »
De nos jours, un romancier en panne d'inspiration. Seul à la campagne. Isolé. En rentrant du village, il trouve un braqueur dans sa maison, accompagné d'une jeune fille. le braqueur se suicide avec son arme.
Le soir, après le passage des gendarmes auxquels il a menti, le narrateur est obsédé par la jeune fille :
« Je me suis retourné, et mon sommier a râlé. J'ai repensé à la fille, à la couleur qu'auraient ses cheveux dans la lumière de la lune. Froids. Ils seraient froids. Elle était blonde mais pas blonde comme à la télé. J'ai cherché. Et puis j'ai trouvé ; c'était pas du blond doré, du roux pâle. C'était cendré, presque mat. Je me suis rappelé ses yeux, aussi. Ça me faisait pas de bien d'y penser, alors j'ai hésité, parce qu'il faisait froid et que j'étais en calbute, mais je me suis levé. »
Ecriture très personnelle. Misha Halden traite du rapport entre la réalité des romans et la réalité tout court, la vraie, celle qui vous englue un peu plus chaque jour. En un mot, elle traite de la création littéraire en choisissant pour héros un écrivain en mal de devenir.
Ce qui arrive au narrateur est une sorte de malédiction. La réalité qu'il voudrait décrire dans ses romans, la plupart du temps refusés par les éditeurs : « Pas notre ligne éditoriale », « beaucoup d'intérêt, mais… », « un travail prometteur mais pas encore mûr », « c'est tellement à chier qu'on a chopé un cancer des yeux » ; va faire irruption dans sa réalité grisâtre et solitaire : « Et une des raisons pour lesquelles on peut pas dire que j'ai une vie sociale trépidante. Moi, y a jamais personne sur mon canapé. »
Dans l'adversité, ils se présentent :
« — Moi, c'est Rory »
« Lupa.
— Tu t'appelles Lupa ?
— Ouais. »
Le récit, et c'est là son originalité, emprunte la progression de la pensée de Rory. Façon tempête sous un crâne. Il se confesse lui-même et nous en fait profiter. Il trouve dans sa façon de faire la meilleure idée de récit qu'il n'ait jamais eue. Il devient le héros de son histoire. Son détachement devant les ennuis qui arrivent nous enchante, la distance qu'il prend avec la cruauté de ses bourreaux fait notre admiration. Rory l'écrivain raté est devenu personnage du livre qu'il n'écrira jamais et que, pourtant, nous sommes en train de lire.
Misha Halden fait preuve d'inventivité dans la narration, de recherche dans l'expression et le vocabulaire d'un Rory en quête de lui-même, en quête de l'amour, avec un grand A diraient nos grand-mères, passant son temps à se complaire dans sa mouise et sa misère sexuelle :
« Toutes ces gueules pincées, ces airs d'avoir envie d'être ailleurs, ces grimaces genre votre bite a un goût. »
« La fille sentait le cheval, le poil et la sueur, un truc qui prend à la gorge et à la bite, faut être honnête, une odeur de dessous de bras quand on baise depuis trop longtemps pour encore tout piger ce qu'on fait »
« J'ai préféré pas vocaliser où en était ma bite, pas avec cette voix dans l'oreille, ce souffle dans mon cou, cette obscurité de première nuit de baise. »
« Se faire à son rythme. Penser à quelqu'un d'autre pour que ta bite arrête de bander. »
« La première fois que je l'avais vue, elle dépotait, je lui aurais déposé ma bite sur un billot pour qu'elle marche dessus. »
« On aurait dit une pute qui faisait l'aumône d'une pipe, une bouffarde de pitié à un type paumé. Aucune passion. »
« de relations sordides en coups de queue au fond de chiottes qui sentent la bière. »
« Elle avait le sourire d'un chien battu quand il a échappé à sa rouste. du vice servile, de la trouille et de la fierté, le tout mélangé comme dans un seau à merde. »
Le destin de Rory et Lupa sont liés, malgré eux. A cause d'elle, ils sont maintenant tous les deux en butte à une bande de malades, une secte ou quelque chose d'approchant. Et Rory va déguster !
