Rentrer dans l'intimité d'un peintre vénitien lorsque l'on est un simple spectateur à s'émerveiller devant les nombreuses oeuvres que l'on peut découvrir en visitant Venise : quelle promesse alléchante nous est offerte avec ce roman de
Gilles Hertzog narrant la vie de
Tiepolo, non pas le grand
Tiepolo, Giambattista de son prénom , mais l'un de ses fils, Giandomenico , et c'est de là que vient mon désappointement.
L'auteur présente la vie de ce peintre de la fin du XVIII eme siècle à un tournant de l'histoire de la Sérénissime précipité par l'arrivée de
Bonaparte sous forme d'une longue confession écrite au crépuscule de sa vie , par cet homme qui , comme fils de peintre n'a pas eu le choix de sa carrière puisque très jeune, de même que son frère cadet, il sera apprenti dans l'atelier de son père et subira toute sa vie de n'être que le fils du Grand
Tiepolo , n'arrivant que ponctuellement à avoir son propre style et une reconnaissance personnelle pour quelques unes de ses oeuvres.
On arrive déjà avec
Giambattista Tiepolo , premier peintre du nom, à la fin de l'époque des peintres vénitiens , il sera qualifié de peintre rococo , ce qui dans notre vision actuelle n'est pas forcément des plus flatteurs. Vivant dans une Europe au siècle des Lumières, il est appelé dans les différentes cours européennes pour réaliser des fresques généralement de sujets mythologiques ou religieux , suivi et aidé de ses fils . Difficile pour les plus jeunes de s'affranchir d'une préférence d'époque et d'imposer un style nouveau , Mais quand on regarde certaines oeuvres de Giandomenico , on sent une évolution moderne et plus originale .
Le personnage n'est pas sympathique, assez imbu de lui-même, complexé et même désabusé comme ce qu'il nous décrit de la société de la Sérénissime, vieillissante et décadente ne vivant que d'apparences , de futilités et de fêtes , balayée par les troupes napoléoniennes dont la représentation post-révolutionnaire était effrayante pour ce monde privilégié .
Une lecture ,donc , au plaisir très mitigé vu le peu d'empathie du personnage et d'une écriture souvent alambiquée .
J'ai apprécié les représentations de quelques tableaux en fin d'ouvrage .
Je remercie NetGalley et les
Editions Grasset de leur confiance.
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