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Extrait 1
Sourd j'écoute en moi cette parole des autres Mis le
signal blanc sur un tranchant d'éclat L'entame de
la nuit miettes sur miettes accumule de petits
riens des bruits premiers forment cet alpage où
je broute
Emmenez-moi dans vos rêves Je veux de ce matelas
d'armes blanches comme des images au verseau
toujours bonnes à vous couper Avec cette trempe
spéciale qui souffle les gibiers Les beaux nuages
roses et gris vous écouteront Sûrs qu'ils sont des
limites de vos informations
Vous aussi vous aurez du drap blanc
p.11
//Henri Deluy (25/04/1931-)
Longtemps je croyais rassembler
Vitesse équerre
Venue
Et Mouvement
Dresser leurs angles
Leurs rainures
M'enfoncer
Dans leurs images
Gestes obliques
Tantôt parole
Dévalant
Quels autres morts
Avec leur eau
Leurs gués de bêtes
Mes peurs soumises
À ton silence
p.8
//Bernard Vargaftig (24/01/1934-27/01/2012 )
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Extrait 4
Nous écoutons Ah si nous écoutions Les nids de
pluie sont vides dans les corps
Petits tabliers des cimetières à nos hanches Un nuage
de fortune chargé de houx abreuve le béton
par saccades
À découvert les orages coupés chargés de soif Sous
le plateau d'une table au niveau des genoux
Gestes prévus dès la fonte des neiges Supportent
mal l'éclairage Plus un reste noir de poule Confi-
dent décousu pour un plus grand massacre Au
fond de l'assiette une trace de pas bêche le chant
du coq Déniche Pénètre l'aire où tourbillonnaient
les cartes perforées avec l'agrafe noire des intes-
tins le toucher de l'analyse puis la porte a rabattu
le mur entre nos doigts et la peau Une aile tourne
au sang dans le vinaigre pour que d'autres au
réveil respirent sous l'eau
p.12
//Henri Deluy (25/04/1931-)
motif
1
Courir méchamment
À quel moment crois-tu que je sois en toi le plus
méchamment
Avant les derniers étages Dépenaillant ta mécanique
Ta mazurka
Ton grain de sel sur la portée d'une musique
Après le brouillon n'importe quoi
Repoussant la ration de légumes crachée sous les
tables à voix basses
Où se tiennent les discours
Poussant la gaze étroite et longue dans le méandre
à gravat
Tenant au chaud l'ultime le polypier n'importe quoi
Avec la mèche épaisse et ce penchant de la tête à
faire le bien
Quand les réserves sont en baisse
Et qu'il faut faire le plein de mitigé à même la graisse
De phrases aussi où la pensée de Lénine débite sa
tranche de pain
Tient la lampe
Et que le coq lui-même n'échappe pas à la mort
p.17-18
//Henri Deluy (25/04/1931-)
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Extrait 3
Belle Une lueur prise dans un sac traîne dans la
poussière les ombres portées par des nuées de
pigeons
Tu rêves engoulevent Patte d'oiseau à sec parmi les
plumes du bassin
Sous le bleu du ciel les beaux nuages roses sont gris
Les goélands en masse couchent les portes Frappent
de leurs becs les rues balayées de cendres Pro-
pres lorsque passera la nuit dans les bouquets
d'arbres où longent les araignées quelques regards
et les veilleuses
p.11-12
//Henri Deluy (25/04/1931-)