Avant que le ciel ne lui tombe sur la tête, il se dit :
« J'avais rien contre le fait d'être battu, j'ai l'habitude. Je suis né loser. »
Il compose, tergiverse, fait l'imbécile : « J'ai dit ça avec la voix d'un ado qui tente de repousser les seins lourds qu'une stripteaseuse lui a collés sur le museau. »
Le sexe est le plus sûr moteur de Rory. Il endure les pires souffrances : « Tout ça dans l'espoir de la baiser, putain. Coupure. Net. Encore. »
Duo classique entre Lupa et Rory. Gagner l'amour de Lupa passe par la souffrance et si Rory y survit, peut-être obtiendra-t-il la rédemption et redeviendra-t-il un homme nouveau. A condition que Lupa soit sincère. Mais, Rory croit tellement en elle, qu'il a exclu d'emblée qu'elle puisse mentir…
Poursuivons. Rory est aux mains de ses bourreaux.
Au-delà des souffrances qu'il endure, sa solitude est ce qui le pèse le plus. Solitude dont il comprendra au cours du récit qu'elle n'est rien comparé à celle du vieux » qu'il rencontre
« J'ai rien dit. Il était perdu dans sa sagesse et ses souvenirs, très haut, quelque part où ces mots avaient un sens verni, patiné par le temps passé depuis qu'il les avait compris. Moi, moi je repensais à ces ventres dans lesquels j'étais entré, dans lesquels j'avais bougé, sans rien laisser de plus qu'une faim inassouvie et un désir froissé. J'ai pas demandé où était sa femme, parce qu'elle était morte. Elle était morte, et lui et elle s'étaient aimés comme jamais j'avais su aimer personne. »
« Les femmes l'avaient jamais fait. Et mes enfants étaient des taches sur mes draps. Sous la couette, mes couilles se sont changées en pierre ponce. Grises et connes. »
Deux chemins de vie, Lupa a cherché chez d'autres à trouver ce qu'elle était incapable de trouver en elle, Rory cherche en lui ce qu'il n'arrive pas à trouver chez les autres.
« J'avais pas voulu l'écouter, surtout, mon enfant-fée, j'avais pas voulu entendre que je me cherchais moi, moi seul, dans le regard de l'autre, parce que j'étais pas complet, parce que j'avais peur de cette moitié de tête vide et hantée par le vent froid qui y soufflait. J'avais fui l'écho de ses paroles. J'avais refusé son dernier cadeau ; apprendre que nous sommes tous des enfants-fées, que nous sommes tous seuls, et que nous avons presque tous peur. »
En continuant à lire, Misha Halden, une phrase me vient : C'est beau ! On a envie de lire et relire ces phrases, de se les faire à jamais entrer dans la tête.
Désespéré, Rory décide d'oublier Lupa, mais : « Je l'espérais comme une petite pucelle espère sa première cartouche, les mains aussi moites que la culotte. Et quand Lupa a entrouvert la porte, mon ventre et ce qui se trouve en dessous m'ont surtout fait comprendre que j'en étais pas guéri du tout. »
Son désir de Lupa ne le fait pas changer, il est instable, multiplie les gaffes jusqu'à blesser Lupa, ce dont il ne voulait à aucun prix.
Et alors, me direz-vous, et notre blessé de la grande guerre, qu'en est-il advenu ?
Petits curieux…vous n'avez qu'à lire ce roman. Vous ne le regretterez pas.
Finalement, La viande des chiens, le sang des loups est une histoire d'amour. L'éternelle histoire de l'amoureux qui attend sa bien-aimée. Qui l'attend en dépit de tout ce qui peut lui arriver pour le punir de rechercher l'amour, le vrai, dans une société où « … sous la viande des chiens bat encore le sang des loups. »
« Parce que, si elle vient, je ferai quoi ? Je ferai quoi, puisque j'ai toujours cru que baiser voulait tout dire, que les seules relations étaient du drame et de la souffrance ? Moi qui ai toujours cru qu'on doit mépriser les gens qu'on aime. Je ferai quoi, si elle vient ? Je ferai quoi. Et pire, si elle revient pas ? Je ferai quoi si elle revient pas ? »






