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EAN : 9780648922605
312 pages
Australia and UK by Living History (01/09/2020)
3.5/5   1 notes
Résumé :
The evacuation of Gallipoli was a life or death gamble.

The expedition to wrest the Narrows from the Turks had failed, and Constantinople remained an impossible dream. Now in December 1915, some 135,000 men, nearly 400 guns and 15,000 horses were collectively trapped in the bridgeheads at Anzac, Suvla and Helles.

The invaders found themselves caught in a nightmare scenario: they could not advance, but how was it possible to retreat from... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

On ne peut parler du Front Est de la Première Guerre Mondiale (1914-1918), sans faut faire le point sur Gallipoli qui fut le champ de combats violents, de mars1915 à janvier 1916. La péninsule de Gallipoli forme la partie Nord du détroit des Dardanelles qui relie la Mer Egée à la Mer de Marmara, donnant accès par le détroit du Bosphore à la Mer Noire. le contrôle de ces détroits par l'Empire Ottoman était donc essentiel pour contenir la flotte de l'Empire Russe. Hors, la convention de Londres (1841), interdisait tout passage de navires de guerre dans les Dardanelles, bien que les Ottomans confirmaient leurs liens avec l'Allemagne en autorisant l'accès des navires allemands à Constantinople.
Le 2 août, le gouvernement britannique réquisitionna deux cuirassés, le « Sultan Osman I » et le « Reşadiye », construits par les chantiers navals britanniques pour le compte de l'Empire ottoman, affaiblissant ainsi les partisans du Royaume-Uni à Constantinople. À la suite de cet incident diplomatique, le gouvernement allemand offrit deux croiseurs en remplacement, le « SMS Goeben » et le « SMS Breslau », pour accroître son influence. Les Alliés tentèrent d'intercepter ces navires mais ils s'échappèrent quand le gouvernement ottoman les autorisa à traverser les Dardanelles jusqu'à Constantinople. Une fois la guerre déclarée, le commandement de la marine ottomane fut transmis au contre-amiral Wilhelm Souchon de la marine allemande qui ordonna la fermeture du détroit le 27 septembre. le 27 octobre, deux croiseurs de la marine ottomane « Yavuz Sultan Selim » et « Midilli » entrèrent en Mer Noire, et bombardèrent le port russe d'Odessa et coulèrent plusieurs navires. Résultat, le Royaume-Uni et la France déclarèrent à leur tour la guerre à l'Empire le 5 novembre.
Les ottomans commencent par fortement miner les détroits ayant été lourdement minés dès le début des hostilités en juillet 1914. Il fallait faire passer des dragueurs de mines, et ceci sous le feu des batteries ottomanes postées à terre. Une première tentative alliée pour traverser les Dardanelles échoua en mars 1915, avec le passage en force du cuirassé français « Bouvet » qui touche une mine et coule en deux minutes avec plus de 600 marins à bord. Les « HMS Irresistible » et « HMS Inflexible » heurtèrent également des mines ainsi que le « HMS Ocean », envoyé pour secourir le premier connut la même mésaventure. Ces deux navires coulèrent ensemble. Ces lourdes pertes contraignirent le contre-amiral John de Robeck à ordonner une retraite pour sauver ce qui restait de la flotte.
En avril, un débarquement est alors organisé au cap Helles au Sud de la péninsule de Gallipoli. Ce débarquement, à l'initiative de Winston Churchill, alors premier ministre, va surtout impliquer des soldats du Commonwealth, notamment des Australiens et Néo-Zélandais. Ce sont eux qui subiront les plus lourdes pertes. Un second débarquement au Nord dans la baie de Suvla (Gaba Tepe) qui deviendra la baie d'Anzac, est tenté en Aout 1915, avec le même insuccès et de lourdes pertes.
L'ANZAC, en fait est l'acronyme de « Australian and New Zealand Army Corps » (Corps d'armée australien et néo-zélandais). Par extension, le nom désigne les troupes originaires d'Océanie ayant combattu durant la Première Guerre mondiale. En Australie, l'Anzac Day est célébré tous les 25 avril depuis 1921, en hommage aux morts. La cérémonie dépasse le Jour du Souvenir du 11 Novembre. J'avais été surpris, il y a un certain temps, de la ferveur avec laquelle Gallipoli et l'ANZAC Day étaient célébrés à Sydney et dans tout le continent, alors que ces cérémonies en France sont passées sous silence. Et de fait, je n'ai trouvé que peu de livres sur Gallipoli en français.
Le livre de Alan Moorehead « Gallipoli » sorti en 1956, et republié depuis (2002, Harper Perennial Modern Classics, 416 p.), avec une introduction de Sir Max Hastings, journaliste et historien, fait souvent référence. Pour une histoire plus « révisionniste » on pourra lire « Gallipoli » de Peter Hart (2011, Profile Books, 560 p.). Auquel livre, il convient d'ajouter du même auteur « The Gallipoli Evacuation » (2020, Australia and UK by Living History, 312 p.). Ou encore le pavé « Gallipoli » de Peter FitzSimons (2015, William Heinemann Australia, 824 p.). Les critiques de ces ouvrages sont sur le site.

