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4,06

sur 1008 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Naja quitte l'Algérie pour rejoindre avec ses trois filles son mari ouvrier spécialisé dans l'automobile en France. Elle laisse derrière elle ses soeurs, ses cousines avec lesquelles elle était si heureuse. Mais elle est persuadée que désormais ses enfants ne manqueront plus de rien, l'horizon est dégagé, la vraie vie commence. Mais elle va très vite déchanter. Pendant trois décennies nous allons suivre la vie de cette famille.

La lecture de ce roman m'a laissé une impression d'inachevé, comme un tableau dont le peintre n'aurait dessiné que l'esquisse. J'aurais aimé que les personnages soient plus travaillés, plus fouillés afin de pouvoir m'attacher à eux. Ce roman a le mérite d'aborder beaucoup de thèmes, le déracinement, le poids des traditions, la difficulté pour les enfants de la deuxième génération de trouver leur place, le quotidien dans une cité de banlieue avec la drogue omniprésente. Hélas tout cela est traité de manière superficielle, 160 pages seulement pour nous conter trente années, Naja, Maryam, Sonia, Nour et Amir, auraient mérité davantage.

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Amir et Daniel sont de faux jumeaux, de faux frères, deux âmes séparées à leur insu, « à force de tordre le réel, elles finiraient bien par le faire plier ». Leur histoire est celle de ces Algériens venus en France pour donner un futur à leurs enfants. Ces enfants qui deviendront, au fil du temps « issus de l'immigration » entre espoir et rejet. Mais le rêve d'une vie meilleure s'est évanoui : « Nous nous dirigeons vers un monde où les montgolfières et les cerfs-volants n'intéresseront plus personne ».
Des Arabes, on ne respecte que la valeur travail. Pour le reste, qu'ils se fassent discrets, qu'ils n'osent imaginer faire partie de cette France qui a eu la largesse de les accueillir. On ne veut rien savoir de leurs sacrifices et de leur déracinement. On leur permet juste de respirer. En silence. le roman examine avec soin la complexité des rapports qui lient les deux pays : « La France et l'Algérie sont des soeurs empêchées. Elles n'ont pas réussi à vivre ensemble, mais n'ont jamais su vivre l'une sans l'autre ». de ce point de vue, c'est réussi.
J'ai été moins convaincue par le secret de famille, fil rouge un peu ténu qui ne justifie pas toutes les péripéties du récit.
Je regrette aussi que l'auteure ait fait autant d'ellipses, qu'elle ait écourté certains passages de la vie d'Amir et de Daniel (j'allais dire Azur et Asmar…), comme si ça la dérangeait de nous en dire davantage, comme si leurs souvenirs ne méritaient pas une lettre, mais juste une carte postale. Par paresse ou par pudeur ? Avec 50 pages de plus, ce roman aurait eu une tout autre allure.
Bilan : 🌹
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J'aurais aimé pouvoir dire que j'ai aimé ce livre mais ce n'est malheureusement pas le cas. Michèle(@paroles), conseillée par son libraire pyrénéen, en disait le plus grand bien; il a eu en 2022 le 41e prix littéraire de la ville de Caen (prix largement supérieur à tous les autres); enfin Lilia Hassaine était une chroniqueuse espiègle de Quotidien !
Donc tout, absolument tout pour plaire.
Mais ça n'a pas fonctionné, je suis vraiment désolé.
Il faut dire qu'écrire une mini-histoire de l'immigration algérienne en 180 pages relève d'une énorme gageure.
L'autrice tisse une trame narrative à partir des années soixante : Naja, native des Aurès, rejoint son mari Saïd avec ses trois filles. Saïd a beaucoup changé, piégé dans l'alcool et la violence. Ouvrier spécialisé dans l'automobile ( la bagnole c'est important si on veut comprendre les violences urbaines d'aujourd'hui), il quitte son logement insalubre pour vivre avec sa famille l'âge d'or des cités HLM de la banlieue parisienne.
Naja est de nouveau enceinte.
À partir de là Lilia Hassaine accélère, ralentit, digresse un peu et nous raconte l'histoire de l'intégration de cette famille dans la France des années 60 jusqu'à la fin des années 80 (en gros, on le devine, jusqu'à sa propre naissance).
Deux aspects du roman n'ont pas fonctionné pour moi :
Lilia raconte la vie de plusieurs communautés, évoque le chômage, l'arrivée de la drogue et du SiDa, la transformation progressive des cités HLM communautaires en banlieue désertée par la classe moyenne, leur détérioration, l'absence des pères, l'installation du racisme ordinaire etc. Bref on pourrait en faire 3 ou 4 livres mais tout cela est survolé. Et maillé avec certains destins individuels. Elle tricote alors avec les secrets de famille, les déchéances et les abandons successifs, une sorte d'histoire de la résilience de la deuxième génération. C'est triste, drôle, attendrissant, c'est beaucoup, beaucoup de choses en même temps. Trop.
Le style m'a déplu, je ne m'y suis pas fait. On démarre sur des accents rimbaldiens ( Toute lune est atroce et tout soleil amer) , embraie sur une littéraire populaire classique mais bien foutue ( c'est ce que j'ai le plus aimé) puis on rajoute des aphorismes à la flamboyance hugolienne, enfin tout cela oscille entre le glauque et le grandiloquent. Heureusement , dans le fond on ne peut qu'adhérer au propos : « les enfants d'immigrés portent en eux l'exil et l'ancrage.
On les a perfusés à la mélancolie »