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Enorme coup de coeur pour ce bouquin hors norme et difficile à résumé :
1917. Un jeune soldat écrit des lettres à l'enfant, le sien, celui qu'il ne connaîtra pas. Il lui dit les hommes, leur rudesse et la douceur des livres, l'importance des mots. Il est assis dans un train qui le conduit vers des jours meilleurs. Mais une femme le fixe du regard depuis un bon moment. Dans les soubresauts réguliers du wagon, celui qui avait échappé aux séquelles physiques de la Grande Guerre tombe sous la sauvagerie des coups de stylet.

2015. Rory est un vieux chien sans plus de collier qui a fui Paris la grise pour un coin paumé de campagne où il savoure chaque minute de son isolement. Lui et ses velléités d'auteur qui n'a jamais réussi à se faire publier, lui qui hait les débuts, qui ne sait jamais par où commencer, va raconter une histoire dingue de tendresse et de cruauté, une histoire d'humanité brute qui lui est arrivée.
Tout commence le jour où, en rentrant chez lui, il tombe nez à nez avec un rôdeur en train de mettre à sac son salon. Une fille surgit alors comme une furie et séquestre l'espace de sa présence. le type se suicide. Cette fille, c'est Lupa, sorte de femme-enfant sortie des bois qui fait irruption dans la vie de Rory pour lui redonner la sensation d'exister. D'où vient-elle ? Qui sont ceux qui la traquent ? Est-elle la chasse gardée d'une confrérie d'illuminés ? Et que vient faire Rory dans cette histoire ? Lui qui cultive gentiment sa misanthropie depuis une décennie va devoir revoir sa copie.
Dans ce roman en forme de conte initiatique noir, il est question des origines dont on ne se détache jamais, d'emprise psychologique et physique, de disparitions, d'animaux et d'hommes, de valeurs fondamentales qu'il est temps de remettre au goût du jour... D'humanité prise à la gorge et qui ne demande qu'à se défaire de ses liens.

Une écriture abrupte, très personnelle, un style poignant, direct mais parfois haché qui restituent à ce roman une atmosphère incroyable pesante, lourde, oppressante pour ce qui semble être avant tout une histoire d'amour. Mais on le sais " les histoire d'amour finissent mal en général". Et puis il y a aussi en toile de fond le métier d'écrivain mais aussi le mal-être des auteurs , ou encore comment écrire le réel à travers la fiction. Bref une histoire complexe qui vous emporte irrémédiablement avec elle. Un sacré bon bouquin impossible à analyser aussi. Mais un vous le disez un pur coup de coeur.
Ah oui dernière chose.... Derrière Misha Halden se cache Justine Niogret, si, si !
Lien : https://collectifpolar.com/
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La viande des chiens le sang des loups de Misha Halden ( Justine Niogret )
Fleuve Noir

