Les fantômes n'existent pas, il n'y a que de bonnes histoires de fantômes.
Mais c'est l'homme, ce maudit mortel,qui a créé le mythe. Quel être suprême encouragerait, et plus encore apprécierait, ce rituel de rabachage dogmatique ? Quelle Puissance inciterait sa propre créature ( que, d'après la rumeur, elle a créée a son image) à l'aduler bassement pour pouvoir obtenir une tranche de gâteau céleste, quand son numéro viendrait à être appelé ? Tout cela est absurde.
Debout au pied de l'église, il leva les yeux vers le clocher usé par les siècles. L'origine de l'édifice datait de très loin, personne ne savait au juste à quand remontait son histoire. De combien d'événements avaient été témoins ces pierres, cette flèche, de combien de changements de plus en plus bouleversants avec les siècles? Il se dressait là, en partie du moins, depuis l'ère pré-médiévale, il avait traversé le temps jusqu'à l'ère des puces électroniques et des fusées spatiales, connu la sorcellerie et la superstition avant l'âge du rationalisme. Si l'église était humaine, si sa pierre et son mortier étaient chair et sang, ses vitraux des yeux, son autel un cerveau, comment aurait-elle vécu ces changements considérables, quel en aurait été l'effet sur son existence? Son aura spirituelle survivrait-elle à l'agression avilissante du matérialisme? Ou bien les années porteuses de sagesse lui apporteraient-elles une perception nouvelle, qui irait bien au-delà des exploits de la connaissance scientifique?
À vingt et un ans, il avait apporté son aide après la tragédie de Nagasaki, et c’était peut-être ce qu’il avait vécu de pire ; l’arme nucléaire révélait l’homme dans son pouvoir le plus immense et le plus détestable.
Pour la première fois de son histoire, le village est le centre de l’attention mondiale. Pourquoi tant de frénésie ? Parce que nous sommes tous écœurés de n’entendre parler que de guerre, de violence et de dépravation ? Parce qu’enfin il se produit une chose bonne, qui nous rend foi et la bonté du monde ? Tout le monde adore les miracles, parce qu’ils transcendent cet univers pourri où nous vivons. N’oublie pas que nous sommes à l’ère de la science, où toute chose trouve son explication. La religion n’est qu’un ramassis d’histoires destinées à aveugler les masses, l’amour n’est qu’une chimie du corps, l’art une montée de réflexes conditionnés. Et voilà que nous tenons quelque chose de réellement inexplicable. Et cela aujourd’hui à notre époque.
Ce dimanche ne ressemblait pas à l'autre. Le temps était détestable, froid avec de la bruine. Mais tous les sens de Fenn frémissait à l'excitation ambiante comme les les moustaches d'un rat à l'odeur lointaine du sang.
- Est-ce que tu commences à sentir cette atmosphère, Gerry ? demanda Sue par-delà la tête de son fils.
Comme dans toutes les églises qu’il avait visitées, peu nombreuses au demeurant, il éprouvait la sensation désagréable d’être un intrus, comme si sa présence était une manifestation d’irrespect plutôt que de respect.
Troisième partie
Chapitre 31
Il regarda encore vers le couvent et pressa le pas, refusant d’admettre qu’il fuyait une effrayante incertitude pour une incertitude inquiétante.
Troisième partie
Chapitre 26
Une espèce de folie s’est emparée de Banfield, et il est facile de comprendre pourquoi. Pour la première fois de son histoire, le village est le centre de l’attention mondiale. Pourquoi tant de frénésie ? Parce que nous sommes tous écœurés de n’entendre parler que de guerres, de violence et de dépravation ? Parce qu’enfin il se produit une chose bonne, qui nous rend foi en la bonté du monde ? Tout le monde adore les miracles, parce qu’ils transcendent cet univers pourri où nous vivons.
2 ème partie
Chapitre 17