J'avais beaucoup entendu parler en bien de ce premier roman de
Clara Héraut. J'ai donc fini par me le procurer au dernier Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil et j'en ai profité pour le faire dédicacer au passage.
Du coup cette lecture ?
Ne vous fiez pas à la couverture rose toute douce, les sujets abordés sont lourds, mais le style de
Clara Héraut lui ne l'est pas. Son style est fluide, rythmé et parle sans détour. du coup c'est un livre qui se lit rapidement.
Les sujets abordés sont importants et pas que pour la jeunesse. Tout le monde a besoin d'être éduqué sur le consentement, le viol et le harcèlement sexuel. Mais aussi sur les dérives des soirées étudiantes où on peut se sentir obligé de devoir boire, de devoir être là aux fêtes pour être cool etc...
On m'avait vendu ça comme une histoire très bouleversante. Alors peut-être que je m'attendais à être plus touchée ou bien que j'ai pris énormément de distance dans ma lecture, mais durant près de la moitié, voire les trois quart je n'ai pas été profondément bouleversée. Ca ne veut pas pour autant dire que j'ai passé un mauvais moment de lecture, au contraire.
Je pense que la manière d'aborder le sujet par l'autrice fait en sorte qu'on peut prendre de la distance en tant que lecteur(ice) si on le souhaite, et cela rend le tout accessible et digeste pour des lecteurs plus jeunes.
La dernière partie par contre oui, j'ai été profondément touchée. Je n'ai pas pleuré, mais mes yeux étaient bien humides.
Ce roman n'est pas déprimant. Il s'y dégage surtout de l'indignation, de la colère face à ce que les femmes subissent au quotidien, mais aussi de l'espoir, de la sororité et une forte amitié qui aurait pu être ébranlée par l'horreur du viol.
Un roman d'utilité publique, que tous et toutes devraient lire. Et j'ai envie de dire : surtout les hommes devraient le lire.
Quand on dit "Non" c'est "Non", quand on ne dit rien c'est "non" aussi, quand on dit "je sais pas", c'est "non", quand on dit "Oui" après avoir dit "Non" à de multiples reprises, c'est "non" aussi, quand on n'a pas de capacité de jugement clair c'est "Non".
Le sujet de l'asexualité est aussi effleuré dans le roman. Ce n'est pas le thème principal, mais comme c'est un sujet encore peu abordé, j'ai apprécié le voir. J'aurai aimé qu'il soit traité plus en profondeur (peut-être parce que je me retrouve beaucoup dans ce personnage), mais je comprends de ne pas vouloir approfondir trop de sujets à la fois. Ca aurait été au détriment du texte et du sujet principal.
En tout cas très bonne lecture, je recommande.
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