Dans ma pal j'en ai des masses des bouquins, mais tu es comme moi , t'arrêtes pas d'en acheter , c'est une drogue , c'est viscéral comme ce livre ....
Conseillé par Benoît Minville ( le libraire , l'auteur), après discussion avec l'auteure et la lecture de la chronique de Yvan Fauth​... j'ai donc pris en main le livre !!!
Moi quand je lis je cherche le grand frisson , pas le coup de froid , mais celui de la passion , celui des mots.
La couverture et le titre , très parlant , tu sens que ça va être un truc bestial , animal, sanglants , et tu t'es pas trompé.
Le livre tu l'ouvres et tu sais pas vraiment à quoi t'attendre , 4 ème de couverture très mystérieux, l'auteur écrit habituellement de la fantaisie, de l'imaginaire, c'est donc ses premiers pas dans le noir ...
Les premières pages , un homme, un soldat , tu suis sa correspondance avec sa fille, il lui parle de la dureté de l'homme , de la guerre , celle que nous n'avons pas connu, celle dans les tranchés, il lui dit qu'il a peur de ne jamais plus la voire..... et puis...
Et puis d'un coup tu prends le style de Justine en pleine gueule, un style que t'as jamais lu, vu , un style tranchant , un style enragé.
Justine elle sonde ton âme , en tout cas le mien , elle fouille tes entrailles, elle les retourne et les re-retourne ...
Images toi sur un ring avec un loup, il te coince dans les cordes, t'enchaîne des gauches droites dans le bide, imagine ce loup te poursuivre dans une forêt, tu cours , tu cours, seul échappatoire te jeter dans le vide , plonger dans cette eau gelée, ton corps au contact de cette eau, un frisson qui part du sommet de ton crâne jusqu'au bout de tes orteils, souffle coupé, muscles tétanisés ...
Putain j'ai eu plus d'une fois le souffle coupé, des fois j'étais en apnée et je m'en rendais même pas compte , la boule dans le ventre , j'ai lu et relu certains paragraphes, certains chapitres.
Émotionnellement j'ai été secoué dans tout les sens , secoué comme si un chien tenait mon avant bras dans sa mâchoire , lassèrent les chaires et secouant sa tête pour m'arracher mon putain d'avant bras .
Dans ce livre l'histoire elle passe pas au 1er plan, d'ailleurs je vais pas beaucoup t'en parler , j'ai pas de blog je suis pas là pour te vendre le livre même si je sais que je fais le job comme il faut , on est là pour partager nos ressentis , j'essaie de t'expliquer pourquoi je l'ai aimé et avec un peu de chance tu vas aller l'acheter ce livre , car il mérite une lecture !!
Quand tu vas le lire , tu vas te dire c'est un peu mystique, un conte moderne , c'est bien ça !!
Dedans y a Rory, c'est Rory qui m'a touché, qui m'a fait fermer le livre à chaque chapitre pour respirer , réfléchir , digérer les mots , d'une puissance sans équivalence, jamais j'ai lu ça... Rory c'est un chien errant, un loser de base, il a quitté la grisaille parisienne , enfin il a fuis, mais la grisaille elle est aussi dans sa tête... Rory il comprend pas tout à ce qui lui arrive, moi non plus j'ai pas tout compris , mais ce mec c'est moi , c'est toi , face à nos peurs, il est seul avec sa solitude, moi en lisant toutes mes peurs me sont revenues devant la gueule, toutes , celle de la mort, celle du vide ( oui j'ai le vertige) , celle de ne pas se sentir aimé, celle d'être seul , celle de ne pas devenir ce que j'ai toujours voulu être , ..... Rory c'est un lâche comme nous tous ...
Et puis y a Lupa, c'est le loup , c'est la rage , la colère, elle est traqué, on se reconnaîtra tous en elle aussi !!!
Si je devais avoir un bémol sur ce livre c'est que c'est un peu trop fantaisiste pour moi mais le style est tellement fabuleux que j'ai fait abstraction de ce détail !!!
Tu en ressors essoré, vidé, épuisé, d'une brutalité sans concessions ....
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Voila un roman inclassable comme tous les livres de cette auteur. À la fois thriller, roman fantastique, conte initiatique, un mélange des genres qui détonne et qui m'a scotché car j'ai lu ce bouquin certes court mais dense d'une seule traite.
Au début on ne comprend rien, le roman commence par une lettre pleine d'amour d'un poilu à sa fille à naitre qu'il ne verra jamais. Puis abruptement, on fait alors connaissance avec Rory, écrivain raté et bourru qui vit seul dans une maison à la campagne , qui plante des légumes et n'a pour compagnie que ses chats et la solitude. Rory est plein de haine envers lui même, il court après le souvenir douloureux d'un amour perdu, il se trouve moche , faible et sans intérêt. Et puis il trouve un mec sur son tapis qui fouille ses affaires et qui l'agresse. Une fille bizarre et violente arrive et tue le cambrioleur. C'est le début d'un voyage initiatique, d'une épopée absurde a laquelle on ne comprend pas plus de chose que Rory. On suit avec lui son enlèvement, son incarcération dans un vieux château . Les histoires de sectes , de gardien, que lui raconte la drôle de fille, Lupa dont Rory tombe amoureux.
Et petit a petit tout se met en place et devient limpide malgré une histoire étrange hors du temps mais particulièrement percutante. le vocabulaire est très agressif, comme souvent chez Niogret les descriptions sont hyper physique, on est dans le registre de la chair, de la bidoche, du corps qui fait l'humain. le thème de la femme animale guerrière déjà développée dans chien du heaume et mordre le bouclier atteint ici son paroxysme, avec une femme élevée comme un chien de combat et instrumentalisée par des hommes brutaux qui la violentent: une femme louve prénommée Lupa. Un récit terrible sur la nature humaine, le pouvoir qu'on peut avoir sur les autres, notre animalité. Bref un beau roman qui m'a vraiment plu mais ne plaira pas a tous car soit on rentre de l'univers de Niogret (sous le pseudo de Misha Allen) soit on n'y rentre pas car il est assez obscur, inconfortable et met mal a l'aise. Bref un superbe conte surréaliste mâtiné de thriller fantastique. Pour moi ça vaut le coup de rentrer dans le monde de cet auteure de talent qui écrit magnifiquement bien.
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Une journée et un morceau de nuit. C'est le temps que j'ai passé à lire ce roman de Misha Halden, alias Justine Niogret. Je te dévoile rien, c'est écrit dans le bouquin…
Avant que tu continues, il faut que je t'explique un truc. J'étais sorti du dernier Pollock avec une sale gueule de bois. le genre que t'attrape après avoir avalé un truc qui t'a contrarié.
Le roman de Misha Halden, il était sur mon étagère depuis quelques jours. Une désespérance qui s'installe et qui te fait croire, enfin, à une baffe. Une vraie.
Et puis ce titre, c'est juste LE titre qu'il me fallait.
Pas le genre de roman que tu vas siroter avec une tasse de thé de chez Dammann frangins.
Tu vois ce que je veux dire ?
Parce que ce roman-là, il va te faire bouger le ventre, il va te remuer dans l'intérieur de toi. Il va aller chercher les maux de cette société que tu exècres parfois au point de te dire que tu préférerais ne pas en faire partie.
Quand tu commences le bouquin, tu te demandes sur quoi t'es tombé. Des lettres de la première guerre mondiale, pas sûr que ça t'emmène où tu pensais aller.