En fait j'aurais adoré 5 tomes genre L'amie Prodigieuse sur le même thème, avec le même tempo et le même style.
Je ne suis pas si difficile.
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Lilia Hassaine était pour moi une jolie journaliste, intelligente, un peu trop sérieuse. Après avoir lu ce roman, je ne suis pas certaine de changer d'avis, ce livre étant intelligent et un poil trop sérieux également.

Ce court roman retrace la vie d'une famille d'immigrés arrivée en France, d'abord le père, rejoignant son frère, et laissant au pays femme et enfants. Quand ces derniers le rejoindront, il aura forcément un peu changé et aura d'autres envies que celles qu'il avait toujours eues avant. Alors quand un nouvel enfant s'annoncera, un choix aussi fou que terrible sera fait.

J'avoue ne pas savoir quoi penser de ce roman, qui se lit très vite et bien mais qui au final me laisse un goût d'inachevé.
L'autrice a abordé plusieurs thèmes, très intéressants au demeurant, mais la brièveté de son roman fait que je n'ai eu l'impression que de les survoler, et je ne suis jamais rentrée réellement dans ce récit. Et c'est quelque chose que je n'aime pas puisque ce que je préfère est quand je suis tellement happée par une histoire que j'ai l'impression de la vivre. Elle aurait selon moi gagné à rester davantage au coeur de son intrigue principale.
De même, elle suggère plutôt que dire, ce qui en soi n'est pas forcément dérangeant mais m'a laissé à certains moments un sentiment de malaise, finalement, ce qui est d'ailleurs assez paradoxal.
J'ai donc eu surtout l'impression de lire une succession d'anecdotes, certes en lien les unes avec les autres, notamment par le fil conducteur du roman, mais sans pour autant créer un ensemble harmonieux.

Reste que j'ai trouvé l'écriture, épurée, plutôt très jolie, une plume marquée malgré une simplicité de façade, et des fulgurances à certains endroits. Lilia Hassaine évoque avec beaucoup de subtilité et de pudeur le drame de ces familles ne sachant pas se parler et se comprendre.

En bref, un roman que j'ai lu sans déplaisir mais qui, je pense, ne restera pas trop dans ma mémoire si ce n'est un sentiment diffus de nostalgie (allez savoir pourquoi) et un parfum d'amertume pour tout ce qu'on est incapable de dire.

