Citations sur Il était une rencontre (10)
Je détestais le fait que les parois de l’ascenseur étaient couvertes de miroirs. Quel que soit l’endroit où je me tenais, je ne pouvais pas échapper à mon reflet. Et voir que j’étais stressée, avec un visage rouge et en sueur ne me remplissait pas de joie. Si je voulais que Brooks pense qu’il n’avait aucun effet sur moi, mon apparence n’allait pas m’aider à le communiquer.
Même avec un prince très réaliste des temps modernes, mon rêve digne d’un conte de fées venait enfin de se réaliser.
« Pour une fois dans ma vie, je fais de l’irréaliste une réalité pour te prouver que je suis capable et prêt à croire aux contes de fées, pourvu que je t’aie avec moi. »
C’était une scène de mon livre ! Dedans, le héros a besoin de rejoindre l’héroïne, mais comme il est coincé dans un bouchon, il détache un cheval blanc et traverse le bazar à dos de cheval pour la retrouver. Paradoxalement, il s’agissait aussi de la scène que Brooks avait trouvée la plus irréaliste.
J’ai adoré le livre, vraiment. Et si j’étais à la recherche d’un conte de fées moderne, j’aurais sauté dessus. Les descriptions étaient magnifiques, le style intense et original, et ça m’a fait rire plusieurs fois. Mais les lecteurs ne veulent pas de ce genre d’histoires d’amour. Ils veulent la vraie vie. »
« La vie ne ressemble simplement pas à ce que tu as mis dans l’histoire, Michelle. L’amour n’est pas que cœurs et fleurs, sur un air de violon. »
Non seulement cet homme m’avait brisé le cœur au lycée, mais il l’avait fait à nouveau presque dix ans plus tard en rejetant mon manuscrit. Et il avait pris mon ordinateur portable hier soir ? Mon Prince Charmant s’était transformé en crapaud, un crapaud d’éditeur, littéralement du jour au lendemain. Pas comme un conte de fées devrait se dérouler.
L’espoir remplit mon cœur, non seulement à l’idée de récupérer mon ordinateur, mais aussi parce que je réalisai que, peut-être, l’homme-mystère de la soirée l’avait trouvé et essayait maintenant de me contacter. Je souris. J’étais comme une Cendrillon des temps modernes, à sortir du bal en courant à minuit (bien qu’il ait été plutôt près de vingt-trois heures) en laissant ma pantoufle de verre derrière moi.
Comment cet homme, cet inconnu, pouvait-il me couper autant le souffle ? En l’espace d’une heure, j’étais passée d’un état dans lequel je n’étais pas du tout intéressée par les rencards, à souhaiter que ce rencard-là — même si cela n’en était pas un, vraiment — ne se termine jamais.
Parler de conte de fées me rappela, une fois de plus, que mon livre avait été refusé par la seule maison d’édition que j’avais choisie. Je me démenais pour réprimer cette pensée déprimante de mon esprit, mais en vain. Il s’avérait que les rêves anéantis ne disparaissaient pas comme par magie lors d’une danse romantique digne d’un conte de fées.