Et c'est juste après que t'arrête de respirer. Tu sais, l'apnée qui t'empêche de te noyer. Parce que sinon, tu vas avaler des choses dégueulasses.
De l'eau grave polluée.
Pleine de trucs qui flottent juste en dessous de la surface.
Dans chacun des paragraphes, t'en prends une.
À chaque phrase, tu te dis qu'il faut que tu la notes, et puis celle d'après, et l'autre encore. Ça dure pendant plus de 200 pages.
T'imagines ?
Rarement un bouquin m'aura marqué aussi violemment.
Des traces aussi, de celles que le sang des loups laissent dans la neige après qu'ils se sont coupés la patte avec les dents. La patte qui était prise au piège de l'homme.
Rarement un auteur m'aura emporté aussi loin dans la non-humanité.
La suite, juste ici :
Lien : https://aireslibres.net/2024..
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Les gens dans cette histoire ils ont l'air d'être fracassés, mal recollés, broyés et pour finir abandonnés dans le bas coté.
Rorry et sa façon de se voir, puis sa façon aussi de voir ce monde, ça m'a remué, ça m'a bousculé. Cette sombre histoire m'a foutu le blues pour des jours et des jours.
C'est entre la fascination et la peur de se reconnaitre la dedans.
C'est redoutable.
Si Justine NIOGRET en ressort un demain de bouquin, je pourrai pas m'empêcher de replonger dedans.
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Tout d'abord, je tenais à remercier l'équipe de Lecteurs.com de m'avoir permis de devenir une fois encore une de leurs ExploLecteurs et ainsi de participer à une belle exploration dans le monde littéraire! Mais je tenais aussi à remercier particulièrement Dominique qui m'a avec une grande gentillesse envoyé un autre roman après que le premier se soit perdu en cours de route. Finalement, j'aime à penser que le 'destin' (= la Poste ?!) fait bien les choses car si le premier livre que j'avais choisi ne s'était pas égaré La viande des chiens, le sang des loups ne serait jamais arrivé entre mes mains... et je serai passée à côté d'un roman poignant!

