Ce qu'on déteste le plus chez les autres et toujours ce qu'on n'arrive pas à accepter chez soi-même.
(Micah) Il appuya son front contre la chambranle quelques instants et me dévisagea.
- Je t'aime, Anita.
Une boule se forma dans ma gorge.
- Moi aussi, je t'aime.
Soudain, Nathaniel bondit. J'eus une demi seconde pour pousser un "hiiiiiii!" aigu, puis il atterrit à quatre pattes au-dessus de moi.
- Tu as mal quelque part ? demanda t-il.
- Non répondis-je en riant, le souffle court.
- Tant mieux, se réjouit-il.
_ Tu es jaloux d'eux?
_ Pas de la façon que tu imagines. Mais c'est la première fois que nous sommes seuls tous les deux, Anita. Juste toi et moi, sans personne d'autre autour.
Je m'arrêtai net... si net que le type qui marchait derrière nous jura et dut nous contourner. Je fis volte-face et dévisageai Micah.
_ Nous avons déjà été seuls. Nous sommes souvent sortis tous les deux.
_ Mais jamais plus de quelques heures. Jamais toute une nuit.
Micah est l'un de mes refuges. Ses bras, son corps, son sourire. Sa façon de m'accepter comme je suis, violence comprise.
Micah n'a jamais été flic, mais il a été à la merci d'un fou pendant des années. Il a appris à dissimuler ses pensées pour éviter que son ancien maître le batte à cause de ça. Du coup, il a l'un des visages les plus paisibles et les plus inexpressifs que je connaisse. Une expression de patience et d'expectatives que les saintes et les anges devraient arborer, mais que leurs effigies n'affichent que rarement.