Je pensais qu'on avait franchi un palier avec le tome 3, après deux premiers volumes râtés... Las, je constate hélas que l'auteur est, dans ce tome 4, retombé dans ses travers du début.
C'est rare de voir un auteur de BD qui n'est aucunement dérangé par le fait de changer de lieu, d'action et de protagonistes en plein milieu d'une ligne. La plupart attendent la fin de la page, ou au pire la fin de la ligne... ou en tout cas préviennent par un petit texte off, genre "pendant ce temps-là, à l'auberge du sanglier grillé". Foin de toutes ces précautions, Hermann saute du coq à l'âne quand tel est son bon plaisir, et je trouve ça extrêmement irritant.
Bon, les personnages ne sont pas sympathiques, ils n'ont rien de héros, ce sont juste des humains lambda qui se débattent pour survivre dans un monde impitoyable, on a compris que c'est le parti pris de l'auteur et à la rigueur ce n'est pas ça qui me dérange... Par contre, être à chaque instant en train de me dire : c'est qui celui-là ? On est où ? Qu'est-ce qu'il fout là ? Franchement, malgré le dessin très plaisant, ce manque de clarté prend le dessus et finit par triompher de tout plaisir de lecture, et je commence vraiment à trouver cette série très, très surévaluée.
Et puis cette gamine famélique qui apparaît comme par magie à chaque coin de rue, qu'est-ce qu'elle vient faire là ? Pourquoi brusquement du fantastique au milieu d'une saga au parti pris résolument réaliste, et même hyper réaliste ?
Ah si, un petit plus quand même par rapport aux épisodes précédents : ils avaient enfin trouvé un coloriste qui n'était pas sponsorisé par
Achille Zavatta.