Un livre nécessaire à savourer tous les jours de la vie.
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Me comprends-tu ? Il existe toujours une “magie” en amour. Sans quoi on tombe dans la friction pure, avec ses deux aspects de jouissance à l’état brut et de location de services (dite “amour vénal”, chose simple et logique).
Mais l’amour avec sentiment ne met en jeu qu’une magie bornée, qui a pour limite et suffisance l’idée que les gens se font du “bonheur”, lequel finalement se résout en notion d’un plaisir continu, assuré, une sorte de placement de valeurs solides.. Mais valeurs connues. Il ne s’agit pas de tenter une transformation du système SOI et TOI, dans une sorte d’aventure au-delà de la..surintimité des sens. On doit pouvoir réaliser une correspondance, une résonance dont l’affection tendre et les jouissances sont des moyens, cessant d’être des fins, et si souvent des achèvements, des choses bonnes dont on se lasse, auxquelles on s’habitue, etc.
Ici commence la métaphysique de l’affaire, la grande Magie.. Il s’agit de faire une sorte de chef-d’oeuvre inconnu avec les données et virtualités physiques, affectives et mentales de deux êtres, de développer ce que se borne à utiliser grossièrement l’ordinaire Amour. Alors les désirs, les gestes, les caresses, les extrêmes nerveux de l’Eros prennent valeur de rites et d’opérations magiques ; et il apparaît un au-delà des productions et éruptions d’énergie vive que se donnent l’un à l’autre deux êtres en concordance de sensibilité..
Mais les conditions d’une telle expérience sont rarissimes. Les intelligences capables de concevoir et désirer cette métamorphose de l’antique Amour sont exceptionnelles. Plus rare encore est leur existence simultanée, leur rencontre et leur mutuelle découverte.
j'ai l'impression d'une nuit tombée sur la vie - et je songe que tu es toi aussi dans ta portion de ténèbres. chacun la sienne. mais je te sens dans la mienne. là-bas, dans le jardin que je n'avais pas vu depuis des années, a grandi un saule pleureur. tu ne peux croire l'impression qu'il m'a donnée et qui me fait le regard avec les mêmes yeux qui venant des tiens, allaient sur le tiens. je te serre sur mon être.
Calcule combien il faut de papier et de mots pour remplacer un instant de ta présence réelle!...
Moi, j'ai besoin de t'écrire. Ca me calme l'âme, un instant. Et ce matin, temps quasi doux, temps de de sale bain à buée, de font fade de neiges-je suis d'un nerveux! je mettrais je ne sais quoi dans l'enveloppe: des vers, des cheveux, des papiers baisés, des souffles, des....
Enfin, tout.
Et puis, un regard, un infini regard qui perce le monocle cerclé d'or et a galerie, qui perce et tue la distance, qui veut ce qu'il voit et voit ce qu'il veut- et veut trouver le tien, s'y perdre....
Oh, que tu me tricotes !
J’ai besoin de toi à un point vraiment aigu. Besoin. C’est bien pire que désir. C’est tout autre chose. C’est sentir même comme une peine immense seulement de penser à toi. Vouloir oublier que tu es, que tu fus, et ce que tu fus. Je ne peux pas supporter cela, ton absence-présence.
mais dans les yeux parfois tant de tendresse - que cette précieuse palpitation de bleu obscur et telle rosée... tears, idle tears, from what divine despair.. (c'est du Teddy son - et j'adore ces vers). oui, tant de secrète rosée - que je me sens des larmes aussi en y pensant. il me semble - excuses - d'être ton faible.
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature
Louis Chevaillier
Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. »
Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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