Lu en avril 2022
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Naja, accompagnée de ses trois filles quitte l'Algérie pour rejoindre Saïd son mari qui a trouvé du travail en France. le déracinement, l'adaptation à la société française seront des épreuves difficiles à vivre, et ce d'autant plus que les problèmes familiaux s'accumulent, la double culture des enfants n'étant pas le moindre.
Voilà un regard éclairé sur l'intégration des populations originaires du Maghreb, des années 50 à la fin des années 80.
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Dans les années 60, Naja et ses filles quittent l'Algérie pour rejoindre son mari Saïd, parti travailler en France. Elles quittent l'Algérie pleines de rêves et d'espoir, et découvrent un univers froid, et austère. Ils vivent dans un petit appartement, dans le gris de barres d'immeubles HLM. Rapidement, Naja tombe enceinte de jumeaux. Leur situation financière ne leur permet pas de garder les deux enfants et ils doivent trouver une solution…

Lilia Hassaine a une plume singulière et agréable, c'est certain. Dans ce second roman, elle aborde beaucoup (trop) de thèmes : gémellité, secret de famille, immigration, classes sociales, insertion sociale, viol, drogue, sida… et tout ça dans un roman de 150 pages… Ambitieux programme… du coup en pâtissent les personnages, les intrigues et les thèmes qui sont à peine abordés. J'ai trouvé ce roman agréable à lire mais un peu fourre-tout et, donc, inachevé. J'ai l'impression que l'histoire du secret de famille n'est pas exploitée jusqu'au bout. Je termine ce roman un peu sur ma faim et, peu emballée par la fin justement.

Ce roman a des qualités et notamment son titre qui est, je trouve, extrêmement approprié et résume le sentiment qui en ressort. le thème fort du roman est celui de l'immigration, ces femmes et hommes qui ne trouvent ni leur place en France, leur pays d'accueil, ni en Algérie, qu'ils ont quittée.
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Je me suis laissée emporter par l'écriture pudique de cette jeune autrice.

Lilia Hassaine nous raconte une histoire d'exil, elle nous raconte l'immigration vue par les femmes.

Le style doit encore être maturé mais il est prometteur. Ce roman valait-il d'être présenté au Goncourt où comparé à « L'art de perdre » dAlice Zeniter : pas pour moi en tout cas.
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Une histoire d'une famille d'origine algérienne des années 50 aux années 80. Naja et ses trois filles restent en Alégrie queqlues années depuis que Saïd, a trouvé du travail en France, puis elles le rejoignent. Pour ces femmes, il faut s'adapter au nouveau pays et retrouver ce mari et père qui a bien changé. c'est intense, rapide, plein d'émotions, de drames et de secrets...on sort le souffle coupé de cette lecture ! Merci à @la-page-qui-marque pour cette découverte !
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Naja et ses trois filles rejoignent Saïd, le père, emporté par la grande vague des travailleurs algériens vers les usines françaises.

Dans leur cité, la tristesse s'installe: de neuf dans les années 50, tout devient gris et laid. Les enfants poussent dans l'insouciance, les pères boivent, les ados tournent mal, les filles sont mariées de force, les mères se soutiennent.

Mais la famille de Naja abrite un secret d'un autre temps: la séparation de ses jumeaux pour faire don dun des deux fils au frère de Saïd, qui, avec Ève, ne parvient pas à avoir d'enfant.

Ce roman me laisse un goût de platitude et d'inachevé: la multitude de personnages est esquissée, les mille et un rebondissements sont survolés, la langue est facile, voire pauvre.

Il y a quelques belles pages sur les jumeaux et la mère, mais elles ne suffisent pas à rattraper l'ensemble qui, comme on dit par ici, a été vite lu et sera vite oublié.
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Livre très agréable et facile à lire qui diffuse une petite musique mélancolique rappelant par le style mais en moins profond et moins abouti « l'art de perdre » d'Alice Zeniter. J'ai aimé la possibilité de vivre de loin « d'autres vies que la mienne » et de plonger dans l'oeuvre d'une auteure d'à peine trente ans.
Il manque peut être un style d'écriture vraiment personnel, lequel il me semble n'émerge pas encore vraiment.
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