AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Sous la verte feuillée est le second roman écrit par Thomas Hardy, en 1872, après un premier essai moins concluant dans le style gothique l'année précédente. L'auteur met en place dans ce second ouvrage, paru sous pseudonyme, les grands traits naturalistes qu'il peaufinera dans ses futurs livres que seront Tess d'Urberville, Jude l'Obscur ou encore Loin de la foule déchaînée et dautres encore.

L'histoire se situe dans son Wessex fictif et adoré, à Mellstock, petit village pas très loin de Casterbridge, qu'on retrouvera dans un autre de ses romans. La vie y est paisible, s'écoule au fil des saisons et des notes semées par le choeur de la paroisse. Certes comme en toute vie les difficultés surviennent mais l'on y fait face avec solidarité et un bon sens rural.
On fait la connaissance plus particulièrement de la famille Dewy dont le fils Richard - Dick - tombe amoureux au premier coup d'oeil lors de sa tournée des chants de Noël avec le choeur de la nouvelle institutrice, Fancy Day.

En plus de ses superbes descriptions de paysages au fil des saisons, Thomas Hardy présente avec simplicité les petites vies champêtres de ce village. Si la jeune et belle Fancy fait tourner plusieurs têtes, les hommes du choeur, eux, sont plus préoccupés de se voir retirer l'exclusivité de l'accompagnement musical des offices religieux au profit de l'orgue joué par l'institutrice. Faut-il y voir une incursion de la modernité dans un univers mû jusqu'ici par la tradition?

Si Sous la vertes feuillée ne possède pas encore la puissance de ses chefs-d'oeuvre, ce roman a du moins la fraîcheur des premiers écrits, petits défauts y compris. La galerie de personnages créée par Hardy vaut néanmoins le détour. On se prend d'emblée de sympathie pour les sentiments de Dick, franc, bon et d'une sincérité naïve. de même, son père fait rire par sa bonhomie aussi large que sa carcasse ou encore son grand-père William, parfois méjugé dans le village et pourtant souvent source de conseils bienveillants, appelant à la modération et à ne pas juger. Quant à Fancy, superficielle, coquette et manquant de constance, elle n'apparaît guère sympathique mais sans doute faut-il mettre cela sur le compte de son jeune âge. A moins que son prénom - fantaisie en anglais - ne déteigne sur son caractère.

Quant à savoir la suite de cet amour, je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même. J'ai passé un très agréable moment de lecture avec ce court volume, qui sonne moins sombre que certains autres titres de l'auteur. Je suis toujours impressionnée, quand je le lis, de sa faculté à dépeindre bois et sentiers, rivières et hameaux. Comme s'il suffisait d'entrouvrir un peu plus les pages pour respirer un peu les senteurs végétales du Wessex. J'en redemande!
Commenter  J’apprécie          250



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}