J'avais déjà lu un roman de cette auteure, Justine Niogret de son vrai nom (ma chronique ici), mais si j'avais aimé sa plume, je n'avais pas ressenti la même force brutale que j'ai ressentie à la lecture de la viande des chiens, le sang des loups. D'ailleurs, si je n'avais pas su que Misha Halden était un pseudonyme, je n'aurais jamais reconnu son style d'écriture! Or, mon coup de coeur pour cet OVNI littéraire est en grande partie dû à cette plume qui est d'une puissance bouleversante. C'est une écriture brute, qui rape, qui entaille et qui écorche. Une écriture très orale très brute : l'auteure n'a pas cherché à contenir les émotions de ses personnages dans une écriture plus policée, plus mesurée. Mais c'est aussi un genre d'écriture qui pourra détourner plus d'un lecteur, car très familier, vulgaire : il n'y a ni paillettes, ni belles images pour nous brosser dans le sens du poil, pour nous faire croire que la vie est écrite par un poète. Non. Ici c'est la réalité de l'émotion à l'état brut, une réalité qui blesse et qui écorche.

« Les hurlements de petit con qui fantasme un potager alors qu'il a jamais eu de merde sous les ongles. Les mots s'échappaient et j'aimais pas perdre ce contrôle, et j'avais pas envie de savoir pourquoi je m'étais barré de chez les humains, pourquoi je me sentais bien que dans ma maison sans personne »

L'intrigue n'est en elle-même que très difficilement racontable. Mais l'histoire est presque secondaire finalement, ce qui importe c'est la force des émotions, c'est la force du message, la violence de notre humanité mise au jour.


« Mais on peut s'écorcher autant qu'on veut, on change pas la viande dont on est fait. »

J'ai pu lire des avis très contrastés mais surtout très catégoriques sur ce roman : soit c'est un coup de coeur soit c'est tout le contraire. Impossible d'avoir un avis nuancé sur ce roman qui nous prend à la gorge, qui nous frappe. C'est une lecture très physique, vous ne pourrez pas la lire le sourire aux lèvres, allongé sur votre transat, sirotant votre mojito, non, non, vous allez suffoquer sous la puissance des coups. Je garde encore les bleus, les entailles, que m'ont faits les personnages si vrais et si féroces de ce roman.

Si vous avez peur de vous sentir sale, si vous avez peur de vous faire mordre jusqu'au sang, alors ne le lisez pas ce roman. Mais ce serait bien dommage de détourner le regard. Car c'est un livre qui nous renvoie notre reflet, le reflet d'une humanité qui a tout d'un chien, mais qui se rêve encore loup.

« J'ai fermé ma gueule, et je me suis rendu compte que c'est de toute façon ce que j'avais fait toute ma vie. J'aurais voulu dire ça souvent, mais je l'avais toujours bouclée. J'étais une couille molle. J'avais pas de dents de loup, moi. J'avais peur des morsures, moi. »
Lien : http://attrape-mots.blogspot..
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