Suite à toutes les morts clôturant le tome précédent, Takeo et Kaede doivent emprunter des chemins différents. le premier se doit de respecter son engagement auprès de la Tribu alors que la seconde se doit d'assurer son héritage plus que conséquent. Pendant ce temps, le monde semble redistribuer ses cartes avant le grand final, déjà prophétisé.
Comme je le pressentais, ce tome est une sorte de coquille vide. Déjà que "Le silence du rossignol" n'était pas très consistant, "Les neiges de l'exil" adopte toutes les caractéristiques du tampon faisant la transition entre le début et la fin d'une trilogie. Dire qu'il ne se passe rien reviendrait à être de mauvaise foi. Mais force est d'admettre qu'il n'y a ici rien de très palpitant. Grossièrement, c'est le tome de la formation et de la décision. Plus précisément, autant Takeo que Kaede se forment, chacun de leur côté et à leur manière, en vu de l'avenir tant redouté où ils devront s'imposer. C'est aussi le moment des résolutions qui forgeront leur destin respectif. Par conséquent, les deux personnages sont relativement statiques.
Des deux, la plus intéressante est Kaede. D'une jeune fille relativement passive dans le premier tome, on passe à une femme dont le caractère se forge à travers les épreuves successives. Face au machisme et au sexisme ambiant, elle met tout en oeuvre pour maintenir et accroître son pouvoir récemment acquis. Un art dangereux qu'elle doit rapidement maîtriser dans un monde et un temps où la femme n'est rien, au mieux un objet dont dispose les hommes. Dès lors, les petits tracas et les nombreuses indécisions de Takeo semblent dérisoires à côté. J'exagère bien sûr, mais il faut reconnaître qu'incarnant l'unique aspect "fantasy" de la trilogie, il devient vite décevant et agaçant. Sans ses dons innés, Takeo serait bien fade.
Challenge PAVÉS 2019
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...(résumé du propos précédent) j'ai a-do-ré le premier tome. Je trouvais certains rebondissements assez osés, et ça m'a totalement conquise.
J'ai vite déchanté arrivée au milieu du deuxième (hélas pas "second") tome. Les côtés originaux du premier tome s'effacent peu à peu pour retomber dans les ornières bien nettes d'une saga historique lambda.
J'aurais apprécié découvrir plus le fonctionnement de la Tribu avant que Takeo ne décide de leur fausser compagnie. Je pense aussi que la corruption de l'organisation (finalement la Tribu se révèle aussi agitée de courants politiques que les clans eux-mêmes) aurait dû se découvrir peu à peu. Takeo est DEJA révolté contre ceux qui l'ont enlevé : on n'est donc pas surpris que l'harmonie décrite n'existe pas.
Simplement, à mon avis, les étapes du scénario sont (relativement) bonnes, mais certains aspects ne sont pas approfondis. On se retrouve avec l'attention qui se concentre autour de l'histoire d'amour de Takeo et Kaede, les intrigues politiques ne sont pas assez creusées (mais je sors tout juste de l'intégrale du Trône de Fer : tout paraît simple, à côté).
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