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Critique de monito


monito
11 septembre 2009
Pour Gide, cet ouvrage de Knut Hamsun relève plus du cas clinique que du roman. Si d'un point de vue clinicien ce roman permet de voir les conséquences d'une inanition prolongée sur le corps et l'âme d'un homme, d'un point de vue humain, ce roman est la quête éperdue d'un homme.
Au fil de nombreuses pages, récurrentes, sont les conséquences du manque de nourriture pour cet homme qui peine à trouver sa place, entre une inspiration aléatoire et des besoins physiques réguliers. Les descriptions sur les conséquences physiologiques et neurologiques de la faim sont impressionnantes, de vérité et de cruauté. Se nourrir de copeaux de bois reste un moment désarmant.

Ce qui fonde plus intensément et plus profondément l'attachement que suscite ce roman est la recherche de l'inspiration durable, celle de la voie d'une expression apaisée.
C'est aussi le parcours dans la misère, d'un homme décalé, que d'aucuns qualifieraient de fou et qui voudrait juste être, avec les autres, parmi eux. Avec et contre eux, voilà comment se caractérise le comportement social du héros. Prêt à « donner sa chemise » à plus pauvre que lui alors qu'il souffre de la faim, le héros est aussi capable des sorties les plus étonnantes, parfois agressives à l'encontre de tel ou tel qui croise son chemin…

« Dans le fjord je me redressai un moment, moite de fièvre et d'épuisement, je regardai du côté de la terre et dis adieu pour cette fois à la ville, ce Christiana où brillaient avec tant d'éclat les fenêtres de toutes ces demeures, tous ces foyers. »

Tous ceux qui ont croisé le chemin du héros sont ici, dans cette phrase conclusive. Ainsi ce roman va bien au-delà du cas clinique de Gide. Il est l'expression sombre d'un monde dur où l'originalité est un vilain défaut et qui fait vibrer en nous cette part de folie, parfois morbide, que l'on dissimule.
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