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Critique de Folfaerie


Voici une autre lecture que je repoussais depuis des années, mais qui, fort heureusement, était au programme de ma deuxième année de licence. Plus d'excuses, donc...

Si le but de Thomas Hardy était de rendre ses lecteurs mélancoliques, et désabusés, ma foi, il l'a atteint, pas de doute.

Tess est l'aînée des filles de John et de Joan Durbeyfield, des paysans sans éducation et vivant chichement. le jour où ce père de famille apprend qu'il est de sang noble ("Durbeyfield" étant une distorsion de "d'Urberville"), le destin de Tess s'en trouve modifié. Sa mère l'envoie en effet se faire connaître des d'Urbervilles à Trantridge, ce qu'accepte la jeune fille après l'épisode malheureux de la mort du cheval de sa famille. Tess fait connaissance avec Alec d'Urberville, un vil séducteur, qui finira par abuser d'elle.

A partir de là, la vie de Tess est une succession de petits drames et de grands malheurs. Même lorsqu'elle rencontre et s'éprend d'Angel Clare, un jeune homme bon et tolérant, venu apprendre la gestion d'une laiterie, la fatalité s'acharne sur elle.

Malgré des hésitations, des dilemnes et des occasions manquées, les deux jeunes gens se marient, sans qu'Angel ne connaisse le passé de Tess. Lorsque la jeune femme lui apprend enfin son infortune, Angel se sent trahi et ne peut pardonner cette "faute". Il choisit de d'éloigner de Tess et de partir au Brésil pour y commencer une nouvelle vie.

Durant l'absence d'Angel, Tess entame une nouvelle période de son existence, triste, solitaire et au cours de laquelle elle doit effectuer de durs travaux (vous êtes prévenus, j'ai bien parlé de "successions"...).

Rassurez-vous, les anciens amants finiront par se retrouver, à la toute fin du roman. Est-ce plus optimiste pour autant ? Que nenni, Hardy ne nous épargne pas une fin dramatique.

L'idée de l'écrivain étant de dénoncer les hypocrisies de la société, le poids de la religion et la différence de traitement entre hommes et femmes, vous n'auriez pas espéré un happy end quand même ?

J'ai aimé ce roman en raison du comportement de l'héroïne, son côté "païen" qui m'a bien plu. Tiraillée entre deux conceptions de la vie et de l'amour, sa nature et son éducation, le poids des conventions, Tess se débat dans ses contradictions et tente, sans succès, de trouver un peu de bonheur en dépit de tous ces obstacles.

C'est encore une autre vision de la société Victorienne, peu agréable où je me dis que le destin d'une femme pauvre, sans beaucoup d'éducation, devait être bien peu enviable.

J'ai également aimé la relation que Tess entretient avec la nature, même si, par moments, elle en a une image négative à cause de principes moraux qu'elle croit devoir adopter. Sans la société hypocrite des hommes, Tess aurait trouvé la paix et la joie dans son petit coin de campagne... Thomas Hardy portait un regard sans complaisance sur les hommes...

Lisez également l'excellente préface qui nous livre de précieux renseignements sur l'état d'esprit de l'écrivain quand il entreprit d'écrire Tess.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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