Le livre de Peter Hart déclare dès la première page que toute la campagne était une folie à la fois inutile et vouée à l'échec. « Gallipoli ! C'était une folie qui n'aurait jamais pu réussir, une idiotie générée par une pensée confuse ». C'est un livre qu'il n'aurait jamais dû écrire sans Churchill (et sa quasi folie), David Lloyd George (l'idiotie), l'amiral Fisher (la pensée confuse) et un casting d'officiers novices et naïfs du cabinet de guerre anglais qui ont opté pour une aventure dans les Dardanelles. Dans de nombreux cas, les troupes étaient mal dirigées, à commencer par le général Ian Hamilton, commandant trop optimiste du théâtre des opérations.
L'histoire est connue. Au début de 1915, les puissances alliées ont tenté de s'emparer des Dardanelles, afin de capturer Constantinople et d'éliminer la Turquie. En effet, l'Empire Ottoman avait rejoint les puissances centrales. Il s'agit pour la Royal Navy de s'emparer des détroits menant à la Mer Noi. le forçage naval est un échec, traduit par plusieurs croiseurs coulés, ayant heurtés des mines. Il n'est donc pas possible d'imposer la force et de neutraliser l'artillerie terrestre Ottomane ; UN débarquement est tenté dans le détroit des Dardanelles. La campagne s'est terminée par un échec et une retraite, mais pendant de nombreuses années, elle a été décrite comme une stratégie brillante minée par la malchance et des commandants incompétents.
L'aventure va durer huit mois, jusqu'en janvier 1916. C'est « une tragédie épique avec une incroyable résilience héroïque affichée par les soldats » , mais finalement « un spectacle futile et coûteux pour tous les combattants ». Ce fut une énorme ponction sur les ressources militaires alliées, impliquant près d'un demi-million de soldats, l'Empire britannique perdant environ 205 000 - 115 000 tués, blessés ou disparus et 90 000 malades évacués - tandis que les Français en perdirent 47 000 et les Turcs plus de 251 000.
Peter Hart combine un regard spécifique composés d'histoires vécues, mais personnelles avec un récit fort pour fournir une vision moderne de cette catastrophe militaire à un public populaire. En ce sens, il a fourni un travail approfondi pour expliquer le prélude à la guerre dans l'Empire ottoman, le débarquement amphibie sur la plage, la campagne terrestre et les conséquences du conflit. C'est moins un livre d'historien et plus une collection de récits de première main avec un narrateur qui les relie.
La dure réalité de la guerre. Un lieutenant britannique rappelle que les deux seuls êtres vivants qu'il avait vus dans l'un des villages turcs étaient deux chats et un chien. Il a été particulièrement ému par un chat qui s'était blotti près du visage d'un Turc mort dans la rue, une patte embrassant le sommet de sa tête. Il suppose tout d'abord que l'homme mort en avait été le maître. Mais en s'approchant pour le caresser, il constate avec horreur qu'une partie de la tête de l'homme a été soufflée. le chat savourait un repas de cervelle humaine. Une autre anecdote décrit un capitaine qui tombe sur un homme qui ne portait que sa chemise et son pantalon, tenant une tasse avec un bras parfaitement raide. Il était mort dans cette tenue et position.
Dans le dernier chapitre, Peter Hart conclut que la campagne de Gallipoli n'aurait même jamais dû être lancée si une bonne appréciation des opérations par l'état-major avait été menée. L'ingérence politique, en particulier la lutte entre le jeune Winston Churchill, alors âgé de 41 ans, « First Lord of the Admiralty » (premier seigneur de l'amirauté) qui s'oppose à Lord John Arbuthnot Fisher « First Sea Lord » (premier seigneur de la mer) ainsi qu'à Lord Horatio Herbert Kitchener « Secretary of State for War » (secrétaire d'état à la guerre) n'arrange rien. Combinée à l'optimisme des généraux qui ne voyaient que des opportunités, elle a « été lancée dans un vide qui garantissait l'échec ». Il y a eu beaucoup de bravoure et d'héroïsme des deux côtés, mais finalement ce fut un échec.
Peut-être que les Alliés pourraient glaner une certaine consolation dans le fait que les Turcs avaient gagné, mais complètement perdu la guerre lorsqu'ils se sont rendus en octobre 1918.


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