La mère chantait l'histoire d'une mouette qui cherchait un endroit pour faire son nid, sur la mer sans rivage, et qui finalement trouva un rocher qui émergeait à la surface. Le chant s'intensifia pour décrire la fureur croissante de la mer et la vague qui détruisit le nid et emporta les oeufs dans l'océan impitoyable. Il prit des accents fantastiques quand la mouette improvisa une chanson, une chanson chargée d'une grande magie. Avec des morceaux d'oeufs, le sage oiseau créa le monde et le ciel pour le couvrir. La chanson donna naissance à toutes les plantes, aux animaux et aux hommes. Pour chaque créature, la mouette créa une compagne, sauf pour les humains, car ils étaient les germes de la douleur et la source de tout les maux. Pour finir, la mer poursuivit la tâche et créa une femme pour l'homme. Mais cette femme, la Première Femme, ne s'inclina pas aux pieds de l'homme, elle devint la souveraine du territoire, la gardienne de son peuple.
C'était comme une bête qui avait été enchaînée et finalement brisait ses chaînes. L'esprit du loup était sauvage et féroce, et il la força à se relever; à essuyer les larmes de ses yeux verts; pour aller de l'avant à travers l'ombre des arbres de plus en plus sombres.
« Je suis un être humain comme vous, et non une fée malicieuse. Vous pouvez chasser un animal aussi longtemps que vous le voulez, pourtant, ce ne sera pas votre proie à moins que vous ne l'abattiez. »
L'instinct de chasseuse s'empara de la femme seule, et elle oublia un moment la clairière et sa famille qui l'attendait. Elle entendait, voyait et sentait, elle se mêlait aux ombres de la forêt, devenant un de ses mystérieux promeneurs. C'était comme cela pour son peuple depuis le temps de ses ancêtres, il y a longtemps. Il y avait juste la forêt, le chasseur et la proie.
Comme tous les enfants, elles avaient rapidement oublié les mauvaises choses qu'elles avaient subies et alimenté les bonnes choses dans leurs esprits. Elles étaient considérées comme des adultes maintenant et seraient bientôt célébrées par les feux des cabanes de leur peuple. Leur esprit d'enfant n'imaginait ce que l'âge adulte